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Jusqu'à lui de Joannie Touchette

Jusqu’à lui de Joannie Touchette (Éditions Luzerne Rousse)

Quatre mois... Que je ne l'ai pas vu et que je me meure de l'intérieur.

Qu'il m'a abandonnée à mon sort.

Qu'il s'est exilé dans une université loin de notre campagne.

Loin de tout.

Loin de moi.

Si j'étais persuadée, en débarquant là-bas, que ma présence à elle seule suffirait à reconquérir l'homme de ma vie, mes espoirs s'amenuisent de jour en jour. Il m'a reléguée au rang de Miss Invisibilité, comme si je n'existais plus, comme s'il n'y avait jamais eu de nous.

On me dit de laisser tomber, mais je refuse de renoncer à lui...

E + D pour la vie

Moi j'y crois.


 

Sans blague, on est le 18 mars, il est 11h15 au moment où j’écris ces premières lignes et ça ne fait qu’une heure que j’ai fermé la page 403. Savez-vous depuis combien de temps je retardais la lecture de ce roman ? Depuis début janvier. J’ai acheté le livre au Salon du livre de Montréal, en novembre. Pis je l’avoue, j’ai hésité entre celui-là et un autre pendant plus de vingt-cinq minutes. Je n’étais pas sûre de mon coup et en février, j’ai eu un instant de regret de ne pas avoir pris l’autre, non pas parce que je n’aime pas Joannie ou que son roman avait l’air plate, mais parce que je m’embarquais dans un gros projet secret de romance et j’étais comme… Fudge. En ce moment, précisément à 11h21, je n’ai plus aucun regret. Zéro. Niet. Nada. Je n’ai jamais été follement attirée par les livres de romance, je les ai toujours trouvés un peu trop clichés, manquant de renouveau, toujours le fameux triangle amoureux et ainsi de suite, mais la couverture de Jusqu’à lui m’a inspiré confiance et je l’ai acheté. Jamais je n’aurais dû attendre aussi longtemps pour le lire, parce que je vais être bien honnête avec vous, Joannie a réussi l’impensable. Elle a détrôné Taguée dans mon palmarès de roman québécois préféré pour la première place. Oui. Navré Emmanuel, je t’adore toujours autant, mais là, on a un coup de circuit. Je m’incline !


Avant de vous parler du livre et de mes impressions, je vais vous parler légèrement de l’auteure.


Non seulement, si vous la croisez dans un Salon du Livre (novembre 2020 probablement, si tout se calme, erh), elle vous accueillera avec un énorme sourire et une très grande reconnaissance de lui donner sa chance de faire partie de votre bibliothèque. Moi, j’ai eu le droit à un double sourire, je suis arrivée à sa table, non pas avec un, mais DEUX de ses romans ! En effet, Jusqu’à lui n’est pas son premier roman en carrière. Après s’être rendue compte qu’elle avait la plume pour écrire de la littérature pour jeune adulte, elle se lance dans la création de son premier livre : Rien de trop beau pour mes 18 ans ! qui sera publié chez les Éditions de Mortagne en 2017 et elle rejoindra le collectif d’auteurs de la Collection Tabou avec son roman Victime Collatérale en 2019. (Concernant celui-ci, que j’ai acheté au SDLM la critique est prévu d’ici les prochains mois. J’ai un peu de retard dans mes lectures. Oops). La même année, elle publiera avec Luzerne Rousse ce fameux joyau qu’est Jusqu’à lui. En 2020, elle signera de nouveau avec les Éditions de Mortagne pour un roman où quatre auteures se partageront la plume, dont Joannie Touchette. Ce livre, intitulé #Sanstabou est la petite sœur de la Collection Tabou.


