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Fausse Balle, une enquête de Gaétan Tanguay de Mikaël Archambault

⭐ Service de Presse ⭐

Critique du premier livre : Dernière manche 

Critique du deuxième livre : En échappée 

Critique du troisième livre : Hors-Jeu

TITRE : Fausse balle

SÉRIE : Une enquête de Gaétan Tanguay

AUTEUR : Mikaël Archambault

ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Policier

NOMBRE DE PAGES : 280


RÉSUMÉ : Fanny Poulin, une lanceuse québécoise, s’apprête à devenir la toute première femme à jouer dans les ligues majeures de baseball. Mais à quelques jours de cet exploit historique, elle reçoit des menaces de mort anonymes qui lui enjoignent de quitter l’équipe avant le match d’ouverture.


Refusant d’abandonner son rêve, la jeune athlète veut percer l’identité de son mystérieux intimidateur. Elle fait donc appel aux célèbres journalistes sportifs Gaétan Tanguay et Tarah Dalembert, qui sont de passage à Boston pour couvrir ses débuts.


Les deux associés s’engagent alors dans une enquête effrénée où ils constateront que le danger peut emprunter de nombreux visages.


QUAND ON BRISE UN PLAFOND DE VERRE, ON IGNORE CE QUI PEUT NOUS TOMBER DESSUS…


 

MON AVIS :


Je ne sais pas par où commencer. Cette série a toujours été un coup de cœur pour moi, oui, moi, qui déteste le sport pour mourir. En découvrant les histoires de Gaétan, j'embarquais dans un genre qui me plait beaucoup, le policier, tout en ayant une légèreté amusante avec la plume humoristique de l'auteur, que j'avais découvert avec cette série, justement. Chaque tome était meilleur que le précédent... jusqu'à celui-ci. Je ne sais pas si c'est parce que j'avais des gens dans ma boîte de messagerie qui me poussait à le lire. Je ne sais pas si c'était parce que je n'étais pas dans le mood (alors que pourtant, tout allait bien). Dans tous les cas, je l'avoue... j'ai été déçue.


La plume de Mikaël est toujours aussi satisfaisante à lire et l'originalité de ses histoires me fait toujours plaisir à lire. Là n'a pas du tout été le problème, c'est plus en comparant avec les trois premiers que mon appréciation a été affectée. Certains diront que ce n'est pas juste de critiquer un livre selon ce qui a été fait auparavant, mais dans une série, c'est justifiable. Je crois que si ce livre avait été sorti avant les autres, le premier, par exemple, je l'aurais plus apprécié qu'en quatrième sortie. Car c'est en réalisant ce qui était différent et ce qui, selon moi, manquait, qu'une pointe de déception est venue teinter ma lecture.


Premièrement, j'ai trouvé qu'il manquait le côté humoristique qui me faisait mourir de rire chaque fois que j'ouvrais une enquête de Gaétan. Ce tome-ci se concentrait soit sur les propos vulgaires de Frank, l'entraîneur des Red Sox ou sur des commentaires ici et là parsemés dans l'histoire. Il manquait les commentaires de Tarah à Gaétan sur sa rigidité. Il manquait à Gaétan son comportement loufoque, presque à la Mr. Bean, se trouvant au pire endroit au pire moment, jurant après le saint ciel qu'il n'a sa place que devant son ordinateur et ses statistiques. Le seul passage qui m'a rappelé ça, c'est lorsque le couple se trouve au restaurant hors de prix et que l'homme est outré par le vol légal qu'offre l'établissement à ses clients venus déguster un "repas". Cet aspect manquant a impacté ma lecture, car c'est un des éléments que j'aimais le plus de cette série.


Le deuxième point concerne principalement Gaétan et Tarah. Sans le côté un peu cocasse de Gaétan et le fait qu'il se laissait faire bien plus que dans les précédents tomes... ça m'a donné l'impression qu'il était plus... effacé. Ce personnage si facile à aimer n'était plus réellement là, ce que j'ai trouvé tellement dommage, car j'ai toujours adoré énormément Gaétan. En fait, c'est étrangement dit, mais Gaétan et Tarah sont en couple dans ce livre-ci et pourtant je ne les ai jamais sentis aussi éloignés et peu en harmonie. D'un côté, on a le jeune homme qui se questionne sur une proposition alléchante qui remet en question sa relation de couple, ainsi que son travail pour Référence Sport. De l'autre, on a Tarah qui remet en doute certains après de sa relation après les avances d'un athlète étoile. Celle qui a couru après Gaétan pendant trois tomes, qui l'a enfin dans sa vie, doute à la première occasion... J'ai trouvé ça bizarre et ça ne concordait pas avec la personnalité de Tarah ! Bien sûr que le comportement de Gaétan peut l'agacer, ça ferait chier n'importe qui d'avoir quelqu'un d'aussi rigide dans sa vie. Sauf que Tarah a toujours été la lumière, la spontanéité, l'ouverture d'esprit dans la vie du statisticien. C'est normal de douter... mais aussi vite ? Aussi facilement ? De plus, dans le tome, Gaétan mentionne presque cinq fois que Tarah gagne toujours, que ce soit en décision, en opinion, qu'il suit toujours ce qu'elle décide même s'il n'est pas d'accord. Ça manquait de naturel comparé aux précédents tomes où Gaétan sentait qu'il n'avait pas le choix de suivre Tarah ! Là, on aurait dit qu'il la suivait comme un toutou la tête baissée, prenant volontairement le choix de la suivre. Par amour ? Peut-être. Mais il l'aimait aussi avant, même s'il ne se l'avouait pas. Ça manquait vraiment de cette spontanéité, cette étincelle qui rendait le couple si complice.


