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Critique tome 1 : Soulèvement
TITRE : Nouvel ordre
SÉRIE : Militant
AUTEURE : Dïana Bélice
ÉDITION : Éditions de Mortagne
GENRE LITTÉRAIRE : Dystopie
NOMBRE DE PAGES : 240
RÉSUMÉ : 2042
Le sort de l’humanité est en jeu.
Le véritable objectif de Paul Montès est révélé au grand jour.
Et c’est bien pire que tout ce qu’aurait pu imaginer Mathis.
Alors que le jeune militant prend conscience que son ennemi ne reculera devant rien, il perd tranquillement pied. La bataille qu’il doit mener pèse lourd sur ses épaules.
Malgré la pression, réussira-t-il à garder la tête froide ? À vaincre une fois pour toutes ses adversaires ? À sauver la planète Terre ?
Et si l’alliance avec Tokhe n’était pas suffisante pour y arriver ?…
MON AVIS :
Quelle duologie ! Non, mais sérieusement ? Moi qui ne suis pas écoanxieuse pour deux cennes ni amatrice de superhéros, j’ai adoré ces deux tomes. Pour les adolescents, les jeunes adultes et même les adultes, il y aura de quoi faire réfléchir et plaire. Le talent de Dïana est brut, c’est le genre de plume qu’on ne retrouve pas souvent et qu’il faut savourer chaque fois qu’elle publie une œuvre. Il y a une touche de vulnérabilité dans les mots choisis, c’est empreint d’un réalisme qui fouette chaque fois qu’on tourne une page. Bref, j’adore cette auteure, je ne m’en lasserai jamais.
Ce deuxième tome apporte enfin plusieurs réponses intéressantes concernant Tokhe, principalement son « origine ». Même si ça reste mystérieux, qu’on n’a pas tout à fait les réponses, qu’on laisse le lecteur à l’interprétation, j’ai aimé ça. Je trouve que ça laisse une place pour un autre tome, un prequel peut-être ou une suite, sans que ce soit nécessaire pour comprendre l’univers de la Terre en 2042.
Puisqu’on est dans le sujet, je vais mentionner tout de suite que ma plus grande déception du roman est la présence de Tokhe. Oui, on en apprend plus et oui, ça pourrait mener à plus, mais, comme Mathis, on réalise à quel point le Peuple est manipulateur et égoïste. Tokhe utilisait Mathis pour sa propre survie comme Montès le faisait avec le projet Pendule. Ils ne sont pas si différents l’un de l’autre, outre le fait que Tokhe est hypocrite et ne l’assume pas vraiment. J’ai trouvé la tournure intéressante, mais c’est quelque chose que je voyais dans le premier tome aussi. Ma confiance n’était pas entièrement présente à l’égard du Peuple. J’ai été déçue qu’il soit moins là, qu’il manque un peu d’explication sur leur agissement. J’aurais aimé que Tokhe assume un peu plus.
J’ai apprécié en apprendre plus sur Paul Montès. Une partie de moi n’a pas pu s’empêcher de ressentir un peu de pitié à son égard. Bien entendu, ce sentiment fut temporaire, car Montès est un méchant malade. Ce que j’aime de Militant, c’est qu’on met de l’avant le fait que ce sont souvent les riches, les grosses corporations qui tiennent le gros bout du bâton concernant les enjeux climatiques. Sans Montès, il y aurait probablement eu un autre riche qui aurait décrissé la terre juste parce qu’il le peut. Ce n’est pas le petit peuple qui peut y faire grand-chose, surtout quand la machine est lancée. L’idée de Montès et de ce qui est critiqué dans ce deuxième tome, c’est le principe de « la valeur de la vie ». Les riches survivent parce qu’ils ont les moyens de se payer une place de luxe ou un bunker. Les pauvres crèvent comme des chiens dans la rue. Regardez tous les films apocalyptiques. Si la famille américaine survit, c’est grâce à la chance. Le problème, c’est que ces gens-là, les hauts placés, ils ne comprennent pas qu’une civilisation avec juste des personnes comme eux est vouée à l’échec. La pandémie l’a bien prouvé. Qui aidait la subsistance ? Les agriculteurs, les caissiers à l’épicerie et à la pharmacie, les infirmiers, les préposées aux bénéficiaires, les artistes et bien d’autres ! Mais pour eux, ces gens font partie d’une « sous-classe » nécessaire à leur survie. Ils deviennent esclaves de l’argent… mais quand on y pense, est-ce réellement différent de ce que nous vivons aujourd’hui ? Les réflexions qu’amène ce livre sont profondes et intéressantes. On a une belle morale sans qu’elle soit moralisatrice.
Il y a également beaucoup d’action dans le roman. Néanmoins, même si j’ai adoré, j’avoue que j’ai préféré les scènes de « superhéro » avec Mathis qui se trouvaient dans le premier tome. Je les trouvais plus intenses, plus fracassantes. Heureusement, Dïana avait prévu un peu le coup en apportant une explication sur le pourquoi, donc ce n’est pas en soi un commentaire négatif. Il ne faut pas oublier que dans Soulèvement, Mathis a une part d’innocence qui se perd, avec raison, dans ce deuxième opus. Les corps s’empilent autour de lui, la mort se prépare à tout ravager. On n’en sort pas indemne.
La fin m’a énormément plu. Je sais qu’elle risque de ne pas plaire à tout le monde, l’auteure a pris un grand risque, mais, selon moi, je trouve que c’était la décision parfaite. Elle est réaliste et garde un certain optimiste. On est pas dans une fin à la Marvel. Enfin, si on exclut Infinity War… Cette finale laisse une place pour un tome suivant tout en offrant une excellente conclusion qui saura sensibiliser sur plusieurs enjeux ses lecteurs.
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