Les Sorcières Van der Beek est un récit bien construit qui se déroule dans l’époque canadienne de la fin du 18e siècle où une société de femmes qui touchent à la médecine sont craintes et appelées sorcières. Les descriptions de cette histoire sont magnifiques. L’auteure a une belle plume et j’ai adoré suivre les périples d’Eulalie, la plus jeune Van der Beek.
TITRE : Les Sorcières Van der Beek
SÉRIE/STAND-ALONE: Stand-alone
AUTEURE : Camille Noël
MAISON D’ÉDITION : ADA, collection Panache
ANNÉE : 2019
GENRE LITTÉRAIRE : Fantastique, historique
NOMBRE DE PAGES : 376
LU EN ANGLAIS/EN FRANÇAIS : En français
ORIGINE : Québec
PUBLIC CIBLE : 14 ans et +
RÉSUMÉ : 1793 Bas-Canada Les autorités britanniques de la colonie craignent une menace d’invasion française suite à la révolution de Napoléon. Tout suspect est sous haute surveillance. C’est pourquoi le capitaine Blackeney est mandaté pour enquêter sur les Van der Beek. Cette mystérieuse famille, uniquement composée de femmes, vit à l’écart de la société, et les rumeurs rapportent qu’il s’agit de sorcières.
Pourchassée, Eulalie Van der Beek, qui n’a que dix-sept, sera confrontée à des situations difficiles. Déchirée entre son père et sa mère, l’homme qu’elle aime et les convictions de sa famille, elle devra faire des choix qui changeront définitivement sa vie.
MON AVIS :
Les Sorcières Van der Beek est un récit riche en émotions et en descriptions. L’auteure possède une belle plume. Elle sait décrire des objets et des lieux comme je ne l’ai jamais vu auparavant. Elle use de comparaisons justes et d’un vocabulaire varié. J’ai été impressionnée par ses connaissances sur les plantes, la forêt, l’époque et la médecine. Ses descriptions sont magnifiques et savent parfaitement bien combiner les cinq sens :
« Le vent formait des couloirs entre les arbres. Jérôme frissonna; il aurait dû revêtir un manteau plus chaud. Un novembre frileux et blafard tombait sournoisement sur cette contrée. Déjà les feuillus étaient dépouillés. Jérôme avait trouvé refuge près d’un pin aux longues aiguilles, duquel émanaient de bonnes odeurs acidulées. » (Noël, 2019, p.98)
L’auteure présente son récit lentement et on a le temps de s’accoutumer à l’époque. On ressent, on sent et on goûte l’époque ! J’ai vraiment eu le sentiment d’y être. L’auteure a su bien reproduire cette époque et rendre vraisemblables les interactions entre les personnages.
J’ai aimé la manière dont elle nous présente la famille Van der Beek. On entend beaucoup de rumeurs sur elles, mais on ne sait pas si elles sont vraies. On suit les femmes de cette famille et on s’attache à elles et à leurs mœurs. C’est peut-être mon côté féministe qui parle, mais j’ai adoré cette communauté de femmes qui s’entraident et qui vivent indépendantes des hommes (pour l’époque, c’est peu dire).
On découvre avec l’héroïne, Eulalie, une jeune femme de la famille Van der Beek, la science de sa famille et la vérité derrière les rumeurs qui circulent sur sa famille. J’ai aimé le personnage d’Eulalie. Naïve au début du récit, elle est poussée dans un monde plus cruel qu’elle ne le croyait et doit rapidement trouver les ressources qu’elle a en elle-même pour survivre. L’auteure ne s’est pas gênée pour créer des événements bouleversants dans la vie du personnage et lui permettre de faire des erreurs. Eulalie grandit et c’est une tout autre personne que nous dévoile l’auteure à la fin. Je me suis beaucoup attachée à elle, à ses peines et à ses douleurs.
Florénie, la petite sœur d’Eulalie, est également un beau personnage que j’ai aimé voir vieillir. Cette petite fille est la bouée de sauvetage d’Eulalie et leur relation est magnifique. La relation qu’Eulalie développe avec son père est également très belle. Même si elle semble rigide, la relation entre Eulalie et Théodora, sa mère, est empreinte de douceur. L’auteure a su tisser finement des liens entre ses personnages rendant l’histoire plus tangible et agréable.
Bien entendu, nous allons parler de Jérôme, ce personnage dont s’éprend Eulalie. Au début, je dois avouer que je n’arrivais pas à le blairer. Je me disais : elle ne va pas vraiment être avec lui ? Il est infâme. Je ne l’aimais pas du tout. Pourtant, plus le récit avance, plus l’auteur me fait aimer ce Jérôme. Et que dire de ce qu’il fait à la fin ! WOW ! Il reste désormais gravé dans mon cœur.
J’aurais aimé en avoir plus. J’aurais aimé qu’il y ait quatre ou cinq tomes de ce récit. L’écriture de l’auteure est magnifique et elle sait construire des intrigues intéressantes. J’espère avoir bientôt la chance de lire d’autres romans de sa plume.
PS Si l’auteure passe par ici, je veux savoir ce qui est arrivé à Augustin. Pourquoi Florénie ne va-t-elle pas le récupérer ? Pourquoi n’a-t-il pas retrouvé le chemin de la maison ? Maman de deux chiens, j’ai besoin de savoir !
EN BREF:
Couverture/résumé : C’est une couverture simple, mais je l’aime bien. Je trouve qu’on rentre dans l’atmosphère de la forêt qui est très présente dans le récit. Le résumé contextualise bien l’histoire et explique bien le principal enjeu du roman.
Univers/personnages : L’histoire se déroule dans le Bas-Canada en 1793. L’atmosphère de l’époque, les coutumes, les vêtements et les lieux sont très bien décrits. On entre dans cette époque et on y croit. L’héroïne, Eulalie, est bien construite et vraisemblable. Elle a aussi une bonne évolution que j’ai appréciée.
Début du récit : L’auteur nous entraîne lentement dans son récit, présentant les lieux et la famille Van der Beek. C’est un récit qui prend quelques chapitres à s’enflammer, mais l’enjeu principal est clair.
Fin du récit : La fin du récit m’a captivé. J’ai dévoré les derniers chapitres pour savoir ce qui allait se passer. C’est une belle et bonne fin. On sent qu’il n’y aura pas de suite malheureusement.
Note générale : J’ai beaucoup aimé me plonger dans l’univers des sorcières Van der Beek. J’octroie une belle note pour un récit captivant. L’auteure a du talent et j’espère pouvoir lire d’autres romans jeunes adultes de sa plume.
