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Un lieu incertain de Fred Vargas

Un lieu incertain par Fred Vargas

Outre les Sherlock Holmes d'Arthur Conan Doyle qui me passionnent en littérature, le seul autre vrai livre policier que j’ai lu fut celui-ci. Soyez surpris, car il m’a été obligé de le lire lors de l’un de mes cours au Cegep de Lionel-Groulx, durant mes études en Histoire et Civilisation. Je crois même que de toutes mes études en Histoire, c’est l’un des livres les plus intéressants qu’il m’a été de croiser. J’adore le genre policier. C’est le genre de livre qui te tient en suspense et que tu ne lâches pas avant la fin de l’enquête, soit par peur de manquer des bouts, soit parce que tu veux vraiment savoir qui est le coupable.


Pour parler un peu de Fred Vargas et de son livre, je dois mentionner que nous n’avons pas affaire à une auteure québécoise. Oui, « une », c’est bel et bien une femme même si le nom peut porter à confusion. C’est une Française originaire de Paris. Je l’avoue, quand j’ai lu son livre, on ne m’avait pas dit le sexe de l’auteur et je l’ai lu en pensant que c’était un homme, un peu comme si j’avais pris le commissaire Adamsberg comme étant l’auteur. Bref, on s’en fiche que ce soit une femme ou un homme, parce que son livre est une petite pépite du genre policier! Elle est l’auteure de quinze romans, mais également d’un recueil de nouvelles et deux bandes dessinées en lien avec la série du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. La série policière compte huit romans et Un lieu incertain se trouve à être le sixième de la collection. Je n’ai pas lu les autres, mais je compte bien le faire, car le personnage principal est attachant et… perturbant? Bref, il a ce quelque chose qui le rend spécial. Cette série a également été adaptée en plusieurs films et téléséries tellement elle est populaire!


 

Parlons un peu du livre. Je dois faire attention pour ne pas spoiler le tout, mais je vais commencer par vous donner le résumé :


En voyage à Londres pour un colloque réunissant des policiers, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, ses adjoints Danglard et Estalère et un homologue anglais découvrent, abandonnés dans la rue en direction du cimetière de Highgate, des chaussures... avec des pieds coupés à l’intérieur.


De retour à Paris, un cadavre les attend : celui d’un homme riche et solitaire, dépecé et écorché en des morceaux de chair et d’ossements répartis partout sur les lieux du crime.


Suspects : le fils renié dès sa naissance, le jardinier à qui la victime a tout légué, une famille qui chercherait à se venger du responsable de la mort d’un peintre...


Cet assassinat aurait-il un lien avec l’affaire des chaussures de Highgate? Et quelle est cette étrange inscription en lettres cyrilliques que la victime destinait à une femme allemande?


Plus l’enquête avance, et plus quelqu’un semble déterminé à faire plonger Adamsberg en le confrontant à ses pires démons.


Comme vous pouvez vous en rendre compte avec le résumé, l’histoire est particulièrement complexe, car plusieurs enquêtes sont en cours en même temps. On commence avec l’enquête des pieds qui ont été coupés et retrouvés dans le cimetière qui aura une grande importance, car dans celui-ci trame une vieille légende de vampire. Oui, oui, de vampire.

Petit aparté : Quand j’ai lu le roman au début, je me demandais si cela allait être une mixture entre le policier et le fantastique et qu’on allait nous sortir de véritables vampires dans l’histoire. Je vous rassure, ce n’est pas Twilight et non, les vampires ne sont représentés comme des légendes culturelles de certains lieux bien définis. Cependant, je trouve que ce petit clin d’œil à la culture est particulièrement intéressant! Si vous n’y croyiez pas encore, sachez que ces éléments de légendes sont des éléments réels et des histoires qui se sont bien produites (bon peut-être pas les vampires, mais les gens qui y sont reliés ont bien existé). Ainsi, nous avons un mélange de fiction et de réalisme. Cette touche de réalisme est la seule chose qui vous fera quitter votre roman, pour aller en lire un peu plus sur le sujet grâce à votre meilleur ami Google.


