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Cendrillon et Rumpelstiltskin des Contes Interdits

Cendrillon de Sylvain Johnson et Rumpelstiltskin de Maude Rückstühl écrit dans la collection des Contes Interdits (Éditions ADA)

Comme prévu, les deux nouveaux contes ont été séparés des plus anciens, car ils sont nouveaux. Comme je l’ai fait avec La belle au bois dormant et Peau d’âne, je reprends le concept pour les deux derniers parus en mars dernier. Ce sera le même processus s’il y en a d’autres qui paraissent dans la collection (selon moi oui, mais on attend les nouvelles de la maison d’édition !)


Voici donc les critiques.

RUMPELSTILTSKIN de Maude Rückstühl


Rumpelstiltskin, démon du petit peuple, pourchasse Lucia avant même sa naissance. Son oeil malveillant se délecte de sa lumière depuis la nuit des temps.

Maman, maman, quel est son nom ? Comment s'appelle l'affreux lutin qui se cache sous mon lit ?


Exerçant des chantages émotifs savamment orchestrés, Rumpelstiltskin ensemence l'angoisse, engendre la folie et récolte la mort.


Comment une mère peut-elle espérer sauver ses enfants de l'emprise d'un traqueur intemporel, fugace et démoniaque ?


Rum... Rumpel... comment ?


Rappelez-vous son nom, car si vous le surprenez sous votre lit, il sera déjà trop tard...


Le conte de Rumpelstiltskin est l’un de mes préférés. Je crois l’avoir lu une bonne centaine de fois dans mon enfance. Il y avait quelque chose de magnétique dans cette histoire d’un vilain lutin au nom imprononçable. Je ne me lassais pas de la lire, alors quand le conte a été annoncé, j’ai sauté au plafond ! Ça allait être génial !


C’était la première fois que je découvrais la plume de Maude et j’ai été assez surprise. Je reviendrais là-dessus. Laissez-moi vous parlez un peu de l’auteure. D’origine française, elle s’installe au Québec et y fait ses études supérieures. Elle empochera avec beaucoup de courage son baccalauréat en études littéraires à l’UQAM et sa nouvelle « Le Trophée » sera finaliste au prix littéraire de Radio-Canada en 2009. C’est ce qui la poussera à tenter de faire publier certains de ses écrits. Elle publiera un recueil de nouvelle intitulé « 8 murmures », mais se tournera vers des romans par la suite avec « Les espions », « Légion », « Laurie Houdini » et « Le marchand de sable ». C’est en 2020 qu’elle rejoint le collectif d’auteurs des Contes Interdits avec Rumpelstiltskin.


Je vais l’avouer, j’ai eu beaucoup de difficulté à rentrer dans le roman. L’histoire était excellente, c’était exactement ce à quoi j’imaginais une revisite du conte. Cependant, j’ai eu de la difficulté avec la plume de l’auteure. Beaucoup de description en longueur, beaucoup de mots pour dire des choses simples. Certes, c’est très poétique, mais de façon personnelle j’ai eu beaucoup de difficulté à m’y faire et ça m’est arrivé à plusieurs reprises de sauter des paragraphes parce qu’il y avait une phrase de cinq lignes de long pour ne pas dire grand-chose. De ce côté-là, j’ai été un peu déçue. De plus, l’écriture en soit, les dialogues des personnages en Roumanie, j’avais l’impression d’être au 18ème siècle. J’ai été très surprise de voir que c’était à notre époque et je trouvais qu’il y avait un très gros décalage entre la façon dont le roman a été écrit en comparaison de l’époque de l’histoire. Selon moi, et c’est très personnel, il manquait un peu plus de « québécois » dans la narration. Il manquait un peu de moderne.


Malgré tout, l’histoire, un gros smack de bonheur ! J’ai adoré ! En faisant fi de certains détails qui m’ont fait sourciller comme le changement d’humeur de la matrone de la maison qui hébergeait la petite famille, assez soudain, je n’ai rien à dire sur l’histoire. Les références au conte principal sont bel et bien tous présents. Le changement d’un matériel en or, la magie (que je n’aime pas d’habitude !), les relations entre les personnages, l’union entre Lucia et Maria, bref, j’ai adoré ! La fin m’a énormément surprise, mais en toute honnêteté, je n’aurais pas imaginé une autre fin, elle était selon moi, parfaite dans le contexte de l’histoire. Le seul détail de l’histoire qui m’a un peu déplut c’est le marchand qui connaît le secret de Lucia. Même si on nous dit plusieurs fois son âge, j’ai eu beaucoup de difficulté à l’imaginer vieux, surtout durant la scène où il dort chez les filles.


