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Les contes interdits

La série des Contes interdits par un collectif d’auteurs publié chez les Éditions ADA.



Cette partie de la critique concerne les romans : Les 3 Petits Cochons, Peter Pan, Blanche-Neige, Raiponce, Hansel et Gretel, Pinocchio et Le Petit Chaperon rouge.


Concernant : Le vilain petit canard, la Reine des neiges, le joueur de flûte, Boucle d’or, Peau d’âne, La belle au bois dormant et la petite sirène, les critiques suivront d’ici les prochains mois.


En premier lieu, parlons un peu de ce collectif d’auteurs. Les contes interdits, comme l’indique le titre, sont une reprise des contes traditionnels dans une version plus gore et horrifique. Comme il est indiqué sur la couverture dans un rouge vif, cette collection est destinée à UN PUBLIC AVERTI. Ce qu’on y trouve peut vous hanter pendant plusieurs nuits. Faites donc attention si vous ouvrez les pages de ces romans, ce que vous pourrez y trouver pourra vous choquer et, sans spoiler, c’est exactement le but. Plusieurs des auteurs sont allés dans une critique de certains sujets de la société et de sujet complètement tabou tel que la pédophilie, le trafic d’enfant à des fins sexuelles, la zoophilie, et d’autres innombrables sujets.


Alors, entrons dans le vif du sujet.


 

LES 3 PETITS COCHONS de Christian Boivin.


Trois individus qui trempent dans le voyeurisme, la pornographie, le cannibalisme et la nécrophilie.

Une étudiante universitaire menant une vie bien rangée qui se retrouve à la morgue après avoir consommé du Flakka.

Un tueur à gages qui revient dans sa ville natale afin de mettre sa sœur en terre et qui découvre de troublantes vérités à son sujet.

Une rousse excentrique à la libido débridée et dénuée de tout sens moral, capable de pervertir les âmes les plus pures.


Dans cette œuvre signée par Christian Boivin, il est l’un des premiers contes interdits à être sorti (avec ses collègues LP Sicard, Yvan Godbout et Simon Rousseau) et est sans aucun doute l’un de mes préférés. Nous retrouvons une histoire où trois individus ont un destin lié dans une affaire qui semble particulièrement louche qui finira par être une histoire de cannibalisme particulièrement déroutante.


La plume de Christian Boivin nous absorbe. On rentre et on n’en sort plus jamais. Si vous tentez d’ouvrir ce livre pour une lecture de trente minutes, oubliez le projet, vous allez vouloir finir le livre d’une seule traite. C’est ce qui m’est arrivé. Son écriture est enivrante et vous allez vouloir avoir la suite de la page qui suit la précédente sans attendre. J’ai dévoré ce roman, ce qui est, on se l’avoue, assez ironique si on connaît le sujet principal de l’histoire.

Les personnages, soit on les adore, soit on les déteste, il n’y a pas d’entre d’eux. On aimerait leur crier des choses, mais nous savons qu’ils n’entendent pas ce qu’on a à leur dire.


Si on considère qu’il est, comme j’ai dit au début, l’un des premiers tomes à être sorti dans la collection, je peux affirmer qu’ils ont « fesser fort » en bon québécois, avec ce roman.

Si vous n’êtes pas trop dégoûté par le cannibalisme et la nécrophilie, je vous suggère ce roman.


 

BLANCHE NEIGE et RAIPONCE de LP Sicard


(BLANCHE-NEIGE) Une femme coupable d’un crime dont elle n’a plus souvenir.

Une évasion vers une forêt où la noirceur ne vient jamais seule.

La découverte d’un manoir abandonné aux secrets bien cachés.

Des bougies qui s’éteignent, des ombres qui se lèvent, des objets qui se déplacent d’eux-mêmes.

Et des coups qui résonnent contre la porte, avant d’être défoncés…


(RAIPONCE) Des jeunes femmes qui disparaissent de manière inexpliquée.

Une adolescente capturée à son tour par un être défiguré qui se plaît à lui brosser sauvagement les cheveux au creux d’une mine désaffectée.

Un chasseur psychopathe découvrant par hasard le repaire du monstre.

Et l’horreur sanglante qui s’englue dans les mèches blondes de ce trophée vivant.


