TITRE : Le miroir aux allumettes ou La théorie du miroir.
AUTEUR : David Cardavebor
MAISON D'ÉDITION : CardavebooK Éditions
GENRE LITTÉRAIRE : Pièce de théâtre
NOMBRE DE PAGES : 125
SYNOPSIS : Un soir, un homme victime de squatteurs vient déposer plainte dans un poste de police isolé. Il se retrouve alors entraîné dans une aventure kafkaïenne, coincé entre un lieutenant de police lunaire et délirant et Paulette, sa femme-à-tout-faire, solaire et délurée.
Passant du statut de victime à celui de suspect, le pauvre héros malgré lui va s'enfoncer dans des sables mouvants législatifs qui le conduiront à la folie... ou pas.
Entre un tzar au château de Versailles, un homme perdu qui se fait squatter sa baraque et sa femme, un lieutenant de police azimuté et sadique sur les bords, son assistante Paulette qui est loin d'être une dinde... voici venue la pièce de théâtre décalée "Le miroir aux allumettes", jouée devant des centaines de spectateurs entre 2011 et 2015. Rire, suspense, rebondissements, instants d'amour, de peur ou de colère, cette comédie politico-policière se lit comme on regarde la pièce : pour passer un bon moment de détente et de rire.
JE REMERCIE L'AUTEUR, DAVID CARDAVEBOR POUR L'ENVOI DE CE SERVICE PRESSE.
MON AVIS :
C'est la première fois que je critique une pièce de théâtre lue sur ce blog, si on exclut Shakespeare. Vous ne le savez peut-être pas, mais j'ai toujours été une grande admiratrice de théâtre, tout dépendant le genre. Au secondaire, je faisais partie d'une troupe (je n'étais pas excellente, disons-le franchement) et j'ai toujours eu du plaisir à lire des pièces ou même en écrire. L'auteur m'a proposé l'une de ses oeuvres, j'étais incertaine de savoir si ça pouvait me correspondre, puis j'ai vu sa pièce de théâtre. J'ai proposé, il a accepté. Et qu'est-ce que je suis contente qu'il l'aille fait !
Auteur français, pièce française populaire dans le milieu de la décennie 2010, j'étais intriguée par le synopsis. Les pièces de théâtre humoristiques c'est mon petit péché mignon. J'étais inquiète de savoir si j'allais aimer ça à la lecture, mais ce fut le cas. En fait, je regrette même de ne pas avoir eu la chance de la voir sur scène. Je suis toujours honnête dans mes critiques et bien que certains pourront être étonnés, j'ai adoré cette lecture.
Les trois personnages, Paulette, Le flic et l'Homme perdu ont chacun leur personnalité et particularité. Ils se complètent très bien et leur façon de parler est hilarante. Paulette, par exemple, dit toujours "Je sais, je ne suis pas une dinde !" à plusieurs endroits de l'histoire. Certains trouveront ça agaçant, moi j'ai adoré cette répétition qui donne du cachet au personnage féminin. Elle est drôle, un peu, beaucoup bête et surtout elle apporte une touche de légèreté dans l'anxiété de l'Homme perdu et de la frustration du policier. Celui-ci est également particulier. J'aime comment il agit comme si tout était normal, alors que rien n'est normal. C'est ce qui rend le tout si drôle ! J'aimerais aussi préciser qu'il arrive souvent que lorsque des personnages comme un policier apparaissent dans une pièce de théâtre, plusieurs clichés peuvent revenir. Ici ? Rien du tout ! Tout est neuf, frais! À aucun moment je me suis dit : oh là là, quel cliché !
C'est la même chose pour l'histoire. Complètement absurde, complètement sens dessus dessous. On essaie de comprendre en même temps que l'homme perdu la fameuse théorie du miroir (que Paulette appelle affectueusement le miroir aux allumettes). Même à la lecture j'étais "hein?", mais pas dans le sens où je ne comprenais pas ce que je lisais, plus que je ne comprenais pas la situation. C'était hilarant. Et les réactions de l'homme rajoutaient à cette hilarité. En vrai, je ne sais pas combien de fois j'ai ri, mais au moins une bonne dizaine de fois. Je ne vous dévoilerais pas la fameuse théorie, car ça en dévoile beaucoup sur l'histoire. Mais si vous aimez l'absurde, c'est une oeuvre que pourriez adorer, autant que moi!
J'ai été impressionnée par la plume de l'auteur, par ses idées, sa construction narrative, ses personnages hauts en couleur et l'absurdité de la situation. Le seul commentaire négatif que je donnerais à cette pièce, c'est que je l'ai trouvé trop courte pour les réponses données. J'aurais voulu en savoir plus, j'aurais voulu que ce soit encore poussé plus loin. Je sais que l'auteur aurait pu le faire encore plus intense et j'aurais vraiment adoré voir jusqu'où il peut aller.
Pour les Québécois, les pièces de théâtre que nous connaissons sont celles de Michel Tremblay ou de Réjean Ducharme. C'est celles qui reviennent le plus souvent hors des classiques. L'oeuvre de David Cardavebor est, à mon avis, du calibre de Michel Tremblay. Encore une fois, j'aurais adoré la voir jouer sur scène. Qui sait, un jour, peut-être. En attendant, la pièce est en lecture, en vente sur Amazon (le lien est dans la photo comme toujours) et elle ne vous décevra pas. Elle vous fera simplement rire aux éclats.
