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Spécial Tabou : Relation Amoureuse

SPÉCIAL TABOU : RELATION AMOUREUSE

Bonjour à tous!

Bienvenue dans cette deuxième critique regroupant d’anciens tabous. Six critiques sont prévues, ayant chacune leur thème : criminalité, sexualité, relations amoureuses, alimentaire, psychologique et les inclassables.

J’aimerais préciser que certains des romans de la collection pourraient se retrouver dans deux catégories à la fois, mais que j’ai fait un choix de classification.


Pour cette critique-ci, j’ai regroupé des Tabous dont le sujet tabou comporte une relation amoureuse en premier plan.


Eloi de Samuel Champagne

L’emprise de Sophie Girard

L’amour à mort de Corinne De Vailly

Tu vivras pour moi d’Elisabeth Tremblay


Vous trouverez le lien pour les livres en cliquant sur les images. Comme c’est un regroupement de romans et d’auteures différentes, il n’y aura pas de biographies pour des raisons évidentes. Je serais également un peu moins explicite que si c’étaient des critiques individuelles.


Bonne lecture!

 

ELOI de Samuel Champagne – Transsexualité masculine

[SUITE DE GARÇON MANQUÉ] *Ce livre a désormais une nouvelle édition en date de janvier 2022

Ma sœur Annabelle me dit que je suis son chevalier, parfois son prince. Plus personne ne s’offusque quand je me présente en tant que garçon, mes amis et ma famille ont compris que mon corps n’est pas tout ce qui me définit. Je prends de la testostérone, j’attends impatiemment de pouvoir subir ma première chirurgie et je commence le cégep. Maintenant, à dix-sept ans, je suis Éloi. Je suis heureux, je suis en paix, mais je ne cesse de me poser une question : est-ce qu’un jour, quelqu’un voudra être en couple avec moi ?


Puis, il y a Luka, un ami de Dominic, qui s’immisce dans ma quiétude. Il change tout avec ses yeux gentils et ses questions que j’évite. Il est gai, comme moi. Non… pas tout à fait comme moi. Mais comment pourrais-je lui avouer que je ne suis pas exactement celui qu’il apprécie ? Plus j’apprends à le connaître, plus j’ai envie d’être son prince à lui. Et moins j’ai envie qu’il sache que je suis transsexuel.


Finalement, je me rends compte que je ressens encore le besoin de me cacher pour qu’on m’aime.


Prise d’hormones, chirurgies, documents gouvernementaux, première relation amoureuse… Dans cette suite de Garçon manqué, l’auteur continue d’aborder la transidentité, et, surtout, les étapes à franchir par les gens en transition. Admettre sa différence est un pas énorme, mais tout ce que ça implique par la suite demande également beaucoup de courage.


La raison pour laquelle j’ai séparé Garçon Manqué et Éloi dans les critiques c’est que, malgré leur sujet commun, cette suite parle moins du côté sexuel. En effet, dans Garçon Manqué, on retrouvait « Éloïse » qui devenait « Éloi » après s’être affirmé transgenre. On y suit le questionnement, les peurs, les étapes de la transition. Dans Eloi, le personnage a grandi et s’affirme beaucoup plus. Malgré ses peurs toujours présentes, notamment à cause de sa première chirurgie qui approche, il est confronté à une question importante : ses relations amoureuses. Il s’identifie comme homosexuel, mais il a toujours son anatomie féminine, ce qui complique les choses auprès des autres garçons. Il est gay, mais est-ce que son copain comprendra sa différence ? L’acceptera-t-il ? C’est sur quoi l’auteur s’est concentré dans ce roman-ci.


J’ai trouvé intéressant que ce soit abordé. Autant les chirurgies attirent ma curiosité, je crois que c’est important que soit discuté le sujet des relations amoureuses dans la transsexualité. Ce n’est pas tout le monde qui accepte ou décide d’aimer quelqu’un dont les parties génitales ne sont pas celles qu’ils pensent, malgré tout leur amour pour la personne. Exemple, une femme lesbienne pourrait être réticente à entamer une relation avec une femme trans ayant toujours un pénis. C’est compréhensible, car son attirance sexuelle est envers le vagin. C’est pourquoi j’ai trouvé intéressant qu’Éloi se pose des questions et soit confronté à ce problème, car oui s’en est un.

