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Le Bonhomme Sept Heures d'Yvan Godbout


TITRE : Le Bonhomme Sept Heures

COLLECTION : Les Contes Interdits

AUTEUR : Yvan Godbout

ÉDITION : ADA


GENRE LITTÉRAIRE : Horreur fantastique

NOMBRE DE PAGES : 216


RÉSUMÉ : Un vieillard et son teckel coulant des jours paisibles jusqu’à l’arrivée de nouveaux voisins.


Un père et une mère de famille ne remettant jamais en question leurs paroles ou leurs agissements devant leur unique enfant.


Une « princesse de Monaco » qui n’attend qu’un signe pour enclencher les rouages du destin.


Un gardien prêt à « offrir » son temps et à donner des leçons sans compter.


Avec Le Bonhomme Sept Heures, l’auteur Yvan Godbout s’éloigne de la noirceur et des horreurs de ses contes précédents pour explorer un univers à la lisière du fantastique.

 

MON AVIS :


Ce conte est rafraichissant. Je sais, ça semble étrange dit comme ça, surtout d'un roman d'horreur, mais ce qu'il faut comprendre c'est qu'avec une collection qui dure longtemps, certains éléments deviennent répétitifs. L'utilisation de la violence pour la violence, l'abondance de torture, de sexe, ça rend le récit lourd. Avec ce conte, Yvan y est allé plus en douceur... mais garde une touche horrifique qui amène à une réflexion pertinente sur notre façon d'agir, en tant que personne, mais également dans notre société. Je crois que c'est ce qui m'a le plus plu de son nouvel ouvrage. J'aime lorsqu'un roman m'amène à m'introspecter et Yvan a réussi avec succès à le faire avec ce conte, tout en nous offrant une réécriture d'une légende digne de la collection.

Je suis navré de le comparer aux autres écrits, mais je tiens à dire que l'entrée en matière douce a fait du bien à la collection. C'est délicat, la touche de mystère est bien amenée, ce qui crée une ambiance à suspense qui nous pousse à en découvrir plus. J'avais un petit sentiment de redondance quand venait le temps de lire un conte interdit, mais ici, je me suis sentie bien, je me suis sentie entraînée dans le récit.


Je me suis tout de suite attaché à Valérien. Dès sa présentation, j'ai su que je l'apprécierai. Même si de très nombreux éléments sont prévisibles à son égard, j'ai été surprise par d'autres aspects découverts à la fin. Malgré le personnage qu'il représente, je n'ai pas pu m'empêcher de l'aimer quand même, car je l'ai trouvé valeureux. Il s'était repenti, il vivait une vie tranquille et, surtout, faisait le ménage dans la racaille de notre société en leur offrant une leçon qu'ils devaient mérités. C'est ce que j'ai adoré de l'histoire : il y a moyen de s'en sortir, si la personne le veut vraiment. Excusez-moi la comparaison peut-être un peu boiteuse, mais Jigsaw dans la série Décadence a toujours veillé à ce que ses victimes puissent s'en sortir. L'espoir nourrit le récit, tout en leur offrant la possibilité de s'introspecter et d'être rédimés. Valérien se comporte de la même manière, tout en étant moins gore, moins cruel. Il met ses victimes face à leur pire cauchemar : eux-mêmes. C'est magnifique, c'est extrêmement bien pensé et c'est ce qui m'a fait adorer ce conte.

Je n'oublie pas son chien Valmont, bien évidemment. Un petit clin d'œil à Boris qui fait plaisir. J'espérais qu'il puisse attaquer Alexandre, le voisin de merde qui n'hésite pas à être violent envers lui. Je n'ai aucune empathie pour les gens qui s'attaquent à des animaux. Il méritait la mort.


