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Aimer sans frontières de Vivianne Moreau

⭐ Service de Presse ⭐

TITRE : Aimer sans frontières

COLLECTION : Tabou

AUTEURE : Vivianne Moreau

ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Jeunesse / Adolescent

NOMBRE DE PAGES : 352


RÉSUMÉ : Quel ado n’a pas hâte de tomber amoureux ? J’en ai rêvé tellement longtemps !


Puis, j’ai rencontré Raheeq. Des yeux sombres, des pommettes saillantes, un air sérieux et impénétrable… Ça ne m’en prenait pas plus !


Alors que pour moi, son héritage libanais est source d’émerveillement, j’ai vite réalisé que mes amis ne voient pas cela du même oeil. Un jugement par-ci, un commentaire par-là… Après tout, c’est vrai que nous venons de deux mondes différents. Je l’ai d’ailleurs constaté lorsqu’il m’a présentée à sa famille pour la première fois…


Mais nos sentiments sont plus forts que tout. C’est ce dont j’essaie de me convaincre, alors que celui que j’aime se sent pris en étau entre son devoir familial et son affection pour moi.


Les relations amoureuses interculturelles peuvent amener leur lot de défis pour les personnes impliquées : incompréhension, préjugés, racisme, fermeture d’esprit de la part de l’entourage. Rares sont les couples multiculturels qui n’ont pas à affronter ces problématiques. L’ouverture d’esprit et la communication constituent la meilleure façon de les surmonter.

 

MON AVIS :


Ce nouveau Tabou est venu offrir un souffle dans la collection. Certains reprochent la "recette" Tabou, les relations amoureuses trop présentes ou même l'abondance de sujet à même un roman. Quelques fois je peux comprendre, d'autres fois non. Mais avec ce nouvel opus, je crois qu'on sort de ce qui s'est fait dans les derniers mois, les dernières années même. On trouve un roman plus mature, plus réflexif, moins dans l'action et les amourettes qu'on pourrait dire quétaine.


J'ai eu un coup de cœur pour la plume de l'auteure. Ce côté mature mentionné plus haut est un élément qui m'a fait apprécier l'œuvre encore plus. Toutefois, malgré ce côté plus adulte aux termes et aux émotions, la touche adolescente est bien présente, surtout avec les amis de Mathilde. Même si celle-ci a seize ans, elle résonne comme une adulte et je trouve que c'est la meilleure représentation de ces adolescents qui sont plus solitaires et qui passent plus de temps à lire qu'à faire la fête. Ils développent des comportements plus matures et donc les réflexions qui vont avec cet âge. J'ai retrouvé cette impression chez la protagoniste. Enfin, si on oublie les textos et les conversations entre elle et sa meilleure amie Florence. Je crois que ce livre est le parfait Tabou pour s'adresser aux adolescents ET aux jeunes adultes.


Je dois tout de même mentionner deux éléments qui m'ont personnellement moins plu. J'ai trouvé le récit trop rapide dans le temps. Entre le début et le dernier chapitre avant l'épilogue, à peine trois semaines s'écoulent. J'aurais préféré que ce soit étiré sur plusieurs mois à la place, pour que la réflexion soit plus profonde. Aussi, j'ai trouvé très étranges les descriptions de l'école. Je ne sais pas si c'est parce que j'étais au public et, dans un milieu pas si favorisé que ça, mais des machines distributrices et des sushis au poulet à la cafétéria, je n'ai jamais vu ça. Ce sont les seuls points qui m'ont chicoté.

En contrepartie, un élément que j'ai apprécié, c'est que, malgré le sujet des relations amoureuses interculturelles, l'auteure se concentre plus sur l'interculturalité que sur la romance. Celle-ci est un déclencheur et bien entendu, il y a une progression, mais je vous avouerais qu'elle est très en arrière-plan. Elle est là, car elle est nécessaire au récit, mais au lieu de voir l'évolution de leurs sentiments, de leur relation, on se concentre surtout sur les clashs interculturels auxquels ils font face.

Le sujet de l'interculturalité est partout dans le livre, j'ai adoré. Dès le début, on présente plusieurs indices d'ouverture d'esprit : nourriture multiculturelle, porte ouverte de la part de sa mère. Mais aussi de fermeture d'esprits, par exemple, les amis de Mathilde qui trouve que sa nourriture est bizarre au point de faire un concours dégueulasse avec de la bouffe.


