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Délivrée de Roxane Jérôme


TITRE : Délivrée

COLLECTION : Tabou

AUTEURE : Roxane Jérôme

MAISON D'ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Jeunesse

NOMBRE DE PAGES : 328


RÉSUMÉ : Mon secondaire cinq devait être mon année des premières fois. Premier amour, premier road trip, premier bal… J’ai touché à tout ça du bout des doigts.


Puis Ewing est arrivé. Ewing, un grave sarcome qui me colle désormais aux os.


À cause de ce foutu cancer, mes premières fois ne sont plus celles d’une ado normale. Première chimio, premier séjour à l’hôpital, premier contact avec la mort. Malgré la tempête, ma famille et mon copain font tout ce qu’ils peuvent pour garder espoir et me faire sourire. Une chance que je les ai auprès de moi…


Pourtant, j’ai peur que ce ne soit pas suffisant. Ewing m’attaque sans arrêt et il gagne du terrain chaque jour. Je ne veux pas le laisser remporter le combat. Mais je suis si fatiguée…


Pour certaines personnes en fin de vie, la douleur est trop grande. Dans le but de soulager leurs souffrances, elles ont la possibilité de demander l’aide médicale à mourir. Sous la supervision de professionnels de la santé, elles reçoivent alors des doses de médicaments qui entraînent paisiblement la mort. Cette procédure est strictement encadrée par la loi canadienne. Pour qu’une demande soit acceptée, elle doit répondre à plusieurs critères précis.


⭐Je remercie les Communications Julie Lamoureux et la maison d'édition pour l'envoi de ce livre en service de presse ⭐

 

MON AVIS :


Ce livre est un coup de cœur et mon nouveau favori dans la collection. Je ne connaissais pas la plume de Roxane, qui a publié dans la collection jeunesse Pars, cours. Moi qui ne comprenais pas la différence entre l’aide médicale à mourir et l’euthanasie, ce livre m’a été très utile pour en comprendre la différence (que vous trouverez plus bas). À mes yeux, ce livre est un chef-d’œuvre et je n’ai absolument aucun commentaire négatif à dire dessus. Pas de critiques sur le fond ni la forme. L’écriture était parfaite, l’édition pareillement. C’est rare que je dise ça, mais ce livre est parfait.

Quelle est la différence entre l’euthanasie et l’aide médicale à mourir ?


Euthanasie (Onde de choc) : Le principe se distingue, car ici c’est une personne tierce qui commet le geste et la personne n’est pas toujours consentante. C’est ambigu et à la limite de la légalité. C’est souvent effectué hors d’un hôpital et par des moyens pas toujours médicaux.

Aide médicale à mourir (Délivrée) : C’est le processus qui nécessite que la personne qui souhaite mourir en face la demande elle-même à un médecin. Elle doit correspondre à plusieurs critères et évoquer constamment son envie de mourir. La fin est déclenchée médicalement par un professionnel de la santé.


C’est sans spoiler que je vous dis que le personnage de Rose meurt à la fin. Avec le sujet du roman, on comprend qu’elle décède. Mais le roman n’est pas totalement autour de la mort de Rose, mais plutôt sa vie, sa maladie, ses proches, l’amour qu’elle porte à Damien et son combat. Pour un livre qui parle de mort, je trouve que c’est une ode à la vie. En fait, ce qui ressort de ma lecture, c’est que, malgré le sujet difficile, l’histoire est douce et sensible.


Un tour d’horizon des personnages.

Dès le début, je me suis attachée à Rose. Elle est chaleureuse, douce, aimante, c’est une adolescente comme les autres, qui va à l’école, sort avec son cousin et son petit ami au cinéma. Ce trio, les trois mousquetaires, est inséparable. Ce sont des personnages avec qui j’aurai été ami au secondaire, surtout la jeune fille. Je crois que c’est la raison pour laquelle la fin a été aussi difficile pour moi.

Damien, le copain de Rose, est un gros coup de cœur. C’est un garçon charmant, doux, attentionné. Il supporte émotionnellement sa petite amie sans dire un mot. Il la voit pour qui elle est, bien au-delà de la maladie, tout en ne la négligeant pas. Si tous les hommes pouvaient ressembler à Damien et toutes les femmes à Rose, je crois qu’il n’y aurait que du beau dans notre monde. Leur relation est, à mes yeux, la plus belle chose du livre. On dirait que leur douceur, leur amour, m’a empêché de pleurer dans les moments plus tristes du récit. Dans les moments où tous semblaient perdre espoir, je pensais à Damien et l’amour qu’il porte à Rose.