Maintenant, sur un point positif, j'ai trouvé très intéressante l'avenue de l'enquête. Je me suis solidement trompée sur mes impressions et je n'ai vu aucun signe. Je donne ça au roman : les twists sont surprenantes et nous font douter de tout ce qu'on croyait avoir comme indice depuis le début. J'ai manqué d'attention sur certains détails, je me suis laissé avoir, un peu comme le duo, par des informations qui nous faisaient sauter aux conclusions (l'analphabétisme, l'odeur du désodorisant, et plusieurs autres). De plus, l'histoire était très originale, avec une femme qui ouvre le match d'ouverture des lignes majeures, ce qui n'avait jamais été fait auparavant.


Cependant (eh oui...), j'ai trouvé que le thème du féminisme était éparpillé. Je m'explique. Le sujet est important, primordial même, surtout dans le domaine du sport où les femmes sont plus souvent rejetées, mises de côté, rabaissées, même pas prises en considération justement à cause de leur sexe. Donc, avoir un personnage féminin parmi les grands, dans un milieu entouré d'homme, c'était de montrer que peu importe ce que tu as entre les deux jambes, tu peux réaliser tes rêves en sport si tu travailles assez fort pour gagner ta place de façon légitime. Sauf que... le roman présente plusieurs passages et opinions sur le féminisme qui nous amène un peu dans tous les sens. En premier lieu, on a les commentaires un peu foireux, mais empreints de bonne volonté de Frank, qui n'en a rien à faire que sa lanceuse soit une fille tant qu'elle apporte la victoire. Mais l'homme est âgé, différentes mentalités, mais il essaie, on va lui donner ça. C'est un point positif, je me permets de le dire ici. Ensuite, on a les agissements déplacés de Derek qui n'arrête pas de répéter qu'il est un allié, car il a joué aux Barbie avec ses deux sœurs. Ça ne l'empêche pas de s'essayer sur tout ce qui a un vagin, malgré le fait qu'il soit marié. On nous présente donc l'hypocrisie de certains alliés du féminisme, car Derek n'hésite pas à lancer un commentaire super plaisant à Fanny après un rejet de sa part, remettant en question son orientation sexuelle. Super. Donc jusque-là, tout va bien. On a un homme qui s'essaie, mais qui en arrache un peu et un hypocrite. Bien ensuite Shawn qui se prend pour le king, Winner Skinner, parce que c'est dont un mâle alpha, pis il ne se fera pas prendre sa place par une fille. On a le macho égocentrique, c'est bon, on passe au suivant. Ramón. C'est là que j'ai réalisé que, le livre allait soit dans une direction incroyable ou vers le gouffre. Je vous dirais que c'est à mi-chemin, genre écrasé sur un poteau de téléphone avec un airbag qui a ouvert, mais sans blessés. Comme mentionné, on a plusieurs points de vue sur le féminisme, on est déjà assez éparpillé, mais vient maintenant l'hispanophone.


Ramón apporte un point extrêmement intéressant vis-à-vis le féminisme. Ses propos sont légitimes. Ayant vécu un passé traumatisant où sa mère le battait, lui, mais pas ses sœurs et que personne n'a rien fait, l'homme a développé une rancœur envers les femmes, mais principalement du double standard. Ça c'est le point légitime mentionné deux phrases plus haut. Il explique que les femmes s'en sortent plus facilement que les hommes lorsqu'il est question de conséquences majeures. Par exemple, une femme frappe un homme, on laisse ça passer, alors que l'inverse serait inadmissible. Ramón, à plusieurs reprises dans l'histoire, se fâche sur le double standard qu'il voit entre les filles et les gars, principalement avec Fanny et le reste de l'équipe. Le problème... c'est que ses propos étaient intéressants, légitimes, mais la façon dont la fin a été présentée et les détails qui ont été amenés... enlèvent toute crédibilité à ses réflexions. Ce que j'ai trouvé extrêmement dommage. Le pire, même, c'est que les dévoilements entourant la vie de Fanny viennent donner raison à Ramón, mais à cause de certains de ses gestes fort déplorables auprès de la gent féminine, qu'on découvre au fil de l'histoire, j'ai eu l'impression que ça invalidait ses propos. Bien entendu, je ne dis pas que les gestes qu'a posés l'homme, par exemple avec la serveuse du restaurant ou avec sa mère, par exemple, méritaient une telle violence, mais la présentation du tout m'a paru bizarrement présentée.


J'aurais aimé offrir une meilleure critique que ça. J'aurais aimé dire que c'était un coup de cœur comme les précédents, mais ce ne fut pas le cas. J'aime toujours la plume de l'auteur, j'aime toujours les personnages et s'il y a un cinquième tome, c'est sûr et certain que je vais le lire, car Fausse balle, en soi, n'était pas un mauvais livre, la construction rejoignait les autres, mais malheureusement, à mon goût, de trop nombreux éléments m'ont dérangé, ce qui a affecté mon appréciation.


 






















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