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Fille facile de Josée de Angelis


TITRE : Fille facile

AUTEURE : Josée de Angelis

MAISON D'ÉDITION : Éditions du Parc en Face (Les Malins)


GENRE LITTÉRAIRE : Jeune adulte contemporain

NOMBRE DE PAGES : 344


SYNOPSIS : Jeanne aime le sexe et elle ne s’en cache pas.

Ce n’est pas que ça la dérange de se faire traiter de fille facile, mais disons que ça n’attire pas les amitiés. Quand elle se retrouve en équipe avec Félix pour un travail d’histoire, celui-ci reste distant et froid. Jeanne le surprend alors avec une proposition un peu risquée. Sans réfléchir, ils s’engagent en terrain glissant. Parfois, lorsque certains gestes sont lourds de conséquences, on ne peut plus revenir en arrière.


Dans le même univers que Chimie 501, ce roman relate cette fois la vie de Jeanne, celle que tout le monde considère comme une fille facile.





MON AVIS :


Dès l’entrée en matière, on comprend l’ambiance que va apporter le roman. Le sexe fait partie intégrante de l’histoire, tout en étant sécuritaire, intrigant et, je dirais même, moralisant. Jeanne, une adolescente de dix-sept ans, ne se cache pas : elle aime et affirme sa sexualité. Il n’y a rien de mal à avoir des relations sexuelles tant qu’elles sont consentantes et sécuritaires (toujours un condom!)


Dès les premières pages, j’ai été charmée par la personnalité de Jeanne. J’ai apprécié son ouverture d’esprit et surtout, le fait qu’elle assume qui elle est. Dans la majorité des romans, on cache cette partie des femmes. Celle-ci doit être douce et bien élevée, ne pas être une « libertine ». En gros, une pute. Mais Jeanne, elle assume et c’est ce qui fait son charme. Autre élément qui est appréciable, c’est le fait que le personnage joue la carte du double standard. C’est un élément perturbant quand on fait face à ce tabou de la société. Pourquoi les garçons, lorsqu’ils ont plusieurs partenaires sexuels, sont des dieux, mais les femmes, lorsqu’elles font la même chose, on doit les fuir comme la peste. Il est lointain, il me semble, le temps où on reprochait aux femmes tous les maux de l’humanité. Jeanne n’a pas mangé de pomme, elle a simplement eu du plaisir, en quoi est-ce un crime ? Pourtant, et ça l’auteure l’a bien démontrée avec les ragots de la polyvalente et le rejet que vit le personnage, ce côté assumé et ouvert sur sa propre sexualité doit être caché, mit dans une enveloppe de la honte. J’ai adoré que Jeanne se fiche de ces commentaires, se fiche de ce qui pourrait l’empêcher de vivre ses expériences comme elle l’entend. C’est un bon message pour la jeunesse où le mot d’ordre est de s’accepter.


Bon, je précise néanmoins que l’auteure ne fait pas un éloge à la débauche et aux orgies. Le personnage de Jeanne a, certes, plusieurs partenaires sexuels le long du roman, elle fait tout de même attention à ne pas se mettre en danger. De plus, la prise de la parole de l’auteure concernant la culture du viol a sa place. Lors d’un passage du roman, l’adolescente est confrontée à un garçon qui veut la violer. Certains répliquent qu’elle le cherche un peu, en « couraillant » comme elle le fait. Non. Personne ne mérite ou cherche un viol. Et ça, Josée de Angelis a pris le soin de faire en sorte que ce soit compris.

Tous les personnages ont quelque chose d’intéressant. J’aurais aimé avoir plus de moments avec la « gang » de l’école secondaire. Pas seulement le meilleur ami de Félix, mais également les filles qui font partie de la bande. J’aurais voulu en savoir plus sur leurs expériences, ce qu’elles préfèrent, si elles veulent assumer un côté un petit peu plus « olé » comme Jeanne, mais ne sont pas capable à cause du politiquement correct de la société. En gros, j’aurais aimé une comparaison qui aurait été intéressante dans la vie de l’adolescente. Les deux côtés de la médaille, d’une situation.