Et... étonnamment, même si je détestais cet homme et sa femme Monique... j'ai adoré tous les personnages. Sans exception. Chacun à leur manière bien entendu. Oui, le couple est détestable et je ne crois pas que, malgré leur comportement, ils n'aimaient pas leur petite fille. Ils la négligeaient, certes, mais ils l'aimaient de tout leur cœur. C'est eux, en tant que personnes, que Valérien a voulu donner une leçon. J'ai aimé comment l'auteur les a présentés, comme des gens qui n'ont jamais tort, que ce n'est jamais de leur faute, qu'ils ont droit à tout, bref, ce sont des gens égoïstes et égocentriques. Est-ce que ça en fait des déchets ? Absolument. Mais est-ce qu'ils méritent aussi d'apprendre de leurs erreurs et devenir de meilleures personnes ? Oui, et c'est ce que Valérien a voulu leur offrir. Le suspense prend de l'ampleur plus ils avancent dans le labyrinthe des songes et un côté de moi espéraient qu'ils s'en sortent tous après un certain moment. Je vous laisse découvrir si c'est le cas.


J'ajoute également un commentaire sur le côté fantastique. Vous le savez, j'en ai parlé souvent dans mes critiques de la collection : je ne raffole pas de ce qui ne s'explique pas avec les contes. J'aime quand c'est réaliste, car ça montre l'horreur humaine. Néanmoins, dans Le Bonhomme Sept Heures, j'ai trouvé que l'inexplicable pouvait être compréhensible et bien prendre sa place grâce à l'aspect du songe. En effet, les victimes sont endormis, prisonniers d'un cauchemar, d'une réalité qui en est une, mais pas en même temps. J'ai adoré comment c'était construit. Ainsi, la touche de fantastique arrive à s'expliquer et avoir du sens pour permettre la leçon. C'est l'âme qui se trouve piégée, car c'est l'âme qui doit être expiée. De plus, les métaphores utilisées étaient d'une beauté littéraire qui m'a fait penser aux poésies qu'a tendance à utiliser L.P Sicard dans ses propres œuvres. C'est un compliment, bien entendu !


Yvan s'est fait plaisir avec ce récit, on sent qu'il l'a écrit pour lui, car il lui ressemble. Un côté doux et un côté sombre. Le personnage de Valérien est une invention, certes, mais la personnalité du vieil homme ne s'éloigne pas trop de son créateur. Si on met de côté les atrocités dont il a dû se rédimer, bien entendu ! C'est plus son côté doux, son côté un peu donneur de leçon... et cette malheureuse insomnie qui a gagné si souvent sa place dans le lit de l'auteur. Il y avait quelque chose d'intime avec ce Conte interdit. J'ai particulièrement aimé le léger clin d'œil à la triste réalité vécue par Yvan avec l'affaire de l'homme autiste accusé à tort d'être un abuseur. Cette injustice glissée dans le récit nous rappelle à quel point trop se croient juges et bourreaux ou du moins, ne prennent pas conscience que leurs propos peuvent coûter la vie à un innocent.


Quant à la fin du conte, j'ai aimé que ça finisse bien, ce qui est rare dans la collection. Encore une fois, une légèreté qui fait plaisir et qui m'a renoué avec mon amour des Contes Interdits. Chaque élément du roman a son importance et son explication (sauf peut-être l'utilisation des roses au lieu du sable... Yvan, si tu peux m'éclairer ?). De plus, il y a une évolution de tous les personnages, et ce, de A à Z.


Le seul mini point négatif que j'ai à relever de ma lecture, c'est que j'ai trouvé que la fin s'étirait un peu trop à mon goût. On découvre au fil des pages toutes les explications et c'est intéressant, mais ça tirait un peu en longueur. Je crois que j'aurais aimé que certains des éléments mentionnés à la fin soient dispersés au fil de l'histoire. Mais ça, c'est moi !

Si vous n'êtes pas friands d'horreur, je crois que ce Conte interdit pourrait vous plaire, car on est plongé dans le psychologique. L'horreur se trouve dans le principe de l'humain qui agit mal. Rien de gore, rien d'effrayant à s'en donner des cauchemars, enfin, sauf si vous croisez la route de Valérien... Bien sûr, ça reste pour un public averti, mais je crois que ce livre saura plaire à ceux qui aiment la collection, comme ceux qui n'en sont pas des admirateurs.

Je vous laisse vous faire votre propre opinion en vous procurant le roman en cliquant sur le lien ci-dessous :



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