Parlons finalement du livre. Les personnages particulièrement. W.O.W. C’est bon, j’ai fini, plus rien à dire d’autres. Non, je blague. Commençons par Emilia (Millie pour les intimes. (J’adore ce prénom ! C’est tellement doux !!)) qui viens de sortir d’un enfer que peu peuvent se permettre de comprendre : elle a eu un accident de voiture et s’est fait largué après trois ans de vie de couple par Donovan (enculé, oui, vous pouvez le dire, mais attendez !). Nous allons découvrir les circonstances de l’accident assez loin dans le roman, mais à mes yeux, c’était parfait. Une petite touche de mystère, même si on peut se douter de ce qui s’est passé, vu sa propre culpabilité. La raison pour laquelle j’ai autant adorée Millie (oui, je me permets) c’est que je me voyais énormément en elle. Je pensais voir mon double dans un roman. La même personnalité. Une personne qui va utiliser les plaisanteries et le sarcasme même dans les pires moments. Je n’ai pas vécu d’accident de voiture, mais ma mère oui et j’ai reconnu assez facilement les sentiments que ressentais le personnage face à cette situation. Quant à sa poursuite de Donovan… Je ne peux pas la juger, j’ai presque fait pareil en 2010, alors que je n’avais que 14 ans, lorsque celui que j’avais décidé être l’amour de ma vie est parti du jour au lendemain (comme Millie !). Alors sa quête, je m’y reconnaissais. C’est un personnage formidable, très bien construit et avec qui vous voudriez devenir ami sans aucune hésitation, malgré ses difformités dues à l’accident. Emilia est une perle et est totalement magnifique. J’avais envie de lui dire tout le long de ma lecture.


Passons ensuite à Claire. Quand je lisais et qu’elle était dans les parages, j’avais une image et une voix dans ma tête et c’est celle de Shelby Wyatt. Pour ceux qui ne savent pas qui c’est, c’est un personnage de la série Quantico. Vous pouvez googler. J’imaginais Claire carrément comme elle. Même personnalité surtout et cette amitié avec Emilia, Shelby a la même avec Alex Parrish (joué par Priyanka Chopra). Je l’ai tout de suite aimée, jusqu’à tant que Donovan décroche le téléphone et que je crois pendant un petit moment que la raison pour laquelle il avait quitté Millie c’était parce qu’il avait couché avec Claire. Je vous rassure, ce scénario n’était que dans ma tête. Je suis, par contre, un peu déçue qu’elle ait pris de moins en moins de place dans l’histoire et qu’on l’ait relayé au second plan avec sa romance avec Dave (qui est devenu quoi à la fin au passage ? Joannie, éclaire-moi ! Ai-je manqué un bout ?). C’est ma seule petite déception.


Donovan. L’ex. Le connard. Le gros C$&!. Dès les premières pages, surtout après la rencontre de Julien dont je vais m’abstenir de commentaires, parce que lui, c’est un gros tas de marde qui ne mérite aucune attention. (Oui, je viens de dire que je ne ferais pas de commentaires en faisant un commentaire. Ayoye.) Bref, Donovan. Froid. Méchant. Cruel. On nous le présente comme un gros torchon qu’on aurait envie de sacrer une volée pour avoir détruit notre pauvre Millie ! C’est au fil de l’histoire qu’on discerne un peu plus la détresse du jeune homme lorsqu’il est en présence de la jeune femme, surtout lorsqu’il se rend compte qu’Emilia voit un autre garçon et pas n’importe lequel ! On commence tout doucement à moins le détester, jusqu’à tant que la vérité éclate et qu’il daigne (enfin!) s’expliquer à son ex-petite amie sur les raisons pour lesquelles il n’arrive pas à se pardonner et à la regarder en face. On ressent de la pitié pour lui et, je l’avoue, je lui ai pardonné, comme Millie l’a fait.


Enfin, parlons du gros morceau du roman. Au Salon du livre, trois petits collants m’ont été distribués en même temps que le roman par l’auteure. Le premier indiquait « Peut contenir des chats » (Une petite pensée pour Laurent, la version chat de Millie, qui adore autant les gâteries que la demoiselle) et les deuxième et troisième indiquaient « Team Jesse » et « Team Donovan ». Je me souviens d’avoir roulé les yeux en me disant « trop facile ». Je me disais qu’un ressemblerait à Edward et l’autre à Jacob. Mais NON ! Pas du tout ! Bon, j’ai égaré les autocollants, mais croyez-moi, j’aurais fait des photocopies du « Team Jesse » et je les aurais collés partout, même dans le front de ma mère ! Jesse Barker. Par où commencer ? Vous savez, malgré ma mi-vingtaine, j’ai toujours envie de lécher les faces des gars qui sont beaux. (Pas au sens propre, mais au sens figuré, dans le sens qu’ils sont tellement beaux qu’on pourrait les croquer. Et par pitié, en cette crise sanitaire, ne le faite pas à personne, merci.) Ben, Jesse, j’avais envie de rentrer dans le livre et faire yummy. Cuisinier, frère attentionné, fils dévoué, ami exceptionnel et particulièrement beau. Ne me dites pas que ce n’est pas l’homme parfait ? Bon, Emilia se voit confronter à deux problèmes de tailles : Elle est toujours amoureuse de Donovan et Jesse se trouve à être le cousin de celui-ci. Shit, c’est le cas de le dire. Malgré tout, il prendra sa place dans la vie de la jeune femme et MERCI. Son humour, ses mots prononcés en anglais qui parsèment le roman (ce qu’on retrouve très rarement chez d’autres auteurs), trahissant un accent canadien-anglais, ses talents de chef, hum. Oui. Observateur, prêt à tout pour conquérir et remettre Emilia sur le droit chemin (et loin de Donovan si possible) est fait de la bonne manière. Le livre amène leur relation en douceur, sans cliché, sans précipitation, sans de roulage de yeux, c’est simplement une relation qu’on pourrait voir arriver dans la vraie vie et ça j’ai a-do-ré. Bref, Jesse Barker est mon grand coup de cœur dans le roman. Autant je me reconnaissais dans Millie, autant je voulais le jeune homme juste pour moi. Get out of here girl, he’s mine.


