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Noa, intersexe de Samuel Champagne


TITRE : Noa, intersexe

COLLECTION : Tabou

AUTEUR : Samuel Champagne

MAISON D'ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Jeunesse contemporain

NOMBRE DE PAGES : 312


SYNOPSIS : Quand je suis né, tout le monde était perdu. On m’a regardé et on a demandé : « Qu’est-ce que c’est? » La réponse : je suis intersexe.


Les médecins souhaitaient m’opérer, mais ma mère s’est battue pour qu’on attende. Maintenant que j’ai seize ans, ils reviennent à la charge. Comme mon père, ils veulent corriger ce qui est différent, enlever ce qui est de trop. Ils aiment les choses qui sont roses ou bleues. Et moi, je suis vraiment très mauve. Je ne sais pas quelle décision prendre.


Un alien, c’est comme ça que je me sens. Alors je m’isole, de peur que quelqu’un découvre ce que je suis. Mes seuls amis sont les personnes âgées que je visite bénévolement. Il y a aussi Maël. Il m’attire, mais j’ai l’impression que nous sommes à des années-lumière de distance.


Ce n’est pas facile de penser à changer son corps. Est-ce ça qu’il me faut pour m’accepter?


Les personnes intersexes naissent avec des caractères sexuels (génitaux ou génétiques) qui ne correspondent pas aux définitions types des corps masculins ou féminins. Ces caractéristiques peuvent être visibles à la naissance, apparaître durant l’enfance, la puberté ou l’âge adulte, ou demeurer invisibles. Selon les experts, il y a autant de personnes intersexes que de personnes rousses. Actuellement, les médecins recommandent de ne pas opérer les enfants intersexes afin de les laisser s’approprier leur identité de genre.


JE REMERCIE LES COMMUNICATIONS JULIE LAMOUREUX ET LES ÉDITIONS DE MORTAGNE POUR L'ENVOI DU LIVRE EN SERVICE PRESSE.

MON AVIS :


Chaque Tabou réussi, normalement, à venir me chercher ou du moins, titiller quelque chose à l’intérieur de moi. Samuel Champagne a une plume qui amène à comprendre et voir le réalisme qu’on pourrait avoir tendance à fermer les yeux devant. Avec Noa, intersexe, l’auteur réussit une nouvelle fois à m’éblouir sur un sujet que je ne connaissais pas. En effet, j’ai appris l’existence du mot Intersexe il y a deux ans. Et encore à ce moment, je ne comprenais pas totalement en quoi ça constituait. J’ai été ravie d’en apprendre plus à travers ce roman de la collection et surtout, d’avoir lu un livre qui en parlait sans aller totalement dans la documentation.

Noa est intersexe, c’est dit dans le titre. Mais c’est quoi être intersexe ? Je ne saurais pas vous l’expliquer aussi bien que l’auteur l’a fait dans son livre. À travers les pensées du protagoniste et des péripéties, parfois difficiles psychologiquement, on en apprend beaucoup sur cette génétique qui vient causer des problèmes dans le quotidien de Noa. Est-il une fille ? Un garçon ? Est-il non-binaire ? Mais biologiquement... comment se sent-il ? J’utilise le pronom masculin, car l’auteur a décidé de donner ce pronom à son personnage. Certains pourraient être déçus qu’il n’y ait pas de mélange ou d’inclusivité (iel par exemple), mais j’ai personnellement trouvé le livre beaucoup plus fluide de cette manière. Surtout que Noa se sent comme un garçon, malgré les quelques gênes féminines qui se sont faufilées dans son ADN.

J’ai trouvé le personnage principal doux, gentil et adorable. Je me suis attachée rapidement à lui et à son questionnement. Au fil des pages, on apprend à le connaître, alors que lui-même tente de le faire. Son côté bienveillant est venu m’émouvoir à plusieurs reprises. Autant à son emploi avec les enfants, que son bénévolat auprès des personnes âgées. En fait, Noa se considère comme un monstre, un extraterrestre, alors que j’y ai vu un personnage tellement humain et parfait. J’ai eu envie de le prendre dans mes bras tellement souvent ! Surtout quand il parlait de ses cheveux et du petit garçon atteint de cancer pour qui il faisait des dons de cheveux dès qu’il le pouvait. Non, mais... ce n’est pas cute ça ?

Le livre dans son entièreté se lit bien, c’est fluide, doux et paisible. Tous les personnages viennent apporter un côté important à l’histoire. Même le père de Noa qui croit depuis la naissance de son fils qu’il aurait dû être opéré. Au début, il peut paraître comme un antagoniste, mais en vérité, j’y ai plus vu un homme qui ne savait pas comment réagir vis-à-vis la nouvelle et qui tentait de prendre la meilleure décision possible. Et c’est pareil pour la mère de Noa qui elle, souhaitait que son enfant prenne la décision lorsqu’il aurait l’âge de le faire, sans réaliser que ses gestes et cette pression causeraient beaucoup de peine à son fils. Celui-ci passe son temps à chercher son identité. Et j’avoue que c’est complexe comme situation et je comprends la mère de Noa d’avoir voulu laisser choisir son fils. Et si en tant que parent, ils avaient pris la mauvaise décision ? Ça doit être horrible ! C’est pourquoi, malgré tout, j’ai adoré la relation entre Noa et sa mère.

Un autre point positif, c’est la présence de Maël dans la vie de Noa. Celui-ci vit à fond, alors que son ami est beaucoup plus dans la prudence et le questionnement. Je trouve qu’à deux, ils se balançaient bien et ça a amené un équilibre parfait dans le roman.

Néanmoins, j’ai un élément négatif à dire. Même si c’est important d’expliquer l’intersexualité, j’ai trouvé que le côté physique prenait énormément de place, surtout au début du livre. Noa respirait et c’était à cause qu’il était intersexe, presque. Je trouvais qu’il n’y avait pas assez l’accent sur qui il est en tant que personne, adolescent, et non pas juste personne intersexe. Ce serait mentir de dire que ça ne le défini pas, mais il est plus que ça et j’aurai aimé savoir plus qui il est au fond de son cœur. C’est arrivé, mais plus loin dans le livre. J’ai trouvé ça long avant de découvrir qui était le vrai Noa. Son amour pour les insectes, son cœur tendre auprès des personnes âgées, son côté adolescent avec Maël, etc. C’est le seul élément que j’ai à soulever, le reste, tout était parfait.

Que ce soit un sujet qui vous intéresse ou non, je crois que c’est un livre à lire une fois dans sa vie pour au moins comprendre ce que vivent les personnes intersexes. L’histoire de Noa est une parmi des milliers et même si elle est fictive, elle apporte quelque chose de beau à cette société qui a besoin de faire taire encore de trop nombreux tabou.

Une nouvelle fois, Samuel ne déçoit pas avec ses histoires et sa superbe plume !



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