Commençons par Blanche-Neige. J’ai connu LP Sicard, à l’époque, avec son roman jeunesse Felix Vortan. Sa plume est délicate, bien posée, parfaite pour s’incorporer dans l’histoire. Il a cette justesse à décrire des lieux et des émotions qui fait en sorte que nous nous retrouvons rapidement propulsés à la place des personnages. Malheureusement, dans les contes interdits, on voudrait être partout, sauf à leur place. Dans cette histoire d’horreur, nous retrouvons une jeune femme dans un hôpital psychiatrique qui subit des violences abominables, mais qui réussit à s’enfuir. Du moins, c’est ce que l’on croit.


Après avoir terminé ma lecture, je l’avoue, j’ai été un peu perplexe. J’avais bien lu le roman, je le croyais. Je me suis demandé si j’avais bien compris ce qui s’était passé. J’ai dû contacter l’auteur pour avoir des réponses à mes questions et qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert que (SPOILER) le livre est écrit à l’envers. Le début est la fin et la fin le début. Tout prenait son sens. Par contre, pour avoir découvert LP Sicard avec de la jeunesse, le débalancement fut total lorsque j’ai découvert cette autre personnalité à sa plume. Je crois que pour son premier dans les contes interdits, on avait droit à une écriture un peu plus maladroite. Malgré tout, tout était mis en place de façon presque experte. Je dis « presque », car j’ai tout de même dû le contacter pour comprendre son roman. Je ne sais pas si c’est parce que je ne suis pas tout le temps « vite vite », mais tout de même, c’est ma seule critique négative.


Concernant Raiponce, alors là, nous avions une écriture beaucoup plus appliquée et beaucoup plus dans l’horreur et le suspense. Nous étions pris en haleine et pris à la gorge par la jeune fille, enfermée dans ce qui semble être une maison des horreurs. Sa propre tour. Après un passage de zoophilie particulièrement dégueulasse (voire même nécessaire? Avions-nous besoin de nous rendre encore plus compte de la « dégueulassité » du personnage qui n’est pas le personnage principal), nous sommes pris dans ce questionnement : « Arrivera-t-elle a sortir? » si oui, dans quel état? Pour un deuxième tome dans la série, LP Sicard semble rattraper les « erreurs » de son premier essai (Blanche-Neige). Je l’ai personnellement trouvé meilleur que son premier et il est atterri dans mon top cinq.


 

PINOCCHIO de Maude Royer


Une maison insalubre accumulant les jouets d’un vieux sculpteur alcoolique.

Un manipulateur vicieux trouvant l’extase dans le mensonge et la torture.

D’infâmes parents accusés d’un crime inimaginable, à qui on ne confierait même pas un chat.

Un garçon ayant l’audace de croire qu’il peut servir de conscience à un être abject.

Un vœu, celui de se libérer du passé, qu’une mystérieuse femme aux cheveux bleus aurait le pouvoir d’exaucer.


Je ne connaissais pas Maude Royer avant de lire Pinocchio et j’avais décidé d’ouvrir le roman par une nuit d’insomnie. GROSSE ERREUR. Je crois que de tous les romans de la collection, c’est celui que j’ai trouvé le plus dégueulasse au niveau de l’image et est celui qui a réussi (oui, car il faut du talent pour le faire) à me faire vomir à la fin. On retrouve un personnage particulièrement dérangé qui a un problème avec les chats (et comme vous le savez, j’ADORE les chats), alors cela m’a particulièrement dérangé (dans le bon sens, car c’est le but de la collection). On voit aussi également un problème au niveau du contrôle et de la souffrance. Le personnage est vicieux, manipulateur, prédateur et complètement épouvantable.


L’écriture de Maude Royer est très bonne, on ressent bien tout ce qui se passe dans son roman et les images que cela nous donne font en sorte qu’elle a fait un excellent travail d’écriture. J’aurais bien aimé le mettre dans mes favoris, malheureusement, après avoir vomi ma vie après la scène avec la sœur (je vous épargne les détails), je n’ai pas pu me résoudre à me dire « Ah ouais, il est dans mes favoris ». En revanche, je vous le conseille si vous avez des tripes plus solides que les miennes!


 

LE PETIT CHAPERON ROUGE de Sonia Alain


Une vieille Tsigane en communication avec des esprits, condamnée à une fin tragique pour avoir découvert la vérité au sujet de sa fille.

