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  • Photo du rédacteurMione

Quel est l'attrait des hommes tourmentés, alias, les bad boys ?


Je ne ferai pas mon hypocrite : moi aussi j'ai déjà été en pâmoison devant un bad boy et, oui, ça m'arrive encore de préférer le ténébreux au gentil héros. Je prends souvent Damon Salvatore et Klaus Mikaelson comme exemple. Mais je vais vous expliquer plus loin pourquoi je fais une distinction entre ces personnages et d'autres dans la littérature, mais aussi au cinéma et à la télévision.


Des articles sur l'attrait des bad boys pullulent sur le net depuis des années. Ça l'a toujours été un phénomène que les gens cherchent à comprendre. Adolescente, je ne me posais pas de questions sur ce que je lisais ni sur les personnages qui étaient présentés. J'appréciais le physique, le caractère, sans voir l'impact qu'un tel personnage masculin pouvait avoir dans ma vie présente et future. Ce que je serais prête à accepter au nom de l'amour, car je l'ai lu dans un roman. Parce qu'on va se le dire, nos lectures influencent nos réflexions jusqu'à un certain âge, je l'espère du moins, où l'on comprend que l'homme tourmenté qui faisait mouiller nos culottes n'est qu'un être toxique avec une cape rouge. Un red flag ambulant.


Le problème que j'ai avec les bad boys, dans la majorité des cas du moins, c'est le côté toxique de la relation. C'est faire croire à des femmes que ces hommes peuvent changer, comme à la fin du roman. C'est leur faire croire qu'elles peuvent accepter leur comportement, car c'est sexy, car c'est un protecteur, qu'il fait ça pour ton bien. Cependant, la littérature est bien différente de la réalité. Dans le vrai monde, ce genre de mauvais garçons, tourmentés, qui auraient besoin d'aide psychologique, finissent par amener des femmes au cimetière, car elles croyaient pouvoir le changer, comme dans l'histoire qu'elles ont lue.


Bien entendu, certains comportements peuvent avoir une connotation sexy lorsque le contexte du récit est sexuel. Je prends par exemple le livre Twisted Games de Ana Huang où le personnage masculin dit à la fille :

Remember. In public, you’re my princess, but in private, you’re my whore.

C'est déjà limite, car il vient littéralement de la traiter de pute, mais dans un environnement où la phrase est chuchotée à l'oreille, plaqué contre un mur, où une tension sexuelle est palpable, je peux comprendre.


Mais qu'est-ce qui fait en sorte que les bad boys attirent autant ? Car, on va se le dire, on ne devrait pas les apprécier. On devrait les fuir, on devrait les détester. Qu'est-ce qui nous mène au contraire ?


1- Le physique

La majorité des hommes tourmentés sont des bruns ténébreux aux yeux d'acier, bleu acier ou vert. Il y a un côté hypnotisant. Encore là, c'est difficile d'expliquer d'où vient cet attrait. Cette généralité de goût. Qu'est-ce qui nous fait laisser de côté le blond ? Paraît-il trop doux ? Il présente une touche de mystère, on veut briser cette coquille, découvrir ce qui nous est caché. On aime le côté défi, l'interdit. Et les personnages féminins ressentent la même chose dans les histoires du genre. En tant que femme, on veut se sentir spéciale d'avoir réussi à changer cet homme, de l'avoir modelé à notre goût. Ainsi, on gagne le physique attrayant, en plus d'un homme à marier... ou presque.


* Contrairement à la pensée populaire, le bad boy est loin d'être le meilleur prospect pour une tour sous les couvertures. En fait, il semblerait que le bad boy va se concentrer principalement sur son plaisir à lui, délaissant celui de sa partenaire, contrairement à un homme plus geek ou nerd, qui se concentrera sur le bouton de plaisir des dames. N'oubliez pas que le gamer est habitué avec une roulette...


2- Il me protège, regarde comment il en impose !

Cet aspect peut être compréhensible. Quelqu'un qui a confiance en lui dégagera beaucoup plus de charme qu'une personne timide qui n'osera pas faire le moindre geste. Ce charisme aide à la séduction, aide à attirer le regard et le désir féminin. Il donne l'impression que, si nous sommes dans sa vie, rien de mal ne peut nous arriver, qu'il sera là pour nous protéger. Il est imposant, personne ne va se mettre devant son chemin pour nous atteindre. C'est comme ça que les protagonistes féminins se sentent. Ils en voient un possible allié à leur quête, un sauveur. Mais à une époque où le chevalier servant devrait être mis de côté pour des femmes indépendantes, il serait peut-être temps de changer les choses.


C'est sur ce point que j'aimerais parler de Damon Salvatore. Bien entendu, Ian Somerhalder a tout du physique de rêve, le look du bad boy par excellence. Lorsque The Vampire Diaries nous présente Damon, on sait presque tout de suite qu'il est un vilain garçon. Mais il s'assume. À aucun moment de la série il se présente comme une bonne personne ou comme un héros. Je crois qu'elle est là la différence dans le message que ça donne aux femmes. Entre le tourmenté qui fait des dommages sans l'assumer, laissant la demoiselle essayer de le changer et celui qui sait qu'il est toxique et qu'elle ne peut rien faire comme ça, il y a un énorme écart.

Une scène précise m'est venue en tête. Épisode 16 de la saison 5. Damon et Elena sont en pleine dispute. Je vous partage leur conversation, dans sa langue originale, ci-dessous, puis le lien pour la scène en dessous.


D : I thought you broke my heart so I ripped open Aaron's neck, that is how much control you have over me.

E : And I'm still here, that's how much control you have over me.

