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Transidentité de Stéphanie Perron


TITRE : Transidentité

AUTEURE : Stéphanie Perron

MAISON D'ÉDITION : Éditions de Mortagne

COLLECTION : Collection Tabou


GENRE LITTÉRAIRE : Réaliste jeunesse

NOMBRE DE PAGES : 371


SYNOPSIS : « Quelle identité de genre vous définit ? »


Cette stupide question ! Celle qui me trotte dans la tête depuis que je l’ai lue dans un formulaire. Je dois me rendre à l’évidence, j’y pense constamment. Elle m’a fait comprendre pourquoi je me suis toujours senti différent. J’ai eu beau les enterrer sous une épaisse couche de déni et d’évitement, mes questionnements ne sont pas disparus.

À sa première journée au cégep, Mickaël revoit Chihiro, une connaissance avec qui il se lie rapidement d’amitié. Quand il l’accompagne à une soirée de l’association LGBTQ+ qu’elle fréquente, sa vie bascule. Car derrière la façade parfaite qu’il s’est créée se cache une haine de lui-même et de son corps. Chaque fois qu’il regarde son reflet dans le miroir, il ressent un mal-être plus grand. Un mal-être qui le détruit à petit feu.


Un mal-être qu’il ne peut plus garder pour lui.


M ou F ? À la naissance d’un enfant, l’un des deux genres doit être déclaré. Mais il arrive que la nature fasse les choses autrement. Avec la transsexualité surgissent la peur d’être rejeté, la honte et la culpabilité, des sentiments qui peuvent mener à l’isolement, à la dépression et même au suicide. Mais, si la personne décide de faire une transition, un long processus s’enclenche. Un processus qui favorise l’acceptation de soi.





JE REMERCIE LES ÉDITIONS DE MORTAGNE POUR CET ENVOI EN SERVICE PRESSE.


MON AVIS :


Chaque Tabou a quelque chose de spécial à la lecture. Principalement à cause des sujets différents, mais surtout parce que les auteurs ont un seul but en les écrivant : aider les autres. À plusieurs reprises, j'ai entendu la phrase "Pourquoi ce livre n'existait pas quand j'étais jeune?". Parce que les Tabou sont tellement ancrés dans la société qu'il est difficile de pouvoir en parler ouvertement. Stéphanie Perron, auteure de Corde raide, sur le trouble de personnalité limite, offre avec Transidentité une ode à l'amour, à l'acceptation. À travers plusieurs obstacles, Mickaël apprendra à devenir Marika, celle qu'elle a toujours été. Avec l'aide de sa petite-amie Mélodie, elle-même trans, elle réussira à donner vie à un roman spectaculaire de la plus belle des façons.


J'ai lu plusieurs livres de Stéphanie, en fait, je les ai tous lus. C'est une amie proche et la critique n'a pas été impactée par ce jugement (vous n'avez qu'à voir mes critiques de Corde raide ou de Portalington). Pour tous les avoir lus, je peux sans contredire que Transidentité est son meilleur roman à ce jour. Sa plume, absolument magnifique, douce et agréable à la lecture m'a immergé dans l'histoire de Marika avec une délicatesse que je connais très peu souvent. À aucun moment de ma lecture j'ai été dérangée, tiquée ou simplement senti quelque chose de désagréable. Bien entendu, il m'est arrivé de détester des personnages, mais je n'ai pas eu envie de lâcher une seule seconde ma lecture. Plus haut, j'ai parlé d'une ode à l'amour. C'est exactement ça. À travers son roman Tabou, Stéphanie a donné tout son amour à Marika, à la communauté transgenre, mais surtout à Mélodie, sa conjointe. Le livre est d'une beauté qu'il m'est difficile de décrire ce que j'ai ressenti tout au long de ma lecture tellement c'est spécial comme sentiment.


L'histoire est bien ficelée et n'est à aucun moment redondante. Chaque moment a son utilité. Que ce soit lorsque "Mickaël" se pose des questions, lorsqu'il est confronté à son mal-être, son "growing-zombie" ou lorsqu'il doit prendre des décisions, comme faire ses coming out à son entourage. C'est difficile à lire à certains moments, parce qu'on a envie de lui faire un câlin, de lui dire que ça va aller, qu'elle est capable de le faire, qu'elle doit se faire confiance et s'accepter. C'est un personnage vulnérable qui n'est pas dépourvu d'amour ni de courage, mais qui doit faire le plus gros pas de sa vie. Changer de genre, ce n'est pas aisé, mais Stéphanie nous a montré avec son livre, que c'est possible et que surtout, au bout de la ligne, on peut être heureux avec cette acceptation de soi.

Un autre élément que j'ai trouvé merveilleux, c'est la fluidité du récit. À quelques reprises, Marika plonge dans ses souvenirs, la plupart très douloureux, sans que ce soit sorti de nulle part. Chaque moment a son importance. Mais le bout du livre qui est le plus impressionnant, c'est quand Mickaël s'accepte en tant que Marika. Alors que le début du roman utilise une narration au masculin, à partir du moment où Marika s'affirme, la narration passe au féminin. Sans coupure, sans exagération. Ça se fait avec un naturel presque déconcertant. Beau. C'est tout ce que j'ai à dire. Qu'est-ce que c'est beau !

Certains personnages m'ont fait sourciller à plusieurs reprises. Autant Tiffany et Chihiro sont adorables, autant Elizabeth et la mère de Marika peuvent être un peu plus difficiles à apprécier. J'ai adoré Tiffany pour son caractère et son ouverture d'esprit. C'est un personnage auquel j'ai pu m'identifier facilement. Chihiro prend également la place de meilleure amie du monde. C'est le genre d'ami qu'on aimerait avoir dans notre vie. Le fait qu'il y aille ces deux personnages dans le récit, amène une légèreté à l'histoire où, on le sait, les coming out ne sont pas toujours faciles. Des fois ça se passe mal, des fois ça se passe bien. Dans Transidentité, c'est un peu des deux. C'est "ça dépend qui apprend la nouvelle". Cet équilibre est nécessaire pour donner une touche d'espoir tout en confrontant une réalité difficile. Le personnage d'Elizabeth est plus difficile à aimer. Très contrôlante, absolument gossante, elle n'est pas un personnage parfait, comme tout être humain. Dans son roman, Stéphanie Perron a voulu montrer une autre réalité difficile. Elizabeth s'y prend de la mauvaise manière, reste néanmoins que son questionnement et ses décisions sont légitimes. C'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé. La mère de Marika, c'est la même chose. Elle pense faire la bonne chose, mais ce n'est pas le cas.

Un passage poignant de Transidentité montre toute la douleur que vit Marika à l'égard de sa mère : « Non, maman… je ne peux pas t’en parler. Je ne peux pas parce que ça te briserait le cœur. Ton Mickaël ne veut pas être un Mickaël. Ton fils ne veut pas être un fils. Ton gars… ne veut pas être un gars. »

C'est à mon avis, le plus beau passage du livre. Émotif et sublime. Il montre tout ce que représente la transidentité et le roman de Stéphanie Perron.

J'aimerais dire que je n'ai pas aimé quelque chose de ce livre, mais ce n'est pas le cas. Je l'ai adoré dans toutes ses particularités, dans toutes ses facettes, autant difficiles qu'adorables. Bien que nous ne sommes qu'en janvier (au moment où j'écris cette critique), je ne serais pas surprise que ce roman soit et reste mon coup de cœur 2021.

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