J’ai adoré les personnages secondes dans ce roman-ci, encore plus que dans le premier roman, mais Luka est venu apporter une touche plus profonde. Éloi a changé d’école, il veut que sa transition passe dans le beurre, il veut juste vivre sa vie de garçon, mais lorsqu’il est confronté à ses sentiments pour Luka il est terrorisé. Est-ce que Luka acceptera qu’Éloi soit gay tout en ayant encore un vagin ?

Les personnages sont très bien construits, beaucoup plus attentif, éduqués. On est loin de l’éducation sexuelle sur la transsexualité, on est plus dans le « vivre comme un transgenre » avec Éloi. J’avoue que le retour de Carolanne m’a surprise, mais j’ai trouvé que ça faisait du bien à l’histoire de faire encore plus comprendre aux autres qu’être trans, ce n’est pas être un freak. L’auteur a très bien décrit les émotions et les informations pour ça.


J’ai adoré la relation entre Éloi et Luka. À la fin, j’en voulais encore plus. J’aurais pris un troisième tome avec plusieurs années plus tard et un autre pour dix ans après, vingt-ans au pire. Ils sont tellement attachant qu’on ne peut pas ne pas aimer notre lecture.


Autant Garçon manqué m’a marqué, autant Éloi m’a charmé. C’est d’une douceur qui fait du bien tout en disant les bonnes choses, les vrais choses. C’est instructif tout en étant passionnant. Je crois que c’est mon duo Tabou favori.


 

TU VIVRAS POUR MOI d’Elisabeth Tremblay – Cancer

Alexandra a quatorze ans quand la fatigue et les ecchymoses font leur apparition. C’est à l’hôpital que le diagnostic tombe : leucémie. À partir de ce jour, la vie de l’adolescente sera à jamais chamboulée… Pendant ses trente mois de chimio, elle fera la connaissance de Guillaume, un garçon en rechute d’un cancer des os. Guillaume illumine l’univers d’Alex, assombri par la maladie. Très vite, ils deviendront proches. Très proches. Jusqu’à tomber amoureux l’un de l’autre.


Mais pendant qu’Alex avance vers la rémission avec espoir, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Guillaume… Certains traitements ne donnent pas le résultat escompté et d’anciennes douleurs refont surface, présage d’un avenir incertain. Impossible alors de ne pas envisager toutes les possibilités, même la pire. Celle qu’Alexandra redoute le plus au monde… Comment garder espoir quand les statistiques sont contre nous ?


Cruel, le destin a permis la rencontre de ces deux âmes sœurs pour ensuite s’acharner à les séparer. L’amour est fort et résiste à bien des épreuves, mais peut-il surmonter la mort ?


À l’âge où la plupart des adolescents découvrent le premier amour, rêvent de liberté, se sentent invincibles et ne doutent pas d’avoir un futur rempli de promesses, Alex et Guillaume voient leur univers s’écrouler. Maladie terrible et souvent mortelle, le cancer oblige chaque année quelques centaines de jeunes à lutter pour leur survie.


Que dire ! J’ai ADORÉ ce Tabou! Les émotions, elles sont bien présentes et les personnages très bien installés. Chacun a une vie avant le Cancer, pendant le Cancer et « après » le Cancer. Leurs histoires se faufilent un et l’autre et ça donne un unisson parfait au roman.


J’ai adoré le style d’écriture et j’avais peur que ça ressemble trop à The Fault in our Stars de John Green, mais, malgré une ressemblance, l’auteure a réussi à mettre à l’avant son propre récit, sa propre plume, son style dans toute son originalité.


Alexandra est passionnante et Guillaume, j’ai été bouleversée. L’amitié et l’amour qui émanent du récit donne des couleurs à l’ambiance de lecture. On se doute de la fin et on ne l’espère pas, parce que leur relation est magnifique, avec ses hauts et ses bas. Ils se complètent et ça apporte une beauté que j’ai beaucoup appréciée.


J’ai apprécié pouvoir m’immerger dans ce sujet difficile. Tout le monde sait ce qu’est le cancer, mais personne ne sait réellement ce que s’est de le vivre, de le voir, de le lire. Avec l’histoire d’Alex et Gui, j’ai vu une autre perspective à la maladie que j’ai trouvé vraiment intéressante et surtout sensible, bien que la description du cancer soit très « médicale ». L’auteure utilise des termes et le côté médical pour expliquer le Cancer et j’ai trouvé que ça faisait une différence des autres textes sur le sujet que j’ai pu lire. En fait, j’ai trouvé un mélange entre Grey’s Anatomy et The Fault in our Stars. Ça se complétait parfaitement et les deux côtés étaient juste assez.


