top of page
  • Photo du rédacteurMione

Aladin de David Bédard


TITRE : Aladin

COLLECTION : Les contes interdits

AUTEUR : David Bédard

MAISON D'ÉDITION : ADA


GENRE LITTÉRAIRE : Horreur

NOMBRE DE PAGES : 232


SYNOPSIS : Les trois derniers souhaits d’un homme atteint d’un mal incurable.


Une impératrice excentrique à la tête d’un réseau de trafic humain.


Une dangereuse organisation criminelle qui règne en maître dans un quartier malfamé.


Un père qui ne reculera devant rien ni personne pour subvenir aux besoins de son fils...


David Bédard nous livre une réécriture à la fois fascinante et perturbante du conte arabo-perse Aladin ou la Lampe merveilleuse, récit qui a poussé des générations entières à s’interroger sur leurs voeux les plus ardents. Si vous croyez avoir les nerfs assez solides, frottez ce roman comme s’il s’agissait de la lampe du génie et ouvrez-le... Mais faites bien attention à ce que vous souhaitez !

MON AVIS :


C’est la première fois que je lis un livre de David Bédard et j’ai été très surprise. Je sais, je suis en retard sur ses œuvres, plusieurs font partie de ma pile à acheter, mais bon, je me dis qu’un jour, il faudra, surtout que je sais désormais de quoi l’auteur est capable. En vérité, j’ai même été déstabilisée par les pensées qui ont traversé son cerveau. C’est hallucinant le cerveau d’un écrivain, même moi ça me choque.


J’ai été surprise, non pas seulement par la plume de l’auteur qui, ma foi, était particulièrement immersive (un peu trop pour mon estomac), mais aussi parce que le conte d’Aladin est l’un de ceux que j’aime le moins. Je n’ai jamais aimé la version originale (enfin, les, car il y en a plusieurs) ni celle de Disney. J’avais donc très peur en découvrant l’adaptation en conte interdit. Mais, David Bédard a fait un excellent travail et j’ai adoré ma lecture, malgré quelques détails qui m’ont déplu, mais ça, c’est normal.


Pour revenir à l’écriture de l’auteur, quand je parlais d’immersion, c’est vraiment qu’à plusieurs endroits du récit, j’ai eu l’impression d’être là. De sentir les gouttelettes de sang asperger mon visage, sentir le goût ferreux dans ma bouche, sentir la putréfaction des corps et de la merde. Lorsqu’un écrivain arrive à toucher les sens à travers la lecture, vous le savez d’emblée que vous avez affaire à quelqu’un de talentueux. Malheureusement pour moi, il écrit de l’horreur, alors c’est arrivé plusieurs fois que le cœur m’ait levé au point où j’ai dû arrêter de lire un instant, juste pour m’éviter de vomir. Disons que le livre est gore, sanglant et a un côté réaliste… un peu trop réaliste.


Un autre point que j’ai bien aimé, c’est que l’histoire se passe dans mon HOOD ! Eh ouais, Laval represent ! Laval avec son gros L pour Loser, pis Pont-Viau pis ses stéréotypes pas du tout éloigné de la réalité. Le fait que l’auteur ait mis des édifices délabrés, pis un gang de rue assez sanglant dans ce quartier-là m’a fait rire, simplement parce que je n’aurais même pas été étonnée que ce soit réellement le cas. On dirait que d’avoir grandi là m’a encore plus donné l’impression de faire partie de l’histoire. Je pouvais voir les coins de rue dans ma tête, l’allure des blocs appartement, bref, c’était malade.


Pour continuer dans les points positifs du récit, j’ai vraiment eu ce sentiment d’être dans une réécriture d’Aladin dès les premières pages. C’est très bien construit et chaque détail du conte original est venu approfondir l’adaptation. J’ai su reconnaître beaucoup d’éléments et c’est ce qui fait sa réussite à mes yeux. En plus de ça, j’ai été étonnée de m’attacher autant au personnage principal. Ses valeurs familiales, sa persévérance pis son côté humain sont venus me chercher. Je l’ai tout simplement adoré.


Cependant, je dois quand même noter quelques éléments négatifs. Malgré le fait qu’on ressent bien l’adaptation du conte d’Aladin, j’ai eu l’impression qu’à partir d’un moment, en fait, lorsqu’Alain est kidnappé et envoyé chez la psychopathe chinoise qui lui fait bouffer de la merde, qu’on s’éloignait un peu du conte et que ça partait en cacahuète. On dirait que j’ai débarqué un peu du livre à partir de là, ce que j’ai trouvé dommage, car je l’ai trouvé très bien parti. Quant à la fin, j’ai été assez déçue, car le livre termine avec trop de choses non dites et avec une péripétie qui commence. Il se passe quoi ensuite ? On ne sait pas. Est-ce que l’auteur compte faire un deuxième conte pour continuer ? Je ne crois pas, mais j’ai trouvé ça un peu décevant que ça se termine dans une action de la part du personnage, sans qu’on sache quoi, comment et pourquoi.


En fait, arriver à ce stade, j’ai réalisé qu’à plusieurs moments du récit, j’ai eu l’impression de lire quelque chose d’un peu décousu où pleins de bouts et d’éléments ont été mit ensemble pour construire un tout. Je l’ai encore plus ressenti dans la deuxième partie du livre et à la fin.


J’ai été laissé sur ma faim et avec trop de questions. Qu’est-ce qu’il y avait d’aussi d’important dans le coffre de la bijouterie pour Rajah ? Qu’est-il arrivé au frère d’Omar ? Pourquoi avoir introduit Isabelle si c’était pour lui donner si peu d’importance ?


Pour un premier conte interdit, j’ai bien aimé ma lecture et je suis certaine que si l’auteur décide d’en écrire un autre, je n’hésiterais pas à me le procurer rapidement, car j’ai adoré ses idées et sa plume. Je crois qu’écrire une adaptation est difficile et malgré les éléments négatifs cités plus haut, David Bédard a réussi sa première tentative dans la collection.



35 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
Bannière_Mione.png
bottom of page