Un roman dont vous êtes la victime de LP Sicard, Dominic Bellavance et Jean-François Vinet (Éditions ADA – Éditions Corbeaux)
La série des Romans dont vous êtes la victime présente des choix narratifs déchirants au lecteur. Ici, pas besoin de calculs ni de notes; que des décisions à prendre, qui mèneront inévitablement à des péripéties et des fins différentes.
Vous comprendrez bien vite qu’il y a parfois des conséquences pires que la mort.
Depuis Avril, ces romans sont disponibles en format numérique, mais j’ai attendu, avec impatience, la sortie en format papier avant de me les procurer. J’avais tellement hâte de les lire ! Quand ils ont été annoncés, j’avais été aux anges ! Pourtant, j’ai toujours détesté les livres dont vous êtes le héros. J’ai toujours apprécié lire un roman complet, alors sauter des chapitres entiers, on dirait que ça m’a toujours perturbé. Mais, je voulais absolument les lires, alors je les ai achetés !
Je ne vais pas critiquer les œuvres une par une, mais le concept en entier. Je ne présenterais pas non plus les auteurs, parce que je n’y vais pas un à la fois. Je trouvais plus intéressant de critiquer les trois en même temps, et ce même si ce sont trois auteurs différents avec trois styles différents.
Je vais tout de même vous présenter ci-dessous les quatrièmes de couvertures.
HYMNE À LA VENGEANCE – LP SICARD
Sébastien Cournoyer, ministre des affaires étrangères et ancien avocat en droit criminel, est capturé avec sa fille à sa sortie du centre d’achat.
On lui bande les yeux, on l’emmène il ne sait où.
En recouvrant la vue, il remarque qu’il est attaché dans une pièce close.
Une caméra le fixe à sa droite.
Et devant, le canon d’une arme à feu pointe la tempe de sa fille.
LAISSEZ-LES BRÛLER – DOMINIC BELLAVANCE
Une pluie diluvienne. Un enterrement.
Un curé qui abandonne la cérémonie.
Des croix de chemin drapées de flammes.
Un incendie indomptable dans un rang de Saint-Odilon.
Sarah Bonenfant, pompière volontaire, prévoyait passer son weekend au chalet.
L’appel d’urgence la rejoint au fond du bois.
L’incertitude lui noue la gorge. Pendant que son doigt frôle le bouton de sa radio, elle doit choisir.
Rester au sec. Ou combattre.
PAR LES LIENS DU SANG – JEAN-FRANCOIS VINET
Le désespoir d’un père.
Un étranger mystérieux.
Des disparitions inquiétantes…
Luc Tellier, un financier originaire de Montréal, vit dans le Vermont depuis un an avec sa femme et sa fille, atteinte d’une maladie rare.
Lorsqu’il perd injustement son emploi ainsi que l’assurance qui lui permet de la soigner,
le compte à rebours s’enclenche et la descente aux enfers commence.
Jusqu’où ira-t-il pour sauver sa fille de la mort?
Comme présenté, ces livres sont pour un public averti et contiennent des scènes d’horreurs. On s’éloigne des livres dont vous êtes le héros qui sont présentés pour les enfants ou les adolescents. Ici, le public cible sont les adultes et avec raison.
J’ai lu les trois romans en une journée et j’ai effectué trois lignes différentes, m’amenant à trois fins différentes pour chacune des œuvres. C’est quelque chose que j’ai aimé faire, même si je sais que j’ai des chapitres non lus.
Le principe est simple : vous décidez du chemin que va suivre le personnage principal. C’est tellement plaisant et également frustrant ! Pourquoi frustrant ? Parce que des fois, votre chemin termine abruptement au chapitre huit, quand vous avez encore vingt chapitres devant vous. Vous savez donc que vous avez fait le mauvais choix. Probablement que votre personnage est mort dans des circonstances horribles et tout est votre faute. Oui, oui. Je dis ça, parce que ça m’est arrivé à certains. Celui qui m’a coupé rapidement dès la première lecture a été le roman de Dominic Bellavance. J’ai sacré dans ma barbe, me traitant de niaiseuse, alors que c’était tellement évident que c’était le mauvais chemin ! J’ai donc recommencé au premier choix.
