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Pulsions de Kim Messier

⭐ Service de Presse ⭐


TITRE : Pulsions

COLLECTION : Tabou

AUTEURE : Kim Messier

ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Adolescents

NOMBRE DE PAGES : 325


RÉSUMÉ : De l’extérieur, ma vie semble parfaite. Je suis un sportif accompli, j’ai une blonde super belle, ainsi que deux meilleurs amis et une mère qui sont toujours là pour moi. Pourtant, dans les faits, ça ne va pas !


Depuis que mon père est parti vivre avec sa maîtresse et que mon grand-père a reçu un diagnostic d’Alzheimer, je me sens seul et abandonné…


Le seul moyen que j’ai trouvé pour me vider la tête, c’est de consommer de la porno. Beaucoup de porno. Sauf que plus j’en regarde, plus je dérape. Ça m’obsède et me pousse à faire des choses que je regrette presque à tous coups.


Et c’est pire depuis que je me suis rapproché d’Alycia, l’amie de ma cousine. Avec elle, j’ai l’impression que je pourrais explorer mes pulsions. Mais à quel prix ?


À notre ère, la grande accessibilité aux vidéos pornos cause trop souvent un usage problématique qui peut engendrer une dépendance à la pornographie. Les conséquences négatives sont alors multiples : mensonges, isolement social, anxiété, perte de libido, obsessions, délits sexuels, etc. Cette consommation incontrôlée peut entraîner les jeunes dans une spirale infernale dont il est extrêmement difficile de sortir.


 

MON AVIS :


Je l'avoue, j'ai hésité longtemps avant de savoir si j'écrivais une critique et si je mettais une note à ce Tabou. Vous le savez, je suis une grande admiratrice de la collection, mais cela reste des collègues auteur.es pour moi aussi, donc je tiens mordicus à ne pas créer de conflits. De plus, comme je n'avais pas vraiment aimé le dernier livre de l'autrice, paru il y a quelques mois, je n'avais pas envie qu'elle ait l'impression que je lui tapais sur la tête. Kim, si tu lis cette critique, sache que ce n'est pas le cas, je tiens à préciser qu'ici je vais parler principalement de l'œuvre et que rien n'est contre toi. La raison pour laquelle j'ai décidé de donner une note et d'écrire une critique, c'est que j'avais beaucoup de choses à dire, autant bonnes que mauvaises.


Je vais commencer avec le positif, car c'est, à mon avis, l'un des points les plus importants de cette critique. Le sujet de la dépendance à la pornographie a été extrêmement bien exécuté. On nous présente un personnage qui utilise la porno pour soulager ses émotions négatives, ce qui est très réaliste chez les personnes dépendantes. De plus, on peut voir un changement notable dans le comportement de Loïc au fil des pages et du temps qui passe dans l'histoire. Il ment, il manipule, il ne pense qu'à lui et à son plaisir. La pornographie prend toute la place au point d'avoir des comportements horribles aux conséquences importantes. J'ajouterais que le meilleur passage du livre est le groupe de soutien où on nous présente diverses personnes dépendantes à la pornographie pour des raisons différentes. Vraiment, au niveau du sujet, je n'ai rien à dire, c'était un gros wow. La déchéance de Loïc était poignante et c'est vraiment un point positif pour un roman Tabou.


Maintenant le négatif. Je ne vais pas vous mentir, il y en a plus que le positif et c'est la raison pour laquelle j'ai hésité avant d'écrire cette critique. Je vais continuer avec le personnage de Loïc.


