TITRE : Elia, la passeuse d'âmes
SÉRIE/STAND-ALONE : Tome 1 de 3
AUTEURE : Marie Vareille
MAISON D'ÉDITION : Pocket
ANNÉE : 2020 (Première édition en 2016)
GENRE LITTÉRAIRE : Dystopie
NOMBRE DE PAGES : 328
LU EN ANGLAIS/EN FRANÇAIS : En français
ORIGINE : France
PUBLIC CIBLE : 12 ans et +
RÉSUMÉ : Elia, 15 ans est une Kornésienne qui exerce en tant que passeuse d'âme à l'hôpital de la capitale du pays. Elle a pour mission d'euthanasier tous ceux qui sont considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Mais un jour, un jeune Nosoba, la caste des intouchables, parvient à la convaincre de l'aider à s'échapper. Accusée de trahison, Elia s'enfuit.
MON AVIS :
La lecture de ce roman a été très facile pour moi. L’action commence dès le début et l’auteure parvient aisément à placer son univers et cette société différente de la nôtre en quelques pages. Le métier froid et cruel d’Elia nous permet d’entrer dans ce monde et tout de suite, l’auteure nous pointe la différence d’Elia. Elle ressent des émotions alors qu’elle ne devrait pas et sa chevelure rousse est dans son monde, une anomalie. On ne reste pas longtemps avec Elia chez les Kornésiens, la caste la plus riche et aisée de cette société, mais on a suffisamment le temps de la voir évoluer dans ce milieu pour comprendre la différence marquée entre cette caste et celle des Nosobas, les plus pauvres et esclaves de la première caste.
On voit aussi tout le dégoût et le sentiment de supériorité qu’on les Kornésiens envers les Nosobas, au point de craindre leur contact physique et de les considérer comme des criminels. En sauvant de la mort l’un d’entre eux, Elia se condamne et perd ses privilèges. On la suit alors dans sa cavale pour rejoindre le territoire inhospitalier du Nord.
Le trajet jusqu’au Nord et le temps que passe Elia à s’accoutumer à sa nouvelle vie est la partie la plus lente du récit. On apprend avec l’héroïne la réalité de cette caste petit à petit. Lorsqu’on comprend les tenants et les aboutissants de ce nouveau milieu, l’action reprend et le mystère autour de la naissance d’Elia s’épaissit avant de se délier lentement. On termine le roman avec l’envie tenace de poursuivre sa lecture avec le prochain tome.
L’intrigue est captivante, mais les personnages rendent l’histoire encore plus passionnante. Tim et Arhia sont des personnages attentionnés et aimants. Ils ont une gentillesse immense typique des gens qui sont dévoués au bien des autres. On les adore. Par contre, mon préféré est de loin Solstan, plus complexe, plus rude et plus difficile à comprendre, mais qui a un grand cœur et des valeurs bien ancrées. Il est prêt à tout pour faire changer les choses. Vous l’adorerez en lisant le roman, j’en suis certaine.
Bien que cette série détonne par rapport aux autres livres qu’a écrits l’auteure, l’univers est maîtrisé et on embarque facilement dans l’histoire. Le récit est profond et reprend des réalités que nous connaissons. On peut y voir, par exemple, de la discrimination par la naissance, qui peut rappeler le racisme à l’heure actuelle. Les enjeux de notre époque y sont abordés et cette façon de questionner le libre arbitre dans cette nouvelle société nous fait réfléchir. Si notre destin est contrôlé par notre naissance, quelle liberté avons-nous ? À plus petite échelle — heureusement cette idée de castes n’existe pas au Québec —, on peut voir l’influence du lieu de naissance et de la famille qui nous élève sur notre destin.
Même si cette série est la seule de ce genre parmi ces écrits, j’espère que l’auteure décidera un jour de se tourner une nouvelle fois vers la dystopie !
NOTE SUR LES TOMES SUIVANTS :
Sans entrer dans les détails et pour éviter de vous spoiler, je pense sincèrement les tomes suivants sont à la hauteur du premier. Maintenant que l’on connait bien nos personnages, on adore les suivre dans cette aventure folle. Je vous laisse découvrir par vous-même ce qui suit, mais je vous encourage fortement à les lire.
EN BREF :
Couverture/résumé : La couverture est très belle et attire l’œil. Celle du premier tome est de loin ma préférée de la trilogie. On sent le froid des mines et de la région du Nord.
Univers/personnages : Suivre Elia dans cette nouvelle vie et découvrir la réalité des Nosobas, inconnue de notre héroïne, était palpitant. On s’attache beaucoup à Elia. J’avoue que mon personnage préféré est de loin Solstan. L’auteure a su présenter un univers riche et réfléchi en détail, il est très vraisemblable.
Début du récit : J’ai aimé commencer avec une scène qui se déroule à la fin du récit. On a hâte de voir comment les choses vont conduire à cet événement. J’ai aussi aimé apprendre à connaître Elia dans son métier de passeuse d’âme dès les premières pages, ça nous captive.
Fin du récit : La fin nous laisse sur notre faim et on n’a qu’une envie, c’est de lire la suite. L’intrigue où les trois identités de l’héroïne s’entrecroisent et font écho à la prophétie était finement ficelée.
Note générale : J’ai adoré suivre Elia et découvrir cet univers dystopique construit avec brio. Je recommande chaudement la lecture de cette trilogie.