Une enfant retrouvée dans les bois, devenue plus tard une séductrice avide de vengeance.

Un groupe d’hommes aux mœurs vicieuses, semant l’horreur sur leur passage.

Un sergent de police acharné, tentant d’endiguer une série de meurtres barbares à caractère sexuel.

Un loup rôdant dans la nuit, à la recherche d’une proie délectable.


Alors celui-là… Celui-ci m’a un peu perturbé, car malgré l’aire de vengeance qui se trame tout le long du roman et la colère qui émane du personnage principal, au lieu d’être horrifié par le roman j’étais… triste. Oui, triste. J’avais de la sympathie pour la jeune femme autant en tant qu’adulte, qu’en tant qu’enfant. J’avais juste envie de la prendre dans mes bras et de lui dire que tout allait bien aller. C’était également la première fois que je rencontrais la plume de Sonia Alain et j’ai été particulièrement touché par sa façon d’écrire. Je sais que c’est un roman d’horreur et elle ne nous épargne pas, mais j’ai tout de même trouvé le tout empreint d’une tristesse infinie qui m’empêche d’être dégoûté, fâché, déstabilisé. Il est malgré tout, dans mon top 5, à la quatrième position.


Comme cela fait un petit bout que je l’ai lu, je ne me souviens plus exactement de tout ce qui se passait, mais je me souviens de mes émotions, cette critique est donc courte, malheureusement, veuillez m’en excuser.


J’ai évidemment gardé les deux meilleurs pour la fin. Mon top 2 et 3. J’ai gardé pour la fin ces deux-là, car il y a beaucoup de choses dont on doit discuter.


 

PETER PAN de Simon Rousseau


Une vague de drogués se jetant du haut d’immeubles, croyant pouvoir voler.

La disparition d’une jeune femme, Wendy Gauthier, et de ses deux frères délinquants, évadés de leur pénitencier pour mineurs.

Une île perdue dans la forêt boréale, habitée par une communauté déjantée et leur leader sans âge.

Une baronne du crime nymphomane et amoureuse des bijoux en forme de clochettes.

Un enquêteur médisant dépourvu de sa main droite, dévorée par un cannibale qui hante encore ses nuits.


Quand l’affaire Hansel et Gretel a éclaté, je me suis avouée surprise que ce ne soit pas sur Peter Pan qu’on a jeté son dévolu, car Simon Rousseau a écrit une scène de pédophilie particulièrement intense vers la fin du livre. En fait, c’est ce qui m’a le plus choquer du roman. Ici, on a une petite touche de fiction, de magie avec la drogue qui circule et qui pousse les gens à se suicider, croyant voler. Les personnages sont particulièrement attachants, malgré les circonstances. Pan, qu’on déteste au début et qu’on apprend à aimer et à ressentir de la sympathie pour lui, est mon personnage principal préféré.


Simon Rousseau nous amène dans un monde d’horreur complet avec son trafic d’enfants à des fins sexuelles. Le pauvre Pan va avoir vécu les pires choses qui puissent exister. Aucun enfant ne devrait vivre ce que le personnage a vécu. Attention, l’auteur CRITIQUE la pédophilie et le trafic humain, à AUCUN MOMENT il n’en fait l’apologie. Ces scènes sont là dans le but de choquer et de sensibiliser les gens face à cette horreur qui malheureusement existe bel et bien dans notre société. C’est même une excellente critique de la chose, car on se sent complètement dégoûté et triste. Nous avons envie de prendre le jeune Pan dans nos bras, le sortir de son cauchemar et on comprend pourquoi il est devenu ce qu’il est devenu. C’est un cercle vicieux dans lequel le personnage est embarqué. À force d’avoir enduré des sévices, cela est devenu normal.


Peter Pan est mon deuxième préféré de la collection et je le conseille à tout le monde qui a le cœur solide. Si vous avez des enfants, je vous le déconseille par contre, car jamais vous n’allez surmonter ce que Pan a vécu, en regardant vos propres enfants. Vous allez vouloir les embrasser et les cajoler jusqu’à la fin de leur jour.


 


HANSEL ET GRETEL d’Yvan Godbout.


