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En mal des mots d'Annie Brocoli


TITRE : En mal des mots

AUTEURE : Annie Brocoli Grenier

ÉDITION : Libre Expression


GENRE LITTÉRAIRE : Autobiographie

NOMBRE DE PAGES : 280


RÉSUMÉ : Un jour, Annie Brocoli comprend qu'elle est différente. Sa différence, c'est la dyslexie.


Enfant aux mots « mélimélangés », la petite Annie a tout essayé pour cacher son mal des mots, car elle ne décodait pas les lettres et ne parvenait pas à lire un livre en entier. Annie Grenier deviendra Annie Brocoli, la chanteuse adorée des enfants. Avec courage et candeur, elle dévoile ici comment sa dyslexie a façonné sa créativité et tout son parcours d'artiste, comment elle a fait la paix avec sa différence en en faisant sa poésie, ainsi que son désir de soutenir ceux et celles qui découvrent la leur à cette époque où les outils sont plus nombreux que jamais.


Et vous, quelle est votre différence ?

 

Cette critique n'en ait pas vraiment une. Je déteste apposer le terme "critique" à une autobiographie. Bien que je commente l'œuvre, celle-ci est construite autour de la vie de quelqu'un. Et pour ce livre, je n'étais pas objective à la lecture et je ne le serais pas plus en écrivant ces mots.


Comme beaucoup d'enfants au Québec dans le début des années 2000, j'étais une brocoli ! Eh oui ! J'étais en adoration devant le nouveau visage de la jeunesse qui nous était présenté. Ses chansons étaient entrainante, me donnait envie de sourire. J'avais envie d'avoir une coccinelle, moi aussi ! Ma pauvre maman qui n'en pouvait plus d'entendre les chansons. Anecdote cocasse, elle a même déjà brisé "accidentellement" un CD, à bout de nerfs. Malheureusement pour elle, je connaissais la playlist par cœur et sachez que c'est encore le cas aujourd'hui (my favorite of all time reste Électrochide, ne me demandez pas pourquoi). Annie Brocoli a été mon idole de jeunesse et m'a aidé à voyager dans mon imaginaire grâce à ses aventures rocambolesques. Je voulais être comme elle. Comme je n'avais pas de talent en musique, j'ai décidé de faire voyager les gens autrement, beau compromis, n'est-ce pas ?


En tombant sur son livre, j'ai été surprise, car l'enfant que j'étais ne se serait jamais doutée de toutes les épreuves que son idole vivait. Je l'ai toujours imaginé comme une star, méritant le tapis rouge. Mais dans son livre, on comprend que ce n'était pas du tout ça la réalité. En lisant ses mots, en tant qu'adulte, j'ai compris pourquoi elle avait pris la retraite de son personnage après autant d'années et surtout, pourquoi elle la méritait cette retraite.


En mal des mots, c'est l'histoire d'une Annie qui, malgré sa dyslexie, ne s'est jamais laissé abattre par les difficultés. Créative et rêveuse, ce ne sont pas ses mots "mélimélangés" qui allaient l'empêcher de percer et vivre son rêve. Dès le début, j'ai trouvé ses mots puissants et j'ai plongé dans son histoire, comme si je découvrais le secret d'une amie. On ressent son imagination à travers le texte, quelque chose que j'ai toujours adoré chez elle. Mais ici, j'ai aussi ressenti sa colère et le douleur qu'elle vivait à l'enfance et à l'adolescence à cause de sa dyslexie. Les étiquettes cruelles qui lui étaient apposés, par exemple, qu'elle était paresseuse, alors qu'elle travaillait en double pour suivre tous les autres enfants. Annie n'a pas abandonné.


Tout le long du récit, j'ai souris, j'ai eu des larmes aux yeux, je voyais au-delà du personnage pour enfant qui m'avait émerveillé pendant des années. Qui mettait du soleil dans mes journées grises. J'ai lu sa vulnérabilité et je l'ai adoré. Quand on grandi avec une image de quelqu'un, comme moi avec elle, on ne se doute pas des épreuves traversées pour que le sourire qui chante sur notre écran ou résonne hors de notre radio, puisse nous divertir.


Tous les "behind the scene" des films que j'ai vu cent fois, d'émissions que j'adorais. Lire toutes les épreuves qu'elle a dû traverser pour rendre ses petits brocoli heureux. Pas que ses enfants, ni la petite brocoli en elle, mais tous ceux du Québec. Le manque de budget, la peur, le doute, sa dyslexie, rien ne l'a arrêté. Oui, quand tu regardes à nouveau Annie Brocoli dans l'espace ou dans les fonds marins, tu rigoles un peu sur le personnage, sur le décor, les effets spéciaux. Mais pour une personne avec peu de moyen, qui a presque fait tout elle-même et surtout, il y vingt ans, c'est assez incroyable ! Moi, petite, j'étais en extase devant ses films ! Je les connais par cœur et si j'avais la chance de pouvoir avoir les DVD à nouveau, j'en serais comblé. Si quelqu'un qui me lis les as et souhaiteraient les offrir, je suis preneuse.


C'est en lisant son livre que j'ai réalisé que mes yeux d'enfant ne voyaient pas comme mes yeux d'adulte. Dans un sens, c'est normal. Mais, il y a beaucoup de subtilité que j'ai appris avec le roman. Par exemple, je n'avais aucune idée que Supernet était dyslexique. Bon, j'avoue que je ne connaissais pas le mot, à l'époque où le film est sorti. Mais ça m'a également fait réaliser pleins de petits détails. Dans Annie Brocoli dans l'espace, au tout début, Annie, avant de partir vers le rocambolesque laboratoire de Madame Chose (clairement un de mes personnages préféré), prononce un mot que même moi je ne suis pas capable de retenir. En sachant aujourd'hui qu'elle est dyslexique et que les mots ont toujours été un calvaire pour elle, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que tout ce qu'elle avait fait était extraordinaire et que ça n'a pas été facile. Pas comme je le croyais.


J'avoue aussi que l'un des passages vers la fin du livre, concernant la dernière journée du Broco Show m'a fait rire. C'est exactement comment j'imaginais Annie dans la vrai vie. Avec ses brocoli ou non.


J'ai pleuré lorsqu'elle a annoncé qu'elle quittait son personnage, mais je la comprends. Elle aura marquée la vie de plusieurs petits québécois, dont la mienne. Et elle aura également marqué l'adulte avec ses mots.


Merci, Annie.

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