D : Listen to us. This is toxic. We are in a toxic relationship, Elena. I just killed your friend, and you find someone else to blame!

E :You want me to blame you? Easy. Done. You screwed up, Damon, again! Thank you! You put me in a position where I have to defend you, again. Where I have to bend my morals, again. Where I have to go against every single thing I believe in, again, because I love you!

D : Then stop loving me!

E : I can't!

D : Well that's the problem!


Comme vous pouvez le constater, on a le personnage de Damon, le bad boy, qui met de l'avant la problématique : ils sont dans une relation toxique, tout ça est toxique. Il assume, il en parle. Et on a l'héroïne, la fille qui veut changer l'homme tourmenté. Elena dit à Damon "Where I have to bend my morals, again" et "Where I have to go against every single thing I believe in, again". Pourquoi ? Parce qu'elle l'aime. Donc, elle est prête à aller au-delà de ses valeurs, par amour. L'amour sain ne devrait pas être comme ça. Elena fait partie du problème des histoires où on a un bad boy, alors que Damon est l'exemple parfait qui montre à quel point son personnage peut être toxique et que, même s'il est mignon, qu'il protège Elena, parfois, ça ne veut pas dire qu'il est une bonne personne.


Aussi, il y a une phrase populaire qui existe pour montrer la différence entre un héros et un vilain :

The hero will sacrifice you to save the world. The vilain will sacrifice the world to save you.

Protecteur, peut-être, mais à quel prix ?


3- Les bad boys sont un défi

Il y a un côté excitant à un défi. On veut le réussir, on veut se sentir spéciale... donc lorsqu'un personnage tourmenté se présente à nous, on veut gagner son cœur, on veut être la personne qui va changer l'histoire, qui va prouver que, cette fois-ci, c'est différent. La majorité des héroïnes de ce genre d'histoire ont la même rengaine. Parfois ça fonctionne, quand c'est une fiction complètement irréaliste et... si c'est réaliste, ça ne fonctionne pas vraiment. Un des deux finit blessé, physiquement ou moralement... ou mort. Le pire, c'est que ces personnages féminins et je dirais même dans la vraie vie, savent que l'homme est toxique, qu'il serait à éviter, elles ont vu les red flag, mais elles essaient quand même.

Pour cet exemple, je ne peux que prendre appui sur la reine des chansons de cœur, Taylor Swift. Avec I Knew You Were Trouble, paru dans son album Red en 2012, elle présente un texte qui parle justement de ce phénomène. Ce défi qu'est de gagner le cœur du mystérieux garçon inatteignable. Et le mal que ça fait.


Analysons les paroles :


I guess you didn't care

And I guess I liked that

And when I fell hard

You took a step back

Without me

/

I knew you were trouble when you walked in

So, shame on me now

Flew me to places I'd never been

Now I'm lyin' on the cold hard ground

/

No apologies

He'll never see you cry

Pretends he doesn't know

That he's the reason why

You're drowning

/

And the saddest fear

Comes creepin' in

That you never loved me

Or her

Or anyone

Or anything


Les mots en gras mettent en évidence le ton des paroles : on est dans le négatif, on est blessé, on croyait, mais finalement, on se ramasse au sol, avec de la tristesse, de la peur, de la honte.


C'est le fait aussi du "I knew you were trouble", je le savais, mais j'ai plongé quand même. Et sur TikTok... disons que les red flags sont connus, mais passe en second plan.


Voici donc deux exemples. Inviwright sur TikTok et Onceuponabook sur Instagram. Dans les deux cas, on présente le fait que les lectrices, majoritairement, lisent des romans avec des red flags, mais les évitent intentionnellement. Pourquoi ? Est-ce une question de fantasme ? d'hormone ? ce côté interdit qu'on parlait plus haut ? Honnêtement, il n'y a pas vraiment de réponses à ces questions ni aux pourquoi qu'on se pose depuis le début.



Il y a plusieurs raisons pourquoi il y a une attirance évidente de la gent féminine pour les hommes tourmentés. Il y a aussi de très nombreux hommes qui sont poussés par ces comportements, même en étant complètement hétéros. Personnellement, je crois que c'est une simple question de fantasme. Un côté dangereux qui donne envie de se rebeller, d'essayer quelque chose de nouveau, de sortir de la routine redondante de la vraie vie.


Et c'est correct si vous aimez ce genre de personnages là, mais souvenez-vous toujours à quel point c'est toxique et que dans la vraie vie, ces hommes-là ne méritent pas votre attention. C'est romantisé, même si ça ne le devrait pas, surtout quand ça tombe dans les mains des adolescent.es. Si vous êtes auteurs, ayez ça en tête. Si vous êtes lecteurs, même chose. On peut fantasmer, mais comme les mondes fantasy, laissons ce genre de personnage dans les livres.


De plus, même si c'est attrayant, je crois qu'il y a matière à présenter des histoires tout aussi intéressantes avec des personnages masculins qui ne puent pas la toxicité. Des personnages doux, vulnérables, qui ont les cheveux blonds, tiens ! Bref, mettre de l'avant quelque chose de plus positif, tout en restant dans la romance. Un homme peut être tourmenté sans être un vilain, il peut avoir vécu des traumas, il peut avoir des problèmes, sans nécessairement traiter la fille comme un objet sexuel ou comme un kleenex par principe que c'est un bad boy. Mettons de côté la mafia, les gangs, les motards, les criminels, donnons une place aux scientifiques, aux geeks, aux nerds, aux pères de famille, bref. Diluons un peu la quantité de tourments qui s'accumulent dans les librairies. Qu'en pensez-vous ?

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