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Nympho de Dïana Bélice

⭐ Service de Presse ⭐

TITRE : Nympho

COLLECTION : Collection Tabou

AUTEURE : Dïana Bélice

ÉDITION : Éditions de Mortagne


GENRE LITTÉRAIRE : Roman pour adolescents

NOMBRE DE PAGES : 392


RÉSUMÉ : Le sexe.


À mon âge, on ne pense qu’à ça. On a hâte de découvrir ce que ça fait, d’explorer toutes les possibilités qu’il offre.


Après y avoir goûté pour la première fois, on en veut plus. Toujours plus. Parce que c’est fucking bon.


Je ne fais pas exception à la règle. Je couche avec du monde. Genre… vraiment beaucoup. Tellement qu’on m’accole l’étiquette de nympho. Mais je m’en fous. Tous les gars rêvent de ça, une fille accro au sexe. Non ?


Sauf que, dernièrement, j’ai commencé à dérailler. Le sexe s’est carrément transformé en obsession.


Je fais quoi, moi, maintenant qu’il est devenu synonyme de perte de contrôle ? De vide ? De douleur ?


Le trouble du comportement sexuel compulsif est un phénomène qui se traduit par une recherche obsessionnelle du plaisir sexuel. Si une sexualité épanouie et répétitive est normale, il y a problème lorsqu’un temps excessif est attribué à penser ou avoir recours au sexe. Quand celui-ci est utilisé pour répondre à des situations stressantes ou pour gérer des émotions difficiles, on parle de surinvestissement sexuel. L’individu qui souffre de ce trouble a également l’impression d’avoir perdu le contrôle de lui-même et est incapable de stopper ses agissements, malgré leurs conséquences considérables dans différentes sphères de sa vie.

 

MON AVIS :


Pour la première fois, depuis la création de la collection, nous avons une protagoniste noire. Floriane, jeune adulte de dix-sept ans, de descendance haïtienne, vit dans un HLM avec sa mère avec qui elle ne s’entend pas du tout. J’ai adoré le clash de culture avec les autres livres. L’ajout du créole (bien entendu avec traduction) dans les dialogues donnait une profondeur à l’univers haïtien québécois. Ayant un ami, comme Floriane, dont la famille vient d’Haïti, je me suis surprise à sourire en reconnaissant certains termes. Serais-je capable de les prononcer ? Oh que non ! Je ne ferais pas cet affront à leur culture haha Des plans pour que je massacre le tout au point où leurs ancêtres se retournent dans leur tombe !

Instantanément, je me suis prise d’affection pour la jeune femme. Elle a tout un caractère, mais j’aime sa personnalité de feu, le fait qu’elle est conscience de son environnement, mais qu’elle ne se laisse pas faire. Même si elle avoue renoncer à remettre à leur place les ignorants qui lancent des commentaires racistes, car elle en a l’habitude (du moins jusqu’à ce qu’elle en ait assez). Ce qui est particulièrement triste…


Lorsque le roman a été annoncé, je me suis demandé si, en tant que femme blanche, j’allais avoir de la difficulté à me placer dans la peau d’une jeune femme noire. Mais non. Bien qu’il y ait des éléments culturels qui me rapprochaient moins, ce qui est normal, l’auteure a écrit son livre pour qu’on puisse connecter avec Floriane à travers son trouble sexuel compulsif. Et j’avoue qu’un personnage ethnique a donné un vent de fraîcheur à ce que plusieurs appellent la « recette » Tabou. De voir dans un livre la culture changer, les micro-agressions, le langage, ça permet une ouverture d’esprit sur le quotidien de personnes noires vivant au Québec.