Autant on voit les dommages que sa dépendance à la pornographie a pour lui et son entourage, autant j'ai trouvé ça exagéré par endroit, voire même extrême. Je vous l'avoue, je n'ai jamais autant haï un protagoniste Tabou. Sa manipulation, ses mensonges, ses gestes, l'intimidation... c'était d'une cruauté sans nom. Excusez mes propos, mais tu peux être dépendant sans être un véritable trou du cul. C'est là que j'ai eu de la difficulté. Oui, le sujet est bien exploité, mais Loïc était tellement antipathique que c'était dur pour moi de me le représenter comme une victime. Ça m'a dérangé. Oui, il est affecté par sa dépendance, on le voit et on le ressent, mais certains de ses gestes et certaines paroles n'étaient pas nécessaires à l'histoire ou du moins auraient pu être différents. Je prends par exemple le fait de pisser sur une fille en plein visage juste parce qu'elle a lancé une rumeur. C'est épouvantable et les conséquences de cette action étaient minimes. Il y a dans le dossier de presse l'information que le livre est inspiré de certains faits vécus par des élèves de l'auteure... J'espère que cette scène est complètement fictive, surtout qu'à mon avis, elle aurait pu ne jamais exister. Honnêtement, à la place d'Alycia, je me serais suicidé à avoir vécu ce qu'elle a vécu, c'est à ce point dérangeant. On voit que Loïc comprend des choses, qu'il se sent coupable, honteux et ça, c'est bien, je l'admets. Cependant, certaines péripéties m'ont semblé faciles pour le simple but de remplir le scénario. Il y aurait pu avoir quelque chose de bien moins horrible à lire qu'une fille qui se fait pisser dessus pour mener Loïc à consulter.


Ensuite, un autre principal problème, c'est le manque de juste milieu dans l'histoire. Il y a des scènes extrêmement réalistes, alors que d'autres rentrent dans la catégorie de sévères incohérences. Il n'y a pas d'entre deux. Laissez-moi vous expliquer ça plus clairement. D'un côté, on a un personnage dépendant à la pornographie qui tombe plus profondément dans son addiction au fil du livre, ce qui crée une belle exécution du sujet en étant bien représenté, bien expliquée. De l'autre côté, on a des garçons qui n'agissent pas comme le font les gars dans la réalité. Là, c'est peut-être moi qui ne sais pas comment les ados de seize ans agissent aujourd'hui, mais la majorité des gars ne parlent pas de sexe entre eux. Rares sont les moments où ils vont se montrer des photos en disant "regarde ses seins". En fait, les filles font plus ça que les gars et c'est un problème qui arrive souvent dans la littérature, des femmes qui écrivent des actions posées par des garçons sans vivre comme un garçon. L'autre souci et grosse incohérence selon moi, c'est le grand-père atteint d'Alzheimer qui ne concorde aucunement avec la réalité de la maladie. Oui, en moins de deux ans, la maladie peut se dégénérer rapidement. Mais jamais une personne atteinte d'Alzheimer n’est dans un état comateux pendant sept mois et encore moins à l'hôpital, c'est dans un CHSLD. Ils ne sont pas en soins palliatifs auprès des cancéreux. N'importe quel infirmier ou infirmière aurait pu donner l'information concernant ce détail. De plus, il y a plusieurs bris de confidentialité dans le livre, ce qui m'a fait capoter. La travailleuse sociale de l'école qui dit à l'intimidateur ce dont elle a parlé avec l'intimidée (même avec son accord, c'est non !), le bénévole à l'hôpital (Loïc ici) qui prend le pouls des patients (un bénévole ne touche JAMAIS les patients !). C'est donc de très nombreuses incohérences qui m'ont agacé. En somme : un sujet bien exécuté, mais une histoire qui manque de travail pour bien supporter le sujet principal.


Le sujet de la pornographie juvénile était parfait, l'histoire aussi, mais c'est tout le reste qui donnait de la viande à ce sujet qui posait d'énormes problèmes et c'est vraiment ça qui est venu ternir ma lecture. Je crois quand même que le roman mérite d'être lu, car le sujet est important, mais je m'avoue déçue des incohérences et du comportement du protagoniste qui est excusé par sa dépendance.


Je t'invite donc à poser ton propre avis en lisant le livre !

 



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