Plus on avance dans le récit, plus ces éléments de fermetures s'accumulent. Florence, la meilleure amie, que j'avoue ne pas avoir aimée, est superficielle et très portée sur le jugement. Des "Aimes-tu encore ton arabe?" sortent de sa bouche sans gêne. Si Juliette, personnage sans filtre, est capable de se retenir et apporter une touche d'humour au récit, ce n'est pas le cas de Florence et encore moins de Patrick. C'est avec ce personnage que l'auteure aborde avec sensibiliser la généralisation des peuples du Moyen-Orient. "Tous des terroristes", "Il va te faire porter un voile" et autres préjugés. On comprend pourquoi il dit ces choses, mais, même si c'est compréhensible, ce n'est pas pour autant excusable. Ce qui l'est encore moins, c'est le silence de tous les amis de Mathilde. Comme on dit, le silence vaut mille mots.


Heureusement, Mathilde est une jeune femme douce, passionnée (thumbs up aux Tudors), romantique et, surtout, ouverte d'esprit. Lorsqu'elle rencontre Raheeq, elle ne se demande pas ce qu'il mange, ce qu'il porte dans les évènements traditionnels libanais. Non, elle voit un jeune homme qu'elle trouve beau et qui crée des palpitations dans son cœur et son ventre.

Néanmoins, l'adolescente n'est pas parfaite. Elle se questionne sur comment elle aurait réagi si elle avait rencontré Raheeq pour la première fois dans une djellaba. Je crois que c'est à cet instant précis qu'elle a compris qu'il y avait un choc culturel entre les deux et croyez-moi, pour avoir un choc, elle en a eu. Aussi, bien qu'elle soit ouverte d'esprit sur certaines choses, je l'ai trouvé quand même assez fermée vis-à-vis le principe de tradition. La seule excuse que je lui donne, c'est qu'elle a 16 ans. Être proche de sa famille comme l'est Raheeq, parler de mariage, d'enfants et de tout ce qui entoure le futur, alors qu'on est en couple depuis deux semaines et mineure, ça crée des peurs.


Cela n'empêche pas la jeune fille d'être intéressée par la culture de son petit-ami. Lorsqu'elle rencontre la famille de Raheeq pour la première fois, elle est face à quelque chose de complètement différent. Les vêtements, la nourriture, la langue. L'apport culturel est extrêmement bien présenté à ce moment du récit et j'ai adoré que la maman libanaise soit un amour et non pas le stéréotype de la méchante belle-mère. Bien entendu, Mathilde trouve ça difficile, car être une outsider n'est pas aisé. Pour faire partie d'une famille italienne qui parle français, anglais et italien dans la même phrase, avant de poursuivre la conversation enthousiaste en italien, il m'est arrivé moi-même de me sentir exclue, alors imaginer ceux qui ne font pas partie de la famille ? Alors je comprends totalement les émotions de Mathilde.


Surtout lorsqu'elle fait face aux préjugés et que la tristesse s'installe. Je sais que l'auteure a hésité à incorporer cet élément dans le livre, mais, moi, je suis très heureuse qu'elle l'ait fait. Le roman présente les idées préconçues vis-à-vis les cultures principalement arabes. Des propos racistes et cruels. Je crois que l'ignorance est ce qui mène à ce genre de paroles. J'avoue, avec tristesse, avoir déjà prononcé des choses horribles par ignorance ou frustration. C'est impardonnable, mais j'ai su apprendre de mes erreurs. Mathilde, elle, se trouve confrontée à ce racisme culturel autant vis-à-vis les personnes provenant du Moyen-Orient et de l'Afrique, mais également envers les blancs et les Québécois, donc elle. Le racisme anti-blanc est quelque chose qui existe et, bien entendu, l'auteure ne compare pas les deux au même titre et, bien entendu, le racisme que peut vivre une Québécoise blanche n'équivaut pas à celui que vivent les gens provenant d'une minorité visible. Mais, dans l'interculturalité, il y a deux sens. Il y a Mathilde, qui doit apprendre de la culture de Raheeq, et la famille de Raheeq qui doit apprendre de la culture de Mathilde et de leur pays d'accueil. Heureusement, les parents du jeune libanais sont assez ouvert d'esprit et gentils, mais ce n'est pas le cas pour sa tante provenant de Boston qui n'hésite pas à adresser des commentaires haineux à l'adolescente, car elle n'est pas libanaise, qu'elle est québécoise, athée et blanche. Ce racisme culturel peut arriver lorsqu'il est question de relations amoureuses interculturelles et je suis ravie que l'auteure en ait parlé.

Malgré la rapidité du récit, l'épilogue nous présente une fin douce, remplie d'espoir comme on aime tant retrouver dans les romans de la Collection Tabou et surtout, nous amène à réfléchir sur nos commentaires, sur nos idées préconçues et sur ce qu'on peut changer vis-à-vis notre comportement.


Un autre beau succès dans cette belle collection québécoise.


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