Les histoires sont vraiment bonnes. Chacun a son style, chacun a son suspense. Si vous voulez un peu plus de gore, je vous conseille celui de LP Sicard, si vous voulez un peu de suspense je vous conseille celui de Jean-François Vinet et si vous voulez quelque chose de complètement délirant, je conseille celui de Dominic Bellavance.
Si vous pensez pouvoir prédire les fins, c’est que vous êtes des devins. Parce que moi, je n’en avais deviné aucune et je dis bien aucune ! C’est quand même impressionnant ! Je salue le talent des auteurs, parce que je sais que moi, je serais incapable d’écrire un roman dans ce genre-là. Ça prend de l’idée, ça prend de la réalisation et ça doit être particulièrement difficile à construire et à écrire. Ce n’est pas des jokes ! Écrire une fin pour un roman est difficile en soi, essayez d’en écrire plusieurs ! C’est de la conception de haut niveau.
Est-ce que j’ai un préféré ? Oui. Et c’est celui de Dominic. Pourquoi ? Parce que j’ai aimé le style d’écriture et je crois qu’avoir un personnage principal de mon âge m’a beaucoup plu. Toutes les références, je les ai reconnues et c’était vraiment plaisant à lire ! Celui que j’ai le moins aimé, je crois que c’est celui de Jean-François. En fait, j’ai eu beaucoup de misère avec celui-ci, parce que le but de ce genre de roman est d’avoir des choix. Sans faire de comparaison avec les autres, mais en en faisant un peu, ils avaient plus de choix disponibles, alors que celui de Jean-François n’avait que cinq options pour les lecteurs sur 73 chapitres. Ça m’a surprise et j’ai été un peu déçue. Pour un roman dont je dois faire des choix, j’ai trouvé que je n’en avais pas assez à mon goût. L’autre problème que j’ai eu avec celui-là a été de me rendre compte qu’il y avait des chapitres que je ne pouvais pas lire, peu importe le choix que je faisais. J’ai peut être mal lu, mais c’est celui dans lequel je me suis le plus perdue étonnament. Je prends par exemple le chapitre 13. J’ai eu beau tourner les pages, rien ne menait au chapitre 13 ! Quand ça disait l’ordre de se retrouver au chapitre 14, je suis allée directement à ce chapitre-là, je ne sais pas si je devais lire le 13 quand même, mais je ne l’ai pas fait. J’étais perplexe. Cela n’enlève rien à l’histoire par contre ! J’ai adoré la trame!
Cependant, j’ai vraiment apprécié mon expérience ! J’ai aimé les choix et je l’avoue, j’ai hésité à plusieurs. Le but, c’est de ne pas aller regarder plus loin voir si vous tombez dans un cul-de-sac ou pas et d’être frustré de vos choix. Ne lisez pas ça pour vous amuser (bon c’est quand même amusant!), je vous jure, vous allez en sortir plus fâché que d’autres choses. Moi, ça m’a fait rire quand je sacrais dans ma barbe à cause de mes choix. Soit un personnage mourrait, soit c’était parti en couille et la catastrophe s’annonçait. Combien de fois me suis-je frappé le front avec le roman ? Trop de fois pour compter.
En général, c’est vraiment bien écrit, les trois romans. C’était vraiment spécial de découvrir le style de chacun et je pense que ça rend le collectif très intéressant. Ça sort de la zone de confort. Je ne regrette aucunement ma lecture et je les conseille.
Et si je peux me permettre, faites-en un jeu, ne le faites pas seul. Soyez une gang autour d’une table et lisez les chapitres à voix haute et choisissez en gang, le plaisir va être décuplé et vous allez passer une soirée de malade mental. Je crois que ça rend l’expérience encore plus spectaculaire.
En note générale :
Par roman :
HYMNE À LA VENGEANCE :
LAISSEZ-LES BRÛLER :
PAR LES LIENS DU SANG :