J’ai bien aimé la relation entre Jeanne et Marc-Antoine. À un point où j’aurais bien aimé le revoir dans l’histoire et qu’il prenne plus de place. Un gars comme ça, on en veut partout ! J’ai aimé sa sensibilité et surtout sa responsabilité. Après que les deux partenaires se soient rendu compte qu’ils n’avaient pas usé de condom, la jeune femme va à la pharmacie acheter une pilule du lendemain et le gars, qui ne l’a à peine connue plus que quelques heures, lui propose d’en payer la moitié et s’enquiert de son état par la suite. Un bon jack comme on dit. C’est vraiment une sensibilité que j’aurais voulu avoir plus dans le livre, même si elle est apparue avec un autre personnage.

Mais, mon coup de cœur du livre va à Félix. Ce jeune homme, vivant des choses très difficile à la maison (et dans sa tête), est venu soutenir toute l’histoire avec ladite sensibilité. Je crois que c’est lui le personnage principal, pas Jeanne. Bien que le récit ait deux voix, donc Jeanne et Félix, je préférais lorsqu’il était narrateur. Son côté sarcastique et de bad boy est venu me titiller. C’est un garçon qui a le sens de la répartie (la scène lorsqu’il réplique à ses professeurs est d’une hilarité, malgré le sérieux du contexte) et qui est très intelligent. Passionné de lecture et d’histoire, il a tout pour réussir sa vie, mais à certains moments, l’auteure donne l’impression que ce n’est qu’un bum. Peut-être, mais c’est un bum avec un grand cœur.


Mon passage préféré du roman reste l’analogie de la peine d’amour et d’une plaie qui saigne. C’est quelque chose auquel je ne m’attendais pas et j’ai été surprise par les métaphores et les comparaisons. C’était puissant, autant en mots qu’en émotion. C’est réellement venu me chercher. Comme je l’ai dit, Félix est vraiment un coup de cœur et il est venu toucher quelque chose de beau dans ce passage du livre.

Cependant, il y a quelques éléments négatifs que j’ai à relever de ma lecture. L’ambiance est lourde à plusieurs endroits du récit, à des moments qui ne devraient pas l’être. Il est clair que lorsque Félix parle de sa famille, que Jeanne est prise avec les commentaires des autres, le contenu n’est pas toujours facile à lire. Néanmoins, lors de la scène entre Félix et Maude ou encore, lorsque Jeanne parle des conjoints de sa mère, j’ai trouvé ça lourd. Les scènes ne sont pas inutiles, mais je n’ai pas tant aimé ces passages dans le texte.

J’ai également eu un peu de difficulté avec certaines expressions qui ont été francisées. À certains moments, oui majoritairement dans les dialogues, l’emploi d’anglicisme était utilisé. Dans la description du texte, ils étaient absents, sauf lorsqu’on parlait de fuckfriends. Reste tout de même que j’ai tiqué à plusieurs endroits du livre, notamment lorsque l’auteure parle de concombre tranché dans le vinaigre. Au début, je pensais que cornichon était un anglicisme, mais non, alors la francisation extrême de cornichon m’a, je vais l’avouer, troublée au point où je me suis plus souvenue de ce détail que du nom du meilleur ami de Félix.


Un autre élément que je dirais m’a un peu déçue, c’est la fin du roman. C’est un avis très personnel, mais j’aurais aimé que ce soit plus... plus. Après les éléments tristes qui ont eu lieu, j’aurais voulu plus de joie, plus de complicité, plus de moments de douceur entre Félix et Jeanne. Après toutes leurs épreuves, ils le méritent tellement. Ils se découvrent en tant que personne, mais en tant que duo. Ah que j'aimerais vivre encore plus leurs instants de bonheur !

En terme général, Fille facile est un bon roman jeune adulte qui pourra plaire aux adolescents, comme aux adultes. Les messages y sont beaux et importants, les clichés très peu présents et la plume de l’auteure est douce et agréable (malgré l’absence du mot cornichon). C’est un roman qui, selon moi, vaut la peine d’être lu au moins une fois. Tout dépendant si le genre vous intéresse et si vous êtes ouvert d’esprit.

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