TITRE : Toi et moi ça fait six
AUTEURE : Amy Lachapelle
MAISON D'ÉDITION : Libre Expression
GENRE LITTÉRAIRE : Romance contemporaine
NOMBRE DE PAGES : 280
RÉSUMÉ : L'amour vient parfois en gros package deal…
Evelyne Bonenfant rencontre un homme qui semble en tous points parfait, mais elle devra composer avec le fait qu'il est le père de pas un, pas deux, pas trois, mais bien quatre enfants. Après une dernière relation houleuse qui la pourchasse de temps à autre, elle est frappée par cet amour en majuscules.
C'est le cœur grand ouvert qu'elle plonge dans cette aventure, même si la belle-mère a souvent mauvaise presse dans les contes…
MON AVIS :
Honnêtement, je n’avais aucune attente envers ce livre. Je suis tombée dessus par hasard, j’ai aimé l’idée derrière, je l’ai acheté, puis je l’ai lu. J’avais peur que ce soit une chick-lit et même si ça y ressemble un peu, c’est tout de même un texte psychologique qui m’a fait rire, mais surtout m’a fait réfléchir sur certains clichés de notre société qui sont déconstruits.
Nous sommes habitués aux récits des belles-mères méchantes, on a grandi avec ça : Cendrillon et Blanche Neige n’ont pas aidé à l’idée de la marâtre. Mais qu’en est-il des belles-mamans qui ont à cœur le bien-être des enfants ? Qui le fait avec amour ? On en entend beaucoup moins parler. Dans ce livre, on retrouve Evelyne qui doit composer avec le fait d’être belle-mère de quatre enfants. J’ai trouvé ça doux comme histoire, parce que de plus en plus, on voit se former des familles recomposées. Lire un roman avec une belle-mère attentionnée, ça change des drames. Le petit côté humoristique aide également à détendre les clichés.
Les personnages sont doux, les enfants agissent comme des enfants, ils s’ennuient de leur maman qui est en Europe, ils doivent apprendre à vivre avec leur père en plus de connaître une toute nouvelle personne avec qui ils vont passer beaucoup de temps. Comme j’ai dit plus haut, c’était doux. Malgré quelques passages plus dramatiques (exemple : le petit accident) ou les crises d’adolescence, c’était vraiment bien dosé. Pour Evelyne et son chum, je vous dirai que ça dépendait de la scène pour que je les apprécie. La protagoniste se plaint sans arrêt et bois énormément, alors que lui est un brin trop bonasse et « typical perfect guy ». Il lui manquait des défauts à mon goût.
Par contre, je dois souligner que j’ai trouvé ça long avant que le sujet de la belle-mère s’installe. Au quart du livre, on n’était pas encore rendu à la vie de famille, alors que c’est un peu le thème central, ça et les remises en question du personnage principal.
Mais, j’ai bien aimé que l’auteure dépeigne les limites, les avantages et les inconvénients d’être un beau-parent. Il ne faut pas se mentir : ils sont beaucoup plus libres. Et c’est exactement ce qui est montré avec Evelyne. Elle aime les petits, mais elle réalise que ce ne sont pas les siens. Si elle désire partir, elle a le droit. Si elle veut prendre des vacances, elle n’est pas biologiquement forcée d’avoir les enfants avec elle sans arrêt. Elle a certaines obligations et responsabilités qui s’envolent un peu avec le rôle. Néanmoins, on ressent que ça lui pèse quelquefois d’être dans un entre-deux. Elle se sent coupable d’avoir besoin d’un break, parce qu’un parent, biologique ou adoptif, n’en a pas, alors que le beau-parent, lui, oui.
Malgré les petits défauts de la protagoniste, je l’ai quand même appréciée et je crois que c’est à cause de la plume de l’auteure que j’ai adoré. Le ton humoristique, parfois philosophique a rendu la lecture légère. Je ne me suis pas cassé la tête avec ce roman. Enfin, presque.
Je ne peux pas rédiger cette critique sans parler de quelque chose qui m’a marqué. Certains passages m’ont fait souffler par le nez pour me calmer. En toute honnêteté, j’étais vraiment fâché que de telles choses puissent être écrites et j’ai presque enlevé plus d’une étoile juste à cause de ça. Bon, dans l’histoire, il y a un extrait où on parle d’une petite fille « tomboy » comme si c’était un problème qu’elle ne veuille pas se déguiser en princesse. J’ai trouvé ça désagréable, mais à la limite, okay les mentalités ne sont pas toutes pareilles, je peux comprendre. Par contre, dans le roman, un personnage avorte sans le dire à son fiancé avec qui elle a déjà deux enfants. Oui, les femmes ont le choix sur leur corps, mais je trouve ça ignoble d’enlever le savoir au père, surtout quand le personnage est fiancé et a déjà une famille avec. Qu’elle l’épouse sans lui dire et qu’à la fin du livre, le gars n’est toujours pas au courant ! Je sais que c’est de la fiction, mais j’ai quand même trouvé ça franchement dégueulasse. Peut-être certains trouveront ça « féministe », mais pas moi. Parce que dans la vraie vie, il y a des femmes qui font ça pour vrai. Les filles peuvent avorter, mais c’est la moindre des choses d’en parler à l’homme dont le fœtus partage 50 % de son ADN, surtout si tu es dans une relation sérieuse avec.
Je crois qu’on peut sentir ma frustration à travers ces lignes, mais je ne suis pas vraiment fâchée contre l’auteure, plus envers l’idée que ça puisse être socialement acceptable. Heureusement, le personnage d’Evelyne tente plusieurs fois de convaincre son amie d’en parler. C’est la raison pour laquelle je n’ai enlevé qu’une seule étoile. Je tenais à adresser le sujet, parce que moi ça m’a affecté lors de ma lecture.
Quant à la fin, j’avoue l’avoir trouvé légèrement décevante, car il n’y avait pas réellement de fin. La touche humoristique était un peu partie à ce stade et le dernier chapitre ne m’as pas impacté autant que je le croyais. J’aurai pris quelques pages de plus ou un retournement de situation plus important que celui qui nous est présenté.
Comme je l’ai dit, je n’avais pas d’attente pour ce livre et j’ai tout de même apprécié mon temps de lecture. L’histoire change de ce qu’on connaît déjà et les personnages sont quand même agréables. Cependant, je crois que c’est le genre de roman qu’on aime ou qu’on déteste, ce sera à vous de voir dans quelle catégorie vous vous trouvez.