J’ai aussi adoré le fait que, lorsque la maladie est vraiment présente dans le texte, on se plonge plus en profondeur sur les impacts de celle-ci au lieu de rester dans les termes médicaux. C’est le « après ». Quand tout tombe, quand il ne reste plus que quelques brindilles d’espoirs (ou plus du tout) il y a une ambiance vraiment particulière, car le cancer est une maladie qui fait des dommages, pas juste sur les victimes, mais sur l’entourage aussi. Et quand la mort approche, c’est important de mettre des mots sur les émotions qui sont vécus durant ces moments-là. C’est ce que l’auteure a fait et c’est pour ça que c’est devenu un coup de cœur.


Le tout ensemble donne un récit fluide, délicat et informatif. La romance donne une touche de profondeur au texte. C’est une réussite à tous les degrés.


 

L’AMOUR À MORT de Corinne de Vailly – Le Sida

« Le sida, c’est pour les gays ou les drogués ! Pas pour les Juliette de seize ans qui ne se droguent pas, qui viennent de découvrir l’amour et qui ont toute la vie devant elles ! » C’est ce qu’a toujours cru Juliette… jusqu’au jour où un médecin lui annonce qu’elle est atteinte du VIH.


La dure réalité la frappe de plein fouet : sa première nuit d’amour, cette nuit qu’elle souhaitait parfaite, s’est transformée en véritable cauchemar. Et ses rêves d’adolescente ? Ils ne sont plus qu’un lointain souvenir…

Sans parler de la réaction de son entourage ! Comment annoncer à ses parents et ses amis qu’on est condamnée à mourir ?


La rage, la honte, la peur et un profond désir de vengeance envers ce garçon qui devait l’aimer, la protéger, mais qui n’a su que détruire sa vie… Toute une gamme d’émotions avec laquelle Juliette doit désormais apprendre à vivre. Réussira-t-elle à se réconcilier avec cette bête qui hante dorénavant chaque cellule de son corps ?


Juliette vivait comme tous les autres jeunes de son âge : dans l’insouciance et habitée d’un puissant sentiment d’invulnérabilité. Et pourtant… le sida est venu briser son armure. L’adolescente livre ici un témoignage fidèle à son image : sincère, qui respire la joie de vivre et le refus de baisser les bras.


J’ai bien aimé ce Tabou, parce que j’ai eu l’impression d’apprendre beaucoup sur la maladie. L’auteure savait vraiment de quoi elle parlait quand elle décrivait ce qui se passait dans le corps de Juliette. J’ai aussi bien aimé qu’elle sorte des clichés. C’est facile parler des stéréotypes de personnes qui peuvent attraper le Sida : les prostitués ou les droguées. Une seringue mal affutée ou un dixième client de la soirée, c’est « facile » à attraper quand on ne fait pas attention, mais Juliette est juste une fille normale. C’est ce qui a fait toute la différence de l’histoire.


Le fait que sa naïveté l’ait poussé à une conséquence aussi atroce pousse une réflexion intéressante, car n’importe qui peut se dire que la personne doit être correcte, qu’elle sait qu’elle est en santé, qu’elle sait qu’il n’y aura pas de problème. Malheureusement, certaines personnes ayant le Sida ne le savent pas et le transmettent sans le savoir. Après, il est trop tard. Juliette n’a que seize ans, c’est une fille comme toute les autres qui est en amour avec Pascal et qui lui fait confiance. Cette confiance aveugle est l’élément déclencheur d’une série de symptômes parfaitement expliqués et mis en contexte.


J’ai adoré que le tout soit expliqué graduellement. Ce n’est pas tout d’un coup et BAM Sida. Non, il y a une phase de questionnement, les maux physiques qui s’installent, mais aussi ceux psychologique. Les rencontres chez le médecin et les tests sont assez informatifs, bien que j’aurais aimé qu’il y en ait un peu plus. Surtout pour permettre au personnage de Juliette de s’exprimer sur ses maux psychologiques. Devoir affronter la vérité et la maladie ne doit pas être facile. La honte surtout qui s’empare d’elle est quelque chose qui m’a bouleversé dans le récit.


