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Au-delà des mots - Collectif d'auteur/e


Avant toute chose, j’aimerais remercier Any Gravelle pour l’envoi de ce service presse. J’ai voulu prendre une chance, moi qui, normalement, ne m’intéresse pas aux recueils de textes. Je l’avoue, j’étais intriguée par ces auteurs et autrices de l’Outaouais qui se sont réunis pour former ensemble un ouvrage rempli de textes différents les uns des autres.

Je n’évoquerais pas tous les auteurs ni tous les textes, car il y en a beaucoup trop et cette critique me prendrait des semaines à écrire, à analyser et à construire. J’ai décidé d’y aller avec mon ressenti général, mais aussi en me posant plus précisément sur les histoires écrites par l’auteure qui m’a envoyé l’ouvrage. Je ne délaisserais pas tous les autres non plus!


Premièrement, l’Outaouais et un endroit où j’ai mis les pieds qu’à quelques reprises dans ma vie. Je l’avoue, je me suis toujours senti dépaysé. On dirait un coin séparé du reste du monde. L’ambiance est différente de la métropole pour plusieurs raisons et on dirait que la culture l’est aussi. C’est la raison pour laquelle j’ai été curieuse de découvrir ce recueil. Une chose que j’ai beaucoup appréciée, ce sont les références au coin de pays qu’on retrouve dans plusieurs des œuvres d’auteurs différents. On se sent vraiment en Outaouais et j’ai ressenti l’ambiance que j’ai vécue lorsque j’avais visité Gatineau par exemple. Exemple, dans le récit « Témoin clandestin » de Michelle Charlebois, on ressent bien le lieu réaliste avec la petite touche de fantastique. C’est assez intéressant et intrigant!


Deuxièmement, j’ai aimé la diversité des textes. Il y a trois parties : Nouvelles, Poésie/Slam et Billets d’humeurs. Certains auteurs se sont concentrés dans une partie plus que dans une autre, comme Any Gravelle qui a publié dans la section Nouvelles, alors que Marie Séguin, par exemple, s’est plus concentrée sur la poésie et les billets d’humeurs. Les genres aussi diffèrent. J’ai lu un peu d’amour, d’horreur, de suspense, de réalisme, de fantastique. Tout se mélange, mais donne un unisson étrangement acceptable. Bien que certaines histoires finissent raides et que j’aurais aimé savoir la suite, j’ai trouvé ça intéressant comme concept de faire plein de petites histoires séparées. Le recueil est comme des bulles d’écritures qui passent par la tête et qu’on écrit au coin de la table.


Je vais quand même être honnête, j’ai aimé certaines histoires plus que d’autres. En fait, pour être un peu « sévère », certains récits ont été difficiles pour moi à lire, soit parce que je trouvais l’histoire ennuyante ou parce que je trouvais que la plume n’était pas très agréable. Probablement pas mon style dans certains cas, alors que dans d’autres, les multiples répétitions et le manque de cohérence m’ont fait me poser des questions. Je ne dirais pas quelles histoires par respect et surtout parce que l’appréciation des textes est très subjective lorsqu’on s’adonne à la lecture. Je l’ai déjà appris à mes dépens. Cependant, ce que je peux dire, c’est que même si vous n’appréciez pas tous les textes, vous allez trouver votre compte dans plusieurs ce qui me permet de dire que ce recueil vaut la peine.

Avant de parler des textes d’Any Gravelle, je voulais parler des catégories de textes. Comme j’ai dit plus haut, il y en a trois. J’avoue ne pas m’être immergée dans celle des poèmes et du slam. Je ne ressentais pas d’émotions à ma lecture dans la majorité des œuvres, ce qui en a fait la catégorie que j’ai la moins appréciée. Pour celle qui m’a le plus plu, je dirais que c’est celle de Billets d’humeur. J’avoue être tombée en amour avec la plume de Marie Séguin et surtout son texte « C’est donc d’valeur! Comme dirait ma grand-mère ». J’ai beaucoup aimé ses textes dans cette catégorie et, heureusement pour moi, elle en avait plusieurs! J’ai trouvé cette catégorie plus expressive. Peu importe le texte, je ressentais de l’émotion et il y avait une fluidité qui m’a surprise. Juste pour cette catégorie, je donnerais une sublime note au recueil.