Outre quelques incohérences entre l’écriture et l’histoire, j’ai tout de même apprécié ma lecture du conte. Il ne rentre pas dans mes favoris, malheureusement, mais ça reste un bon roman.

 

CENDRILLON de Sylvain Johnson


Une jeune fille confinée au sous-sol d'un salon mortuaire par une belle-mère cruelle.


Deux soeurs vaniteuses qui torturent la petite Cendrine.


Des « souris » inquiétantes nées dans l'ombre d'un four crématoire.


Un long séjour dans un pénitencier où les criminels et les gardiens se confondent...


Celui-ci a été une surprise pour moi. J’aurais cru voir apparaître La belle et la bête bien avant Cendrillon pour une raison obscure. (Syndrome de Stockholm *tousse*) Cependant, j’étais tout de même excitée de lire celui-ci. Je vais être honnête, quand j’ai vu le nom de Sylvain, j’étais un peu sceptique, car La petite Sirène et Le joueur de flûte de Hamelin ne m’avaient pas impressionné plus que ça. J’étais quand même curieuse de voir si j’allais avoir le même effet qu’avec les deux autres ou si celui-ci serait totalement différent. J’ai eu une méchante surprise, ça c’est le cas de le dire !


L’auteur natif de Montréal n’en ai pas à son premier roman. Comme Steve Laflamme, autre auteur d’un Conte Interdit, il se concentre principalement sur des thrillers. Il a eu un DEC en lettres au Cegep de Shawinigan avant de se concentrer sur l’écriture de romans. Son premier « Le tueur des rails » est publié en 2010, puis réédité en 2012 par la maison d’édition Porte Bonheur. Il publiera ensuite « L’esprit des glaces » en 2012 toujours chez Porte Bonheur. Il prendra une pause jusqu’en 2018 où il commencera à publier chez les éditions ADA, en premier lieu avec « Le monstre de Kiev », puis doublement en 2019 avec « La perle scandinave » et « Sang de Cochon », puis en 2020 avec « Un dieu parmi les hommes ». Entre ceux-ci se sont glissés trois Contes interdits : La petite sirène, le Joueur de flûte de Hamelin et finalement Cendrillon en mars 2020.


J'ai été un peu sévère concernant l'écriture de l'auteur dans les deux derniers contes, mais cette fois-ci, c'était d'une fluidité, je n'ai eu aucun accrochage ! Les histoires qu'il avait inventé pour La petite Sirène et Le joueur de flûte de Hamelin étaient très bonne, alors je m'attendais une nouvelle fois à une bonne histoire pour Cendrillon. Ce fut le cas. Si mes commentaires étaient négatifs pour les deux premiers, je crois que ce troisième conte a été pour Sylvain Johnson un coup de circuit ! Une réussite totale ! Un petit chef d'oeuvre !


Dès que j’ai commencé Cendrillon, je suis tombée en amour avec Cendrine. Son personnage remplit de colère, d’amertume, de désir de vengeance était spectaculaire. J’ai tout simplement a-do-ré la façon dont elle est présentée, comment elle agit, ses relations avec « la fée », bref, une très belle découverte. Elle n'est pas exagéré et il y a, étonnamment, une légerté dans son personnage. Malgré le fait qu'elle est clairement devenue une psychopathe dû aux sévices qu'elle a vécu, elle semble douce et gentille. J'ai adoré ce contraste !


Dès le début de l’histoire, le gore est bien présent et la sociopathe en moi a rigoler quand Cendrine a tué Annabelle. Oops ? L’horreur des scènes de meurtres étaient spectaculaire. Je crois même, en toute honnêteté, que ce sont les plus belles scènes d’horreur tout les contes confondus. Tout le long du roman, on sent le suspense et la tension dans l’histoire. On veut savoir plus et encore plus à chaque page qu’on lit. Sans blague, je l’ai dévoré ! On ressent bien la haine de la belle-mère et des belles sœurs. Les flashbacks sont parfaits et bien placés. La fin du roman, bien qu’étonnante, donnait la parfaite conclusion à Cendrine. Je n'aurais pas pu imaginer une autre histoire pour ce conte interdit. L'auteur est allé dans le mille, sans jouer sur la facilité, prenant en grippe les facettes importantes du conte original et il a très bien réussi.


Sans blague, c’est devenu mon conte interdit favori, prenant la première place au lieu des 3 petits cochons. Moi qui avais été sceptique, j’ai eu l’agréable surprise de lire un livre par-fait. Tout était parfaitement coordonné, rien n’était exagéré, c’était juste… parfait ? Oui, parfait, parfait, parfait !


Un gros bravo à Sylvain Johnson pour cet exploit ! Il a de quoi être fier !

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