Une mère désespérée surprenant l’innommable dans le quatre pièces et demie miteux qu’elle partage avec son salaud et leur couple de jumeaux.

Un frère et une sœur télépathes ayant sauvagement perdu leur innocence, avidement convoités par les serviteurs de Satan.

Une adolescente rebelle à l’enfance éclatée servant de guide dans une métropole abritant anges et démons.

Un prêtre et une sorcière cherchant à accomplir la plus ancienne des prophéties du Necronomicon.

Deux enfants comprenant que, si Dieu est une pure invention humaine permettant de vivre d’espoir, le diable lui, existe bel et bien.


Hansel et Gretel. Quel livre! Si vous n’avez pas entendu parler de l’affaire concernant Yvan Godbout, vous vivez sous une roche. Si c’est le cas, je vais vous expliquer de quoi il en ressort ici avant de faire ma critique, car je crois que cela est important qu’on en parle. Yvan Godbout et son éditeur, en 2018, été poursuivi après une plainte faite par une enseignante, de distribution de pornographie juvénile concernant un passage du roman. Ce passage, pourtant bien plus « soft » que celui qu’on peut retrouver dans le roman de Peter Pan par Simon Rousseau, est selon l’enseignante, une apologie de la pédophilie. L’auteur n’est AUCUNEMENT un pédophile. À AUCUN MOMENT il ne fait l’apologie de la pédophilie. Au contraire, le beau-père, qui agresse la pauvre Margot, est décrit comme un monstre, un « porc » pour reprendre les termes d’Yvan Godbout. Et SPOILER Gaston fini, heureusement, par être tué d’une manière atroce après s’être acharné sur les jumeaux Margot et Jeannot. Il a simplement eu ce qu’un pédophile dans son genre pouvait mériter : la mort. C’est exactement ce que Yvan Godbout nous montre. Cette plainte est complètement insensée et les poursuites le sont encore plus.


Cet auteur a une plume rafraichissante, en prenant en considération qu’il écrit des romans d’horreur. Personnellement, je le préfère à Patrick Sénécal qui est connu pour son genre. Avant de poursuivre avec la critique, je vous pousse à aller vous procurer une casquette vendue par les Éditions ADA pour venir en aide à Yvan Godbout et partager ses publications, afin d’avoir une visibilité, espérant que le tout finisse pour le mieux.


Enfin, la critique. Hansel et Gretel est mon top 3. Le côté magique et mystérieux du roman nous fait nous demander si nous sommes dans la réalité ou pas. C’est quelque chose qu’on avait un peu vu avec d’autres romans de la collection. Comme j’ai dit plus haut, la plume d’Yvan est rafraichissante, elle est douce malgré les thèmes horrifiques. On suit deux enfants de 9 ans qui arrivent à communiquer par télépathie et qui tente par tous les moyens, de se sauver de se grand monde de « méchant » du mieux qu’ils ne le peuvent, sachant leur jeune âge. Les deux jeunes sont particulièrement attachants, parce que ce sont des enfants, ils ont leur touche de naïveté et une imagination débordante. Malheureusement pour eux, ils sont pris dans une réalité d’horreur où aucun enfant ne devrait faire face. Au moment où ils croient s’en sortir, quelque chose de pire leur arrive où Jeannot est pris dans une sorte de secte d’horreur où on pense qu’il est la réponse à une prophétie. À chaque page c’est de plus en plus horrible ce qui leur arrive et, comme Pan et la jeune fille dans le petit chaperon rouge, on a envie de les prendre dans nos bras et leur chuchoter que tout va bien aller.

En tant que (peut-être?) future auteure, l’affaire Hansel et Gretel me touche particulièrement, car on touche à la censure dans la littérature, ce qui est inconcevable en 2019.


 

Deux nouveaux romans paraîtront en 2020 et nous avons tous hâte de voir quels seront les sujets. Je prie personnellement pour la belle et la bête et la petite fille aux allumettes. J’espère recroiser l’écriture de Simon Rousseau et peut-être même de Maude Royer ou Sonia Alain.


Cette collection est faite pour vous si vous avez envie de sortir de votre zone de confort et vous ne serez jamais déçu, peu importe celui que vous allez choisir.


Bonne lecture à vous qui déciderez de plonger dans le monde de l’horreur.

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