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D’où vient le mythe de la sorcière ?


La figure de la sorcière est présente partout, que ce soit dans les films, dans les séries, dans les romans, dans les contes ou encore dans les décorations d’Halloween. Elle peut être représentée par une héroïne intelligente et courageuse, à la manière d’Hermione Granger ou Sabrina Spellman, par une vilaine ogresse qui enlève des enfants et les mange, comme dans Hansel et Gretel ou Hocus Pocus, par un monstre, par une jeune femme utilisant la médecine à l’époque de Salem, par un symbole de résistance féministe, etc. Cette figure est utilisée à outrage, mais vous êtes-vous déjà demandé quelle est l’origine historique derrière le mythe de la sorcière ?



Mythe de la sorcière


Avant de commencer, j’aimerais vous indiquer que je ne suis pas historienne. Si certains historiens ou historiennes passent par ici, il est possible que j’aie omis des nuances et des détails, mais ne me brûler pas vive sur le bûcher… héhé.


Vous avez certainement entendu parler des sorcières de Salem brûlées sur le bûcher pendant une série de procès en sorcellerie entre 1692 et 1693. Ces procès ont conduit à l’arrestation d’une centaine de personnes et l’exécution de quatorze femmes et six hommes (eh oui ! Pas seulement les femmes y ont goûté). Mais pourquoi accusait-on les femmes de sorcières de flirter avec le démon et de répandre des malédictions ?

D’abord, il est important de savoir que la période des procès de Salem n’est pas l’unique cas de chasse aux sorcières qui a conduit à l’arrestation et à l’exécution de femmes. Les premiers cas remontent d’ailleurs avant le Moyen Âge. Bien que l’on sache que plusieurs chasses aux sorcières ont été initiées par l’Église qui ne voyait pas d’un bon œil que des personnes, des femmes de surcroît, soignent les malades avec autre chose que la foi, les premières chasses aux sorcières ont été plutôt le résultat de citoyens qui cherchaient à trouver un bouc émissaire pour une situation hors de leur contrôle. L’Église était d’ailleurs contre cette idée de chasser les sorcières, de prime abord, puisqu’elle refusait d’attester leur existence, avant de choisir d’en faire des boucs émissaires pour calmer la population (et Dieu !), comme ce fût le cas quand la peste noire fit son apparition et tua plusieurs personnes. Spoilers: il n’y avait pas de véritables sorcières.




En effet, il faut savoir que ces femmes que l’on qualifiait de dangereuses étaient en fait des sages-femmes, des veuves vivant seules ou encore des guérisseuses qui avaient des connaissances en médecine et en herboristerie. Elles ont été accusées de sorcellerie à tort et à travers. D’ailleurs, cette croyance populaire de la sorcière a été accentuée par un traité de deux dominicains allemands, le Malleus Maleficarum, aussi appelé le Marteau des sorcières. C’est dans ce manuel qu’on atteste que les sorcières sont majoritairement des femmes, que leur infériorité par leur sexe expliquerait leur facilité à céder à la tentation de Satan, un beau paquet de conneries quoi ! C’est dans cet ouvrage qu’on suggère que les sorcières ont un corps léger et que la seule façon de leur donner un peu de sentiments humains, c’est en les torturant. Chouette !


C’est en raison de ce manuel qu’il y a eu une grande vague d’exécutions (de femmes oui, mais d’enfants et d’hommes également), des morts inutiles au nom d’une pseudo-sorcellerie imaginaire. Cette paranoïa a finalement pris fin lorsque l’Église a attesté qu’il fallait cesser de parler de sorcellerie puisque cela amenait à la rendre plus vivante, mais surtout le nombre de morts commençait à dépasser l’entendement et ne faisait plus de sens. Le mouvement va perdurer un temps jusqu’à disparaître complètement. La dernière femme à avoir été accusée de sorcellerie fut exécutée en 1782 (pas si loin que ça, pas vrai ?).



Si le sujet des chasses aux sorcières vous intéresse, je vous invite à écouter le podcast Les Pires Moments de l’Histoire, animé par Charles Beauchesne, qui dresse un portrait complet et amusant (un peu d’humour dans tout ça, il faut bien !). Ce sont plusieurs de ces constats qui ont servi à rédiger cet article. Voici le lien pour l’écouter : https://open.spotify.com/show/64anEeFAjWAlbrzz29x3bg


Maintenant que l’on sait que les sorcières n’ont jamais existé (très triste, non ?), on peut toutefois constater que cette sombre période a eu de nombreuses répercussions sur la culture populaire et l’imaginaire collectif. Aujourd’hui, les représentations de la sorcière sont multiples et nous avons oublié leur origine. Pour terminer sur une note plus joyeuse (assez parlé d’exécutions et de torture pour aujourd’hui), je vous ai dressé une liste des livres de sorcières que j’ai adorés. N’hésitez pas à me partager les vôtres.


 

5 livres de sorcières que j’ai adorés


The Nature of Witches de Rachel Griffin


Dans ce roman, nous suivons le développement de Clara, l’héroïne, qui évolue selon les saisons et qui apprend à contrôler ses pouvoirs. Le rythme de ce roman au fil des saisons est très différent de ce qu’on a pu voir et d’ailleurs, celui-ci nous propose une romance magnifique qui prend forme au fur et à mesure que le récit avance, la rendant vraisemblable. C’est très poétique comme histoire. Un récit fort intéressant, mais qui n’a qu’un seul tome.




Les Sorcières Van der Beek de Camille Noël


Les Sorcières de Van der Beek est un roman se déroulant à la fin du 18e siècle dans le Bas-Canadien et qui met en scène un groupe de femmes connaissant bien les plantes et la médecine, ce qui leur vaut l’appellation de sorcières. C’est une histoire qui nous transporte dans une époque où les femmes qui ont des connaissances sont vues comme une menace. Ce roman est le parfait exemple du mythe de la sorcière. Il est d’ailleurs très agréable à lire; l’auteure a une plume magnifique et les personnages sont finement construits.

J’en ai fait une critique il y a quelques mois, vous pouvez la consulter ici :



Our Crooked Hearts de Melissa Albert


Le récit de Melissa Albert mélange l’époque dans laquelle évolue le personnage principal, Ivy, ainsi que le mystérieux passé de sa mère et de sa relation avec la magie. Ce roman regorge de secrets, de mensonges et de magie très dangereuse. C’est un roman contemporain qui montre l’aspect sombre de la magie et qui regorge de mystères. Un véritable page turner.






Over My Dead Body de Sweeney Boo


L’auteure a construit un univers complet dans ce roman graphique aux pages splendides et à l’histoire inquiétante et passionnante. Vous aurez l’impression de vous plonger dans un univers qui fait écho à celui d’Harry Potter, mais avec une société de sorcières et sorciers axée davantage sur le mythe des sorcières. On y retrouve un coven, des rituels de magie et pas de baguettes magiques. L’histoire a une touche sombre et j’ai adoré m’y plonger. J’aimerais bien que l’auteure sorte une suite.



Harry Potter – of course !


À moins que vous ayez vécu dans une grotte les 20 dernières années, vous avez certainement entendu parler d’Harry Potter. Je n’ai pas vraiment besoin d’essayer de vous vendre cet univers extraordinaire qui réchauffe les cœurs et donne envie de vivre à Poudlard. J’ai presque passé l’entièreté de ma vie à vivre en parallèle du monde d’Harry Potter, c’est peu dire à quel point j’adore tout de celui-ci.






Et vous, avez-vous vu un livre de sorcière préféré ?

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