Le verbe être. Parlons-en.
Lorsque j’ai commencé l’écriture de mon premier livre, je n’avais pas toutes les connaissances que j’ai maintenant lorsque j’écris. En fait, je n’avais rien d’autre que mes idées, mes personnages et ma ligne directrice. Mon roman n’avait pas le bon temps de verbes, la syntaxe était horrible et surtout : le verbe être partout.
Qu’a-t-il fait de mal ce verbe terne ? Eh bien, il n’a pas eu gagné ce terme pour rien. Ça m’a pris un moment avant de m’habituer à diminuer ma quantité de « être » dans mes textes. C’est à l’université, après que mon professeur m’ait critiqué un milliard de fois que j’ai réussi à enfin faire attention, mais c’est difficile. Pourquoi ? Car on utilise le verbe « être » partout.
Pourquoi est-ce un verbe terne ? Car le verbe être est en réalité un verbe qui ne donne aucune émotion, aucun détail. Être c’est existé, mais il y a tellement d’autres mots qui peuvent exprimer la même chose. Des fois, il suffit de trouver le bon. Parfois, il suffit de remplacer avec « sembler », « paraître », « demeure », « reste ». Un personnage, il ne fait pas qu’exister, il vit à travers les mots qu’on choisit pour eux.
Par exemple, dans mon feuilleton Les vagues de Tallahassee, Naomi n’est pas juste inquiète. Elle paraît inquiète. Elle s’inquiète. Voilà la différence. C’est subtil, mais efficace. Cela peut tourner une phrase d’une manière complètement différente.
Est-ce que le verbe être est un mauvais verbe ? Bien sûr que non, il reste essentiel à notre langue. Cependant, si vous comptez écrire, je conseille de vous pencher là-dessus, car, parfois, on ne se rend pas compte du nombre de fois qu’il est utilisé.
Si vous avez Antidotes, allez dans Style et dans Verbe terne. Vous allez probablement sursauter, mais c’est correct. Vous décourager ? Surement. Mais ça fait partie des joies de l’écriture.
Le verbe être n’est pas à bannir, il faut simplement lui apprendre à partager la scène.
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