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L'inclusion, une nécessité dans l'univers romanesque


Pour cet article, j’ai choisi de me pencher sur un sujet qui me tient à cœur et qui est beaucoup plus engagé que mes précédents articles. Je trouvais important d’aborder cette thématique pour mieux vous renseigner sur le sujet — si ce n’est pas déjà le cas.

L’inclusion, la diversité et la parité sont certainement des mots dont vous avez entendu parler dans l’actualité et les débats présents dans notre société. Ce sont des mots qui peuvent paraître imposants, voire effrayants pour certaines et certains. Dans un premier temps, je vais vulgariser les termes reliés à l’inclusion et tout ce qui en découle et, dans un deuxième temps, je vais vous expliquer pourquoi il est si important de prendre en considération cette inclusion dans l’écriture d’un roman.

Bon, loin de moi l’idée de dicter votre manière d’écrire ! Je pense qu’il est important que vous ayez en tête ces aspects pour être en mesure d’aider à changer les idéologies.





Que signifie l’inclusion ?


Lorsqu’on aborde l’inclusion, on fait référence à tous les groupes minorisés — à noter ici que ce terme renvoie au fait de considérer certains groupes minoritaires en raison de leurs caractéristiques différentes de la norme, comme les personnes de couleurs ou les femmes. L’inclusion touche à plusieurs sphères de notre société et j’ai décidé de me concentrer sur quatre d’entre elles pour cet article, soit la parité entre les hommes et les femmes, la diversité culturelle, sexuelle et corporelle. Il en existe d’autres, bien sûr, comme le capacitisme, l’âgisme ou encore les croyances religieuses — j’aborderai peut-être ces sujets dans un autre article.


D’abord, la parité entre les hommes et les femmes. Pourquoi est-ce que je traite de ça dans l’inclusion ? Vous me direz peut-être qu’il y a autant d’hommes que de femmes dans les livres que vous lisez, que vous ne comprenez pas… Et vous aurez raison. Le problème est tout autre. Lorsqu’on parle de parité, il s’agit plutôt de l’équilibre entre les rôles donnés aux hommes et aux femmes. Souvent, le héros fort de l’histoire sera incarné par l’homme et la femme jouera la demoiselle en détresse. On retrouve encore plus cette idée avec les livres sentimentaux de type chick lit auquel on associe un lectorat féminin alors que les livres d’aventure s’adresseront plus aux hommes. Cette façon de voir les choses est une construction sociale qui ne découle d’aucun penchant naturel. Cela amène les femmes à être représentées comme incapables de se défendre et dépendantes des hommes. On a qu’à penser à Bella dans la série Twilight et l’image est assez claire. Ce n’est que moi que ça fait grincer des dents ? Je ne dis pas que toutes les femmes devraient être des héroïnes intrépides et audacieuses ! Mais, il faut un juste milieu. Un bon exemple d’une telle représentation paritaire des genres est visible dans la série Les Chroniques lunaires (The Lunar Chronicles) de Marissa Meyer. Dans ce roman, on retrouve des héroïnes qui sauvent le prince, des demoiselles en détresse, des guerrières et bien d’autres !


Ensuite, il y a la diversité culturelle, c’est-à-dire l’inclusion des différentes cultures dans un roman. Prenez le temps de compter le nombre de personnes de couleurs présentes dans un roman. Vous serez surpris de voir qu’elles sont peu nombreuses, encore plus lorsqu’il est question de personnages principaux. Le fait d’avoir, immanquablement, des héros blancs et des héroïnes blanches met de côté les personnes de couleurs et n’offre aucune représentation pour ces groupes. On les invisibilise et ces derniers se retrouvent avec des personnages principaux qui ne leur ressemblent pas et auxquels il est difficile, pour eux, de s’identifier. En plus, lorsqu’ils sont représentés, c’est souvent de manière stéréotypée. Il est important que les créatrices et créateurs réfléchissent à ce sujet et essaient de changer leur façon de voir le monde et donnent une place plus importante à ces personnes issues de la diversité culturelle.


Je dirai la même chose de la diversité sexuelle. En effet, nous vivons dans un monde hétéronormatif. Je vous vois déjà avec vos grands yeux devant ce terme. Au plus simple, cela signifie que la société dans laquelle nous évoluons actuellement est faite pour des personnes hétérosexuelles. Par exemple, la norme sera que toutes les familles sont composées d’un père et d’une mère. Bon, maintenant que vous comprenez mieux le concept, vous saisissez probablement pourquoi l’inclusion est si importante. Plus cette conception hétéronormative sera mise de côté, plus la communauté LGBTQ+ sera visible et incluse. Cela passe bien entendu par les livres, mais j’y reviendrai sous peu.


Finalement, la diversité corporelle me semble cruciale dans l’inclusion. En effet, les livres et les produits culturels de masse standardisent la beauté et excluent les autres types de corps. Il est d’autant plus important que tous les corps soient mis en évidence dans les récits et que les stéréotypes véhiculant l’image de beaux hommes musclés et de femmes belles et minces soient tassés.



Pourquoi est-ce important ?


Désormais, vous avez la tête qui bourdonne de nouvelles idéologies et vous vous demandez peut-être pourquoi je trouve si important d’en parler. La vie influence l’art, mais il est aussi vrai de dire que l’art influence la vie. Ce qu’on nomme l’imaginaire collectif est cette idée commune que toutes et tous ont sur le monde, que ce soit des stéréotypes définis, des manières de représenter certains groupes ou encore l’invisibilisation de groupes minorisés. Cet imaginaire collectif est nourri et construit par les produits culturels de masse et l’art de manière générale. Les romans véhiculent des images et des messages. Plus les romans changeront les idéologies et donneront une voix à des personnes minorisées, plus chacun pourra trouver sa place dans le monde.


Je sais très bien que réfléchir à tous ces aspects donne l’impression à certaines et certains de tuer leur imagination et de rendre intellectuel un processus plus intuitif. Je ne pense pas que c’est le cas ! Si votre inspiration découle de stéréotypes présents dans la société, votre imaginaire est dicté. Combattez les idées faciles et les représentations classiques. Votre histoire n’en sera que plus riche !


L’important est seulement de prendre conscience de ces manières d’invisibiliser des groupes et de garder cette idée en tête lorsqu’on écrit afin de créer un monde où toutes et tous ont leur place peu importe leurs différences.






 

Voici quelques lectures qui pourraient vous plaire si vous souhaitez pousser votre réflexion :


BASTIDE, L. (2020). Présentes : villes, médias, politique… : quelle place pour les femmes ? Paris : Allary Éditions.


BUTLER, J. (2005). Trouble dans le genre : pour un féminisme de la subversion. Paris: La Découverte.


CERVULLE, M. (2012). La conscience dominante. Rapports sociaux de race et subjectivation. Cahiers du Genre, 53, 37-54. https://doi.org/10.3917/cdge.053.0037


DELVAUX, M. (2013). Les filles en série : des Barbies aux Pussy Riot. Montréal (Québec): Remue-ménage.


DELVAUX, M. (2019). Le boys' club. Montréal (Québec): Remue-ménage.


HEINE, S. (2015). Genre ou liberté : vers une féminité repensée. Louvain-la-Neuve: Academia L'Harmattan.


ZOGHLAMI, K. (2016). Représentation des groupes minorisés : solidarités intersectionnelles et alliances anti-oppressives. Minorités lisibles. 1 (2), 9-17.



Je vous invite également à consulter cet article si vous souhaitez savoir comme rendre votre roman inclusif sans discriminer :


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