Bien, reprenons. Nous suivons donc Jean-Baptiste Adamsberg, un personnage attachant tout en étant particulièrement… énervant. Il a ce quelque chose qui nous fait autant l’aimer que le détester. C’est un policier typique. Il me fait même un peu penser à Sherlock dans ses réflexions. Il est également compatissant et un peu naïf. Il aide son voisin avec son chat (je l’aime d’amour!) et vois tout, sauf ce qui se trouve au bout de son nez. Bon, je l’avoue, je n’ai pas trouvé le coupable avant Adamsberg, alors je suis moi-même également un peu naïve et cela montre que l’auteure a fait un excellent travail d’écriture, car on fait « Oh, mais… Quoi? Quand? Comment? Pourquoi? » quand on l’apprend. Bien sûr, je ne vous dévoile pas le punch! Ce serait vraiment plate de faire ça, surtout avec un aussi bon roman policier.

Bref, bien qu’au départ nous sommes avec une enquête qui semble facile à résoudre, un meurtre sordide et bien sanglant où tout indique que le jardinier est le coupable, chaque indice indique une chose différente. Alors, en tant que lecteur, nous sommes « mais voyons? Qu’est-ce qui se passe? » Il y a également le personnage de Mordent, le policier anglais qui va vous taper sur les nerfs, non seulement par sa stupidité, mais également par son irritabilité et le fait qu’il n’ait aucune patience ou jugement. Il saute directement aux conclusions sans prendre le temps d’analyser quoi que ce soit. SPOILER! Nous apprenons plus tard qu’il est possible qu’on fasse chanter Mordent, car sa fille doit passer devant un juge.


Adamsberg doit faire face à des puzzles, mais surtout au fait qu’il y a un lien avec l’oncle de son collègue et ami Danglard dans l’affaire des pieds coupés qui aurait également un lien avec les vampires du cimetière et du meurtre sanglant de Pierre Vaudel. BOOM. What? Tout serait lié? On s’y attend un peu n’empêche… Ce à quoi on ne s’attend pas, en revanche, c’est le long voyage émotionnel et physique que devra traverser le commissaire. Il reçoit un message d’un officier viennois qui trouve des ressemblances entre son enquête et celle qui se passe en Angleterre. Ils surnomment le tueur le Zerquetscher ou en français l’écrabouilleur. SPOILER! Il croisera ce fameux personnage et découvrira qu’en effet, cela se trouve à être quelqu’un proche de lui, mais qu’il ne savait pas qu’il était proche de lui. (Je vous garde du suspense).


Continuant son enquête. La fameuse inscription en cyrillique (écriture russe) qui semblait dire « Kiss love » disait en fait toute autre chose : Kiseljevo, qui se trouve à être un village serbe qui est également, celui d’où est natif l’oncle de Danglard. (Vous commencez à faire le lien entre les enquêtes?) Adamsberg décide donc de partir pour la Serbie. Il découvre qu’il existe un ancêtre commun entre toutes les victimes et que la racine du nom de famille de cet ancêtre était Plog. Il découvre la tombe d’un ancêtre encore plus lointain « Peter Plogojowitz ». D’après la légende du village, il serait devenu un vampire et aurait semé la terreur et le sang après sa mort. Il découvrira que le style de meurtre est le même que selon les légendes pour tuer un vampire et que couper les pieds leur permet de ne pas revenir. Alors qu’il se sent suivi, il finira par être emprisonné dans le caveau des neuf vampires qui ont été soi-disant transformés et il va être sauvé in extremis par Veyrenc, un personnage serbe. Il retournera en Angleterre où la fin nous est finalement dévoilée avec les deux derniers chapitres.


 

En somme, c’est une excellente histoire, un excellent récit policier. Le seul moment où j’ai lâché le livre, c’était pour me renseigner sur les légendes de Kiseljevo qui étaient, ma foi, plus qu’intéressantes. Tout le long nous somme épris des légendes, l’écriture de Fred Vargas est fluide et explicative. Elle sait où nous mener et quoi dévoiler. Elle a un énorme talent pour le genre et je dirais même que c’est une série que je pourrais mettre côte à côte avec Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle en ne me doutant même pas qu’ils sont de la même époque. Pour un livre obligatoire à lire dans un cours d’histoire de la littérature, je pense que je peux avouer que mon enseignante a fait un excellent choix de roman, pour que même des années plus tard, je me souvienne de beaucoup de choses et que je veuille en faire une critique presque trois ans plus tard. Je le conseille à tous, juste pour être dérouté sur la fin de l’histoire et si vous vous laissez tenter, dites-moi en commentaire si vous avez trouver le coupable avant Adamsberg ou alors pas du tout.

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