TITRE : Sutures - Une enquête de Nick Jarvis
AUTEUR : François-Bernard Tremblay
ÉDITION : Éditions de Mortagne
GENRE : Policier
NOMBRE DE PAGES : 344
RÉSUMÉ : Montréal connaît des heures sombres.
Après être disparus quelques jours, des gens refont surface… un organe en moins. Ils ne se souviennent de rien, et le mystère plane sur ce qui a pu leur arriver.
Nick Jarvis et sa collègue Julie Montpetit héritent d’une enquête qui les transporte dans un univers qu’ils méconnaissent : hôpitaux, médecins, transplantations…
Forcés de plonger dans l’enfer du trafic humain et du marché noir des organes, ils n’ont pas fini d’être surpris par les nouveaux Frankenstein de l’horreur.
Non, la métropole n’est définitivement plus une ville paisible et sécuritaire où il fait bon vivre.
MON AVIS :
J’ai ce livre depuis plus de deux ans et j’attendais la bonne occasion de le lire. Quand Féminicides a été annoncé, j’ai compris que celui-ci était dans la même série. Bien que les romans policiers ne nécessitent pas d’être lu à la suite, je voulais découvrir Nick Jarvis avec le premier roman. L’occasion s’est présentée et j’ai dévoré l’histoire en quelques heures.
Dès le début, j’ai été frappée par l’ambiance du roman à suspense. L’anxiété, la recherche, l’horreur des actions criminelles, bref on fonce directement dans l’enquête des voleurs d’organes. C’est un sujet peu commun et qui montre à travers ce livre que c’est beaucoup répandu qu’on le croit. Les faits qu’offre l’auteur dans son roman sont majoritairement vérifiables et c’est ce qui donne une touche de plus à la lecture. J’ai eu l’impression que l’enquête était vraie.
C’est l’une des raisons pour laquelle je qualifie ce livre de page turner. L’auteur a énormément de talent dans le genre. Il sait nous tenir en haleine tout en nous faisant participer à l’enquête. Il connaît les règles du policier et il les applique à la perfection. On quitte le hasard pour apporter une dose de « hard work » avec le duo de Jarvis et Julie – ainsi que tous les autres qui participent aux recherches.
J’ai adoré leur complicité. Ils font une excellente équipe. L’apport des autres membres du groupe vient aussi ajouter quelque chose à l’ambiance et la dynamique de l’enquête. Aucun superflu, chacun a sa place, son rôle. Par contre, il y a beaucoup de personnages et j’avoue avoir eu de la difficulté au début à reconnaître qui était qui, mais ça se place rapidement au fil des pages.
Avoir le point de vue des criminels en même temps que l’enquête m’a surprise, mais j’ai adoré. C’est, à mon avis, le plus gros point positif au livre. J’adore lorsqu’il faut trouver le pourquoi et le commun, au lieu du qui et du où. C’est plus profond, plus psychologique, il y a vraiment quelque chose d’intéressant à être dans la tête des antagonistes.
De plus, malgré quelques commentaires sur le net qui disent le contraire, je n’ai pas eu l’impression de voir les clichés habituels. Bon, okay, il y en a quelques-uns, comme Nick, qui fait tomber sous le charme toutes les femmes sur son passage, mais ça, ça vient souvent avec les règles bien plus que les clichés. Bien que l’auteur respecte les règles, il n’hésite pas à jouer avec elles, ce qui apporte un entrain à la lecture.
La fin surprend. Comme on connaît les membres de l’organisation et qu’au fur et à mesure qu’on avance dans le roman, on comprend les motivations, le combat entre la vie et les valeurs, la famille et tout ce qui entoure les gestes. C’est difficile à comprendre, mais en même temps, on y arrive après un temps. Néanmoins, je m’attendais à un peu plus d’action. Mais, ça montre aussi une réalité très triste : il y a des gens intouchables.
Cette finale est venue me troubler, surtout avec tout ce qui se passe dans notre société. C’est une alerte, mais également une piste de réflexion humaine. J’ai adoré.
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