Quant à la catégorie Nouvelles, comme j’ai dit, plusieurs œuvres différentes. De tous les textes, je dirais que mon préféré est « Troisième sous-sol » d’Ian-Thomas Bélanger où se mélange suspense, un peu d’horreur, un peu de fantastique, bref un mélange agréable avec une très belle plume qui m’a aussi surprise. Un auteur à découvrir pour moi.

Puis, il y a Any Gravelle Beauparlant, l’auteure qui m’a envoyé ce recueil. Celle-ci a écrit quatre nouvelles bien différentes les unes des autres. Je vais décortiquer chacune d’entre elles, malgré le fait qu’elles ne font que quelques pages.


En général, la plume de l’auteure m’a surprise. J’ai vu une différence entre chacune des histoires et ils avaient tous une particularité qui m’a fait me demander qu’elle est la véritable plume d’Any Gravelle?


Sa première histoire « Un mariage hors de l’ordinaire », au « je », parle d’une mariée qui vit un mariage assez catastrophique pour plusieurs raisons. C’est un récit assez rocambolesque et drôle, car on s’imagine très bien les catastrophes et le stress causé. Cependant, j’aurais aimé plus de vécu, d’émotions, de pouvoir ressentir la panique de la pauvre mariée que j’ai trouvé amusante et agréable. Ici, j’ai retrouvé une plume détendue.


Dans sa deuxième histoire, « Une fugue d’occasion », la plume change complètement. Elle est beaucoup plus poétique et fluide. J’ai été surprise, car elle est très différente de la première histoire. Le texte était beaucoup plus posé et soigné en termes de syntaxe et de construction narrative. L’histoire aux premières allures fait penser à de la chick-lit jusqu’à tant que celle-ci se révèle plutôt sombre. C’est curieux et intrigant. J’ai été prise par le récit, mais j’ai trouvé le débit un peu trop rapide à mon goût. J’aurais voulu un peu plus de détails et encore une fois, un peu plus d’émotion. La fin, surprenante et agréable, m’a fait beaucoup aimer le texte.


La troisième histoire, « Un défi à relever » est, je l’avoue, celle que j’ai le moins aimé. Encore une fois, la plume change à nouveau et elle était un peu étourdissante. J’avais de la difficulté à comprendre l’histoire et à suivre le récit. Il y avait beaucoup de personnages pour peu de pages, c’était très mélangeant pour moi et ça manquait de naturel. J’en suis même venue à me demander « pourquoi on me raconte cette histoire-là? » Ça détonnait avec le récit précédent que j’avais trouvé très bon. L’histoire a du potentiel, mais ce n’est pas la meilleure nouvelle de l’auteure.


Finalement, la quatrième histoire « Une visite surprise » est à mon avis la meilleure nouvelle. J’y ai retrouvé les émotions que je trouvais manquantes dans les autres récits. J’y ai ressenti les personnages, leur passé non dit, le futur qui laisse planer un suspense, avec en plus, une fin intrigante. La plume de l’auteure se rapproche beaucoup de celle de sa deuxième histoire avec un petit côté poétique et fluide. Dans ce quatrième texte, on retrouve un équilibre posé.


Je crois qu’Any Gravelle a beaucoup de potentiel au niveau de ses écrits, surtout si elle a la possibilité d’écrire de plus longs textes qui lui permettrait de mettre l’accent sur les émotions et la construction de ses personnages. Elle a de l’idée qui pourrait être encore plus approfondie. Cependant, je trouve que sa plume changeante est un peu déroutante. Bien entendu, un auteur écrit différemment pour chaque genre, mais un style peut se retrouver. Ici, j’ai eu de la difficulté à reconnaître le style. Je me demande même quelle est sa véritable plume, qu’est-ce qu’elle aime écrire surtout? Est-ce plus dans la romance? L’humour? L’horreur? Je m’y suis légèrement perdue, alors que j’aurais aimé plus d’unisson.


« Au-delà des mots » est un beau recueil de texte indépendant qui mérite de l’attention parce qu’on ressent la passion de tous les auteurs qui ont travaillé sur ce projet. Il est certain que tout le monde peut trouver des histoires de son goût et donc, en valoir la peine. Par contre, je crois que la lecture se porte vers un public mature et donc je ne conseillerais pas de l’offrir à votre neveu de quinze ans, mais plus à votre sœur dans la vingtaine ou la trentaine ou même à votre tante qui aime bien lire des œuvres du terroir.


C’est une belle découverte de la lecture d’ici et surtout, de la lecture de l’Outaouais.


Note finale :


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