Les émotions sont vraiment bien décrites, les informations sont données aux bons moments, il y a vraiment une cohérence entre les événements de l’histoire et les ressenti des personnages. Car le Sida n’affecte pas simplement Juliette, mais également sa famille qui doit faire aussi attention. Les fluides sont une part importante de la maladie et j’ai aimer que l’auteure en parle.


En général, c’est un très bon roman qui parle du sujet avec sévérité, mais également avec douceur. On comprend le sort de Juliette et c’est très instructif pour les adolescents, car il est important de faire attention.

 

L’EMPRISE de Sophie Girard – Violence psychologique

Trois meilleures amies qui découvrent la vie et l’amour.


Trois expériences qui seront totalement différentes et à travers lesquelles ces amies apprendront que l’amour peut donner des ailes, mais aussi les couper.


Heureusement qu’entre amies on peut tout se dire ! Enfin… c’est ce que je croyais avant ma rencontre avec Simon. Au début, tout était parfait entre nous, mais avec le temps, ce garçon que je croyais être LE bon a commencé à exercer son emprise sur moi.


Quand l’amour devient une prison, que les paroles qui devraient être douces se transforment en coups de poing au cœur, qu’on ne sait plus à qui faire confiance et quand la personne dont on se méfie le plus, c’est soi-même, on choisit de garder le silence. C’est ce que j’ai fait. Sauf qu’en gardant le silence, on peut perdre la voix et parfois même… la vie.


Une histoire d’amour ne devrait jamais être une descente aux enfers… Encore moins si elle écorche au passage notre confiance et notre estime de soi. L’amour de Simon pour Mathilde semble parfait, mais sous les apparences se cache une violence psychologique qui détruit l’adolescente à petit feu.


Ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans ce tabou, c’est de montrer que la violence psychologique est bien réelle (et parfois plus dommageables que la violence physique), mais qu’elle n’atteint pas que les adultes. En fait, les gens ne le savent peut-être pas, mais les relations entre les adolescents sont souvent plus toxiques que les relations qui se basent des années plus tard. Mettons ça sur le manque de confiance en soi, le questionnement, le fait de ne pas savoir se comporter en couple. Heureusement, l’auteure a bien montrer qu’il ne faut pas toujours donner des excuses aux comportements violents.


Simon est désagréable. On a envie de l’aimer au début, mais il y a des signaux d’alarmes dès le début qui nous pousse en tant que lecteur à se poser des questions. On comprend aussi très vite que Mathilde est prise au piège, car l’amour est aveugle, mais aussi qu’il est difficile de se sortir d’une relation où on est prisonnier.

Les personnes comme Simon font en sorte d’isoler physiquement et mentalement leur victime pour les garder pour eux. C’est une chose que l’auteure a vraiment bien démontrée. L’escalade des comportements de l’adolescents aussi est précises et va dans un but de montrer la dangerosité que peut avoir un geste anodin qu’on peut excuser au début.


Mais j’avoue quand même avoir de la difficulté avec Mathilde. Quand tu es prisonnière d'une relation toxique, s'en sortir est difficile, il y a également le "syndrome de la femme battue" qui fait en sorte que souvent les décisions que tu prends, eh bien ne sont pas les meilleures pour toi. De ce côté-là, j'ai trouvé Mathilde parfois naïve de toujours croire en Simon, à sa rédemption, mais c'est la triste réalité. Même si elle sait que c'est dangereux, elle retourne vers lui. Mais quand tu n'es pas dans les souliers d'une victime, tu ne peux pas juger ses choix.


J’aurais aussi aimé qu’il y est plus d’impact sur l’entourage. La violence psychologique peut atteindre beaucoup de gens dans un domino de toxicité, mais c’est personnel comme vision.


C’est un très bon roman pour montrer les risques, les signaux d’alarmes. Il faut se sortir de ce genre de situation, sinon les conséquences peuvent être désastreuses. C’est que l’auteure a montré avec son récit et je trouve que c’est bien réussi.


 

C’est ce qui conclut la troisième catégorie du spécial Tabou ! J’espère que ça vous aura plu ! N’hésitez pas à laisser un commentaire, à liker et partager !

Le spécial Tabou reprendra dans deux semaine, après Halloween.

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