Et bien entendu, il y a Emmanuel, Manu pour les intimes. Beaucoup plus sensible, il a une relation fraternelle avec sa cousine. Très impulsif aussi, il a de la difficulté à accepter la condition de Rose et surtout le choix qui la mène à son dernier départ, ayant vécu un traumatisme avec le suicide lorsqu’il était enfant. Sa personnalité un peu plus instable m’a permis de comprendre que ce n’est pas tout le monde qui vit la maladie de quelqu’un de la même façon. De très nombreuses fois, j’ai eu envie de le prendre dans mes bras. Le calmer dans sa peine, mais surtout dans sa peur. Celle de perdre sa cousine, mais surtout sa meilleure amie, sa sœur de cœur. Lorsqu’il se dispute avec Damien, je n’ai pas pu m’empêcher de comprendre Emmanuel, même si ses propos étaient froids, durs et mensongers. On vit son désespoir à ce moment-là. C’est une scène difficile, mais nécessaire.

En vérité, tous les personnages avaient quelque chose de beau. Gabrielle et sa pensée positive, les parents de Rose qui cherchent à être forts. Le médecin qui se sent impuissant. Mais les liens entre les personnages, la famille, c’est puissant et fort. C’est ce qui nous brise. On voit leur douleur, leur détresse face à la condition de l’adolescente. Les parents voient leur fille unique s’éteindre un peu plus chaque jour sans pouvoir la soulager. Ils apprennent le jour de sa mort. Ils doivent faire le deuil de leur enfant. C’est très dur à lire et surtout à vivre. Si vous avez des enfants, j’avertis sur la difficulté de certains passages. Nous aussi, en tant que lecteur, on veut que Rose ne souffre plus et parte selon ses termes, mais lui dire adieu, je crois que c’était aussi déchirant que pour les personnages du roman.

Et l’histoire, elle ?


Quant au récit, comme j’ai dit plus haut, je n’ai pas de commentaires négatifs à apporter. L’auteure dresse un portrait réaliste de la maladie, tout en restant dans le sensible. Nous n’évitons pas les vomissements, les traitements, la douleur, la fatigue. Mais les pensées de Rose, son combat, et l’amour qu’elle porte dans son cœur rendent le tout plus facile à endurer. Roxane Jérôme a une plume sublime qui nous fait vivre l’histoire.


De plus, sachant le sujet du roman, j’ai trouvé extrêmement pertinente la scène au début du roman où, dans l’exercice d’un cours d’Éthique, Rose doit, en équipe, avoir une opinion « pour » à propos du suicide. Celle-ci est sidérée, voire même paralysée. Je crois que nous pouvons tous avoir cette réaction si nous ne sommes pas dans la situation qui nécessite d’y réfléchir sérieusement.

Également, la scène du rasage de cheveux a été très émotive pour moi et a été un moment qui m’a fait pleurer, ayant moi-même fait don de mes cheveux au secondaire, pour Leucan. Je sais à quel point c’est un moment important et que Damien fasse ça pour sa copine, j’ai trouvé ça beau. Oui, des cheveux, ça repousse, mais la signification qu’il y avait derrière était bien plus grande. À cet instant, c’était plus une question de chevelure.

Plus l’histoire avançait, plus je sentais une boule monter dans ma gorge. Lorsque le décompte est commencé et que Rose doit faire ses adieux, je n’ai pas pu empêcher mes larmes. Les scènes avec Damien étaient déchirantes. Le moment avec sa grand-mère qui l’appelle « poupoune » a été très difficile pour moi, étant donné que c’est un surnom que ma mère me donne régulièrement. Même le moment avec Emmanuel, tout est si émotif… Au moins il y a le petit Elliot qui vient détendre l’atmosphère et nous arracher un petit rire, mais jusqu’au dernier moment, c’est dur. J’écris cette critique et je pleure encore. Honnêtement, j’ai senti mon cœur se briser en deux en fermant le livre. J’ai eu l’impression de perdre une amie, alors que c’est un personnage fictif. Encore aujourd’hui, je fais le deuil de Rose et je pense à Damien, à comment il vit son deuil, comment se passe sa vie, alors qu’il n’existe même pas. C’est là qu’on réalise qu’un/e auteur/e a du talent. Quand on voit au-delà des mots écrits sur papier. Et Roxane Jérôme a réussi à la perfection.

Mais pour terminer cette critique sur une note joyeuse, je dois demander quelque chose. Qui fait un décompte le 24 décembre ? Je n’ai jamais vu ça et j’avoue que je suis restée perplexe. Si vous faites un décompte de Noël, dites-le-moi parce que je suis sincèrement troublée par cette découverte.

Je remercie l’auteure d’avoir écrit cette histoire magnifique. Rose et Damien resteront gravés dans ma tête très longtemps. J’espère que ce ne sera pas son seul Tabou, car elle a le talent de nous sensibiliser sur des sujets sensibles. Je ne souhaite qu’une chose, c’est de pouvoir lire sa plume à nouveau.




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