Bon, j’ai fait le tour des personnages, mais quoi dire concernant l’histoire ? Je serais assez brève là-dessus, car je ne veux pas vous spoiler quoi que ce soit. Ce que je peux vous dire c’est que les clichés qu’on retrouve habituellement dans les livres de romance sont absents. Le triangle amoureux est à peine perceptible, bien que présent et répété plusieurs fois, je n’avais pas ce sentiment où on m’impose un choix d’aimer un ou l’autre, la décision était facile. Les mystères qui sont cachés par ci et par là sont disposés aux bons endroits, rien n’est précipité (ce qui est également une caractéristique précieuse entre Emilia et Jesse, alors que le livre le représente en entier est une belle comparaison entre le fictif et le réel, bravo pour ça !) et le tout coule tellement parfaitement. J’ai dévoré le livre de 403 pages en trois heures et demie. Je ne pouvais pas m’arrêter, c’était impossible, j’étais bien trop absorbée et ça faisait tellement longtemps que je voulais ressentir ça à nouveau ! La dernière fois que ça m’est arrivé c’est durant les vacances de Noël avec le livre de L.P Sicard. Vous comprenez donc que c’était comme sucer un bonbon au caramel Werther’s Original. Cependant, seule critique négative que j’aurais à donner, c’est que c’est vraiment, mais alors vraiment pas gentil d’autant parler de bouffe !! Les biscuits au chocolat, le popcorn, ça passe encore, mais… les Whoopie Pies ont été ma fin. C’était tout simplement CRUEL. J’en voulais ! Je les voulais maintenant, tout de suite, je voulais m’empiffrer dedans et mettre plein de miettes sur les pages ! Pour ça, Joannie, je t’en veux.


Finalement, parlons de la fin. C’est à ce moment-là, durant cet épilogue que j’ai applaudi l’auteure, que je me suis dit : Okay, bravo, coup de circuit, tu as réussi à détrôner l’indétrônable. Cinq ans plus tard, on retrouve nos personnages (sauf Dave, où es-tu Dave ?) tant adorés pour une scène romantique dont je rêve depuis que je suis toute petite. De l’amour avec un grand A, du bonheur absolu, mais surtout, la dernière phrase : Et Emilia ne mérite rien de moins qu’un « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Et c’est moi qui le lui offrirai. Sans vous dire ce qui va se passer, qui elle choisira, moi, je me suis mise à pleurer comme un gros bébé. C’était une fin MA-GI-QUE. Il n’y a pas d’autres mots. Ah oui : Phénoménal.


En bref, ce livre est un chef d’œuvre et ça va prendre quelque chose de particulièrement grandiose pour prendre sa place au top 1 de mon palmarès. Je lève mon chapeau à Joannie Touchette.


Je terminerais sur deux commentaires : Oui, Millie a raison, l’Université ce n’est pas le fun et surtout en Littérature, je peux affirmer, étant moi-même dans ce milieu, que c’est de la grosse $?&/!. Voilà, première chose de fait. Deuxièmement, Joannie, si tu réédites ton roman, sache qu’à moment donné dans le livre au lieu d’être écrit « Sexy » il est marqué « Sexw ». Je ne sais pas si c’est volontaire et que je n’ai pas compris la blague ou si c’est une coquille. Page 182.


Sans hésitation, je vous conseille d’acheter le roman et de le lire. Prenez un bain avec un masque sur le visage et vous ne vous rendrez même pas compte que l’eau va être devenue froide que vous allez fermer le livre.

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