Dès le début de l’histoire, on comprend que le sujet ne tourne pas autour du pot. La première page nous plonge dans la sexualité et du sentiment de Floriane qui éprouve une sensation au fond du ventre, insatiable. De plus, le récit inclut plusieurs autres tabous, soit la pauvreté, la dépendance aux jeux d’argent, le racisme, l’inceste, la violence conjugale, la dépendance à la pornographie, etc. Chaque sujet prend sa place dans la construction des personnages. Par exemple, le passé sexuel de Floriane vient expliquer son comportement sexuel compulsif, car sa dépendance au sexe s’accompagne dans un sens à une dépendance affective et ce que plusieurs peuvent appeler un « daddy issue ». L’auteure n’hésite pas à approfondir sur ce sujet, ce que j’ai bien aimé.

De plus, j’ai adoré que la protagoniste ait conscience des risques concernant sa sexualité qui se déroule fréquemment sans condom. Néanmoins, cela ne la brime pas à avoir des relations sexuelles non protégées, car la dépendance et le trouble compulsif surpassent la peur des ITSS.


Le livre présente aussi un autre personnage important : Chad. Celui-ci est absorbé par la pornographie qui est devenue son éducation sexuelle. On aperçoit avec lui le côté un peu malsain des nouvelles générations (disons depuis les années 2000) concernant l’apprentissage du sexe. Souvent laissés à eux-mêmes, c’est dans la porno qu’ils dénichent leurs réponses. Le problème, c’est que ce sont des acteurs, ce n’est pas ça dans la réalité. Le pauvre Chad se trouve donc perturbé, puisqu’il est incapable d’avoir des relations sexuelles convenables dans la réalité, parce qu’il veut que ce soit comme dans les vidéos. Il essaie de reproduire ce qu’il voit, car c’est ce qui l’excite, mais chaque partenaire est différent. Et les femmes qui crient dans les vidéos pornographiques… c’est souvent faux. Mais il n’en a pas conscience, puisque personne ne lui a appris le contraire. Ça n’empêche pas le personnage de demander le consentement des jeunes femmes pour tout, ce qui est apprécié.


Cependant, il se retrouve vite malheureux et insatisfait avec sa vie sexuelle. Puisqu’il tente de reproduire ce qu’il a vu et qu’il veut être en contrôle, il change de comportement durant l’action, ne portant plus attention au plaisir de sa partenaire. S’il paraît sweet au début, il devient rapidement un animal vulgaire. Ce comportement montre l’impact que peut avoir la pornographie dans l’éducation sexuelle d’une personne.

Lorsque Chad et Floriane se rencontrent, je les ai trouvés, tout de suite, adorables ensemble. Leur complicité est palpable, mais on comprend vite qu’ils sont toxiques l’un envers l’autre avec leur sexualité. Chad est contrôlant, alors que Floriane est prête à tout pour avoir son orgasme. Ça ne les empêche pas de se parler et, plus tard, essayer de régler leurs problèmes.


La fin présente les troubles des deux personnages, mais plus celui du comportement sexuel impulsif, puisque c’est le sujet du roman. De plus, apporter les possibilités offertes, aux personnes aux prises avec ce genre de dépendance. Même s’il n’y a pas beaucoup d’aide, il y en a un peu. Ça engendre de l’espoir pour leur vie future.


Le seul détail « négatif » qui m’a légèrement perturbé, c’est l’âge dit « normal » pour les rapports sexuels, dans le livre, tournant autour de 13 ans. Par exemple, le personnage de Flavie, qui doit avoir entre 13 et 15 ans, lance « Fourre-moi » durant sa relation avec Chad. J’ai trouvé ça intense, mais ça m’a surtout fait comprendre le clash des générations. C’est pourquoi le mot négatif est entre guillemets. Maintenant, les jeunes sont sexuellement actifs plus tôt que lorsque j’étais moi-même adolescente. C’est pour ça que j’ai été aussi déstabilisée.


Un autre excellent roman de la collection, avec la plume de Dïana on ne peut pas se tromper. Cette auteure a énormément de talent pour approcher des sujets sensibles tournant autour de la sexualité sans que ça paraisse vulgaire. Au contraire, ces textes aident les adolescents, ce qui est la raison même de l’existence de la Collection Tabou.

Pour découvrir l’histoire de Floriane et de Chad, cliquez sur le lien suivant pour acheter le roman :


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