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Pour la vie de Marilou Addison

⭐ Service de Presse ⭐

deux amies de filles qui se tiennent par le petit doigt en signe de promesse

TITRE : Pour la vie

COLLECTION : Tabou

AUTEURE : Marilou Addison

ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Jeunesse

NOMBRE DE PAGES : 288


RÉSUMÉ : Ma meilleure amie et moi, on se connaît depuis toujours. On se partage tous nos secrets, toutes nos histoires. On est tout le temps l’une avec l’autre. C’est simple, on est Fanny et Abi pour la vie !


Enfin, c’est ce que je croyais… jusqu’à ce qu’on arrive au cégep. Entre nos programmes complètement opposés et les nouveaux amis que Fanny s’est faits, j’ai l’impression qu’une distance commence à s’installer. Qu’on est rendues trop différentes pour être aussi proches qu’avant.


Ça ne semble pas déranger Fanny, alors que moi, j’ai le sentiment qu’une partie de mon être m’est arrachée…


Les peines d’amitié peuvent parfois faire aussi mal, sinon plus, que les peines d’amour. Mais il peut être difficile d’en parler, parce qu’on les prend généralement moins au sérieux. Pourtant, elles sont bien réelles. Lorsqu’une relation amicale se termine, il est normal de vivre un deuil.

 

MON AVIS :


C'est un Tabou que je n'attendais pas, mais un Tabou qui m'a énormément plu. Premièrement, la raison pour laquelle j'ai autant accroché, je crois, c'est le fait que le livre retourne un peu à la source de la collection, avec sa fameuse recette. Si certains se sont plaints de cet élément qui revient dans les romans Tabou, moi, c'est ce qui me plait et qui, selon moi, donne autant de succès à cette collection jeunesse. Ça m'a aussi permis de retrouver la plume de Marilou comme je l'apprécie et avec une histoire que je ne pensais pas allait m'atteindre autant.


Les peines d'amitiés peuvent parfois faire aussi mal, sinon plus, que les peines d'amour. C'est ce qui est marqué sur la C4 et c'est très vrai. Au début, je craignais un personnage au Cégep, mais j'ai vite réalisé que c'était le meilleur scénario pour ce genre de livre, car c'est exactement ce qui se passe dans la vraie vie. Après le secondaire où on se retrouve collés à nos amis presque 24 heures sur 24, le Cégep nous force à nous distancier, parfois on ne visite pas le même établissement, pas le même programme, pas le même horaire... pas le choix, la séparation doit se faire. J'ai trouvé le récit très réaliste, aucunement défaitiste. Oui, on a rapidement l'impression que Fanny agit égoïstement et comme, excusez-moi le terme, une bitch. Je vous rassure, malgré son comportement, si vous portez attention au texte, vous comprendrez qu'elle se cherche beaucoup. Comme Abigaël, elle est perdue dans ce flot de différence, dans ce monde d'adulte qui s'ouvre à elle. L'entrée au Cégep c'est déstabilisant. Tout change ! La routine à laquelle on est habitué à l'adolescence s'efface complètement pour un horaire épuisant, parfois psychologiquement pesant. Et, comme plusieurs amies, Fanny et Abigaël ne suivent pas le même programme et se font donc de nouveaux amis, s'éloignent, même si Abi trouve ça très triste. Où sont passés Fanny et Abi pour la vie ? Elles sont devenues des adultes, elles ont grandi, changées.


Je n'ai pas détesté Fanny. Comme je vous l'ai écrit plus haut, si on porte attention à l'histoire entre les lignes du texte, ce que j'appelle le récit invisible, on voit bien que Fanny est perdue et cherche son identité d'adulte, mais surtout, son identité sans Abi avec qui elle était continuellement. C'est un processus nécessaire et qui ne se passe pas toujours sans accros, sans blessures, ce que Abigaël apprendra de la manière forte. Cette dernière était un personnage des plus intéressant, car elle passait par le même processus que sa meilleure amie, mais d'une façon complètement différente. Plus douce, plus dans l'introspection. C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai eu l'impression qu'elle s'effaçait parfois, même si elle est la narratrice. C'est une jeune femme qui doit apprendre à faire sa place sans Fanny à ses côtés, à s'affirmer en tant qu'individu. Heureusement, elle aura l'aide de Robin, le frère de Fanny, avec qui se développe une superbe amitié. La raison pour laquelle la présence de Robin était aussi importante à l'histoire, c'est qu'il apportait un lien entre les deux jeunes filles, malgré leur éloignement, mais aussi une stabilité, un environnement neutre, car il se retrouvait au milieu. Il jugeait bien entendu sa sœur et tentait de soutenir Abi, mais n'hésitait pas non plus à défendre Fanny, même si ça peinait l'autre adolescente. Robin était un vent rafraichissant pour le récit et sa franchise était le pilier qui tenait tout en place pour ne pas que ça s'écroule. La seule chose de vraiment horrible sur ce personnage, c'est qu'il boit des lattés au pumpkin spice... Chacun ses goûts, hein ! Team Abi là-dessus, c'est dégueulasse.


La raison pour laquelle je crois que ce roman de la collection Tabou est autant nécessaire, c'est qu'il permettra de préparer les jeunes à l'éventualité qu'une situation comme celle vécue par Fanny et Abi leur arrive. Une peine d'amitié, ça fait vraiment mal. Quand on se rapproche de quelqu'un au point qu'il en soit notre confident, notre tout, c'est un peu comme un membre de la famille qu'on a choisi... mais qu'on voit ensuite s'éloigner. C'est extrêmement douloureux. Comme plusieurs personnes, comme Fanny et Abi, je l'ai vécu. Ma petite gang qui se voyait continuellement au secondaire s'est séparé au Cégep dans plusieurs établissements et même celle qui était dans la même école que moi a fini par se distancer et ne plus me parler. Encore aujourd'hui, dix ans plus tard, nous ne nous parlons plus. Avoir lu un livre comme Pour la vie au secondaire m'aurait permis de comprendre beaucoup de choses, mais surtout à me préparer mentalement à perdre des amies que j'avais depuis la sixième année. À accepter ce sentiment de rejet... à le comprendre. Néanmoins, si ça peut rassurer quelques un parmi vous ou pour les adolescents, d'autres amitiés peuvent survivre à cette étape de la vie ! J'ai encore une superbe relation avec une amie que j'ai rencontrée au primaire, ma meilleure amie d'enfance (que j'ai vu se marier pas plus tard qu'il y a quelques jours !), ainsi qu'une autre amie très proche rencontrée au secondaire. La morale de ce livre, mais aussi de la vie, c'est qu'il faut parfois lâcher prise sur des amitiés qui ne nous apporteront plus rien pour continuer d'avancer dans la vie. Bien ancré dans votre vie d'adulte, vos amis prendront une place moins importante en temps, mais autant nécessaire dans votre cœur. Vous vous parlerez une fois aux six mois et c'est comme si vous vous étiez parlé la veille. La journée où vous trouverez le temps pour un verre ou un souper, rien n'aura changé. Vous verrez donc à quel point votre amitié est forte.


Peut-être que dans un futur fictif, Fanny et Abigaël se retrouveront, qui sait ?

Ce roman est une nécessité par son histoire, sa construction, ses personnages. Je le sais, il apportera beaucoup à la littérature jeunesse, en plus d'être une très belle addition à la collection Tabou.

 




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