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Les Fous de Bassan d’Anne Hébert


Une auteure marquante de la littérature québécoise qui nous invite dans un village fictif typique des années 1930. Un récit qui raconte un drame en nous plongeant dans la tête des personnages et nous dévoilant leurs pensées les plus profondes.



TITRE : Les Fous de Bassan

SÉRIE/STAND-ALONE: Stand-alone

AUTEURE : Anne Hébert

MAISON D’ÉDITION : SEUIL

ANNÉE : 1982 (cette édition a été publiée en 1998)


GENRE LITTÉRAIRE : Littérature québécoise, prix Femina 1982

NOMBRE DE PAGES : 248

LU EN ANGLAIS/EN FRANÇAIS : En français

ORIGINE : Québec

PUBLIC CIBLE : 14 ans et +


RÉSUMÉ : Griffin Creek, un village du Québec, situé là où le fleuve devient immense comme la mer.


C’est un lieu étrange et presque hors du monde. Un soir de l’été 1936, Olivia et Nora, deux adolescentes enviées ou désirées pour leur beauté, disparaissent près du rivage. À travers la voix et les lettres de différents personnages, c’est une tragédie qui se joue, bouleversant ce village figé dans la tradition et le respect des Commandements.



MON AVIS :


Je pense qu’il est d’abord important de mentionner que, si vous ne connaissez pas Anne Hébert, vous devriez savoir qu’il s’agit d’une figure importante de la littérature québécoise. Elle a écrit plusieurs romans, pièces de théâtre, recueils de nouvelles et de poésie. Ses œuvres ont été récompensées maintes fois par des prix prestigieux dont le prix des libraires en 1971 avec Kamouraska, le prix du Gouverneur général en 1992 avec L’enfant chargé de songes ou encore le prix Femina en 1982 avec Les fous de Bassan. Il s’agissait donc d’un choix logique pour célébrer la Fête nationale du Québec qui aura lieu le lendemain de la sortie de cette critique.


Le récit se déroule dans une ville fictive du Québec, ville pourtant si réaliste et chargé d’histoire à propos de la colonisation et des familles qui y résident. On discerne rapidement en lisant les premières pages l’atmosphère et les relations entre les personnages teintés par ce village et cette époque puisque l’histoire se passe en 1936.


Ce roman nous plonge dans la tête de plusieurs personnages pour suivre un drame horrible, qui est l’intrigue principale du roman. On assiste aux événements qui ont précédé la disparition de deux adolescentes. On découvre les pensées des différents personnages évoluant autour de celles-ci ainsi que les leurs. J’ai trouvé fascinante la manière dont l’auteure parvient à nous raconter une histoire bouleversante à travers les yeux de plusieurs personnages sans nous dire immédiatement ce qui s’est produit. J’ai trouvé le tout très crédible puisque la disparition des deux adolescentes est si soudaine, si inattendu que tout comme les personnages qui la vivent, nous avons du mal à comprendre comment cela a pu arriver.


Je dois avouer avoir été septique au début de ma lecture. La première partie où l’on suit le révérend m’est apparue si confuse que je craignais de ne pas m’attacher à l’histoire et aux personnages, mais lorsque j’ai atteint la seconde partie avec Stevens, je me suis plongée plus facilement dans l’histoire. Il faut dire que le point de vue du révérend est dirigé aussi par ses pensées confuses qui alternent entre le présent et le passé. Quand on s’habitue à sa manière de raconter les événements, on embarque déjà beaucoup plus. La partie de Stevens est plus facile à suivre puisqu’elle est construite sous forme de lettres.


Quand le drame a eu lieu, j’ai aimé suivre les pensées de plusieurs personnages sans qu’ils soient nommés, ce qui donnait du mystère aux événements. On ne nous révèle d’ailleurs le coupable de la disparition des adolescentes que très tard dans le roman et il faut terminer le récit pour pouvoir comprendre ce qui s’est produit. Il s’agit d’une belle intrigue, bien ficelée. L’auteure pousse ses idées plus loin, a su jouer avec la narrativité de son roman, ce qui pour moi, montre son talent et les raisons qui font d’elle une auteure importante de la littérature.


Pour terminer, la fin m’a choqué. Je lisais rapidement la dernière partie pour assister à la conclusion, pour découvrir ce qui s’était passé à la suite du drame. La dernière phrase écrite par le personnage (je ne le nommerai pas pour vous laisser le découvrir) m’a abasourdie. On ferme ce roman avec une certaine frustration qui fait écho, je trouve, aux luttes actuelles comme #MeToo.



 

EN BREF :


Couverture/résumé : La couverture est simple, donne le ton et l’ambiance du roman. Malgré la beauté des lieux qui nous est représentée, ce sera un drame qui sera vécu, mais raconté tout doucement.


Univers/personnages : J’aime qu’on puisse se plonger dans la tête de plusieurs personnages dans le récit. Ils ont chacun leur façon d’aborder la vie et de communiquer les événements. L’univers est si réaliste, on pourrait croire que Griffin Creek existe véritablement.


Début du récit : Je n’ai pas aimé la première partie dans la tête du révérend. J’ai trouvé son récit très décousu et j’avais du mal à suivre le fil de ses pensées. Même s’il s’agit d’une prouesse narrative, j’ai réellement embarqué dans l’histoire en suivant plutôt la seconde partie du point de vue de Stevens.


Fin du récit : La fin m’a amplement satisfaite. Il ne reste pas de zones d’ombres. On a compris le drame. Par contre, on ressent une frustration énorme en lisant la dernière ligne du récit (le fameux P.S.). Mais je n’en dis pas plus, je vous laisse le découvrir par vous-même.


Note générale : J’ai apprécié la lecture de ce roman. On comprend aisément pourquoi cette auteure a reçu un prix et est une figure marquante de la littérature québécoise. Je crois sincèrement qu’il faut prendre le temps de découvrir ses œuvres très riches.



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