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Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer de Dany Laferrière


TITRE : Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer

AUTEUR : Dany Laferrière

ÉDITION : VLB Éditeur


GENRE LITTÉRAIRE : Fiction contemporaine

NOMBRE DE PAGES : 156


RÉSUMÉ : Première oeuvre d'un jeune auteur d'origine haïtienne, Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer est toujours d'actualité plus de vingt ans après sa parution. Entre-temps, le roman est devenu un classique de la littérature québécoise et Dany Laferrière a été reconnu comme un écrivain majeur de la littérature d'expression française. Acclamé par une critique unanime et un public enthousiaste, Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer a connu un succès retentissant dans plusieurs pays, notamment dans le monde anglophone où l'on a comparé son auteur à Bukowski et à Miller.

 

MON AVIS :


J’ai hésité longtemps avant de faire ma critique du spécial Québec sur ce livre. En tant que blanche, utiliser le mot nègre dans une critique et dans un titre sur un blogue, disons que ce n’est pas ce qui est le plus apprécié. J’avais donc changé mon idée de base en prenant Salut Galarneau! à la place. Au dernier moment, je me suis dit que ça n’avait pas de sens que je me censure et surtout, que je ne parle pas d’un roman aussi incroyable dans l’histoire de notre littérature, pour un simple mot. Celui-ci a été utilisé de façon péjorative pendant des années par des ignorants et de mauvaises personnes. Pour ma part, je l’utilise simplement dans le titre d’une œuvre écrite par un homme incroyable qui a su mettre de l’avant une autre culture dans un milieu majoritairement blanc, donnant un mélange exceptionnel.


J’ai lu ce livre pour la première fois au cégep, il y a près d’une dizaine d’années. J’avais été marquée par le titre, puis par le fait que l’auteur a repris le sens du terme, se l’est réapproprié avec son histoire en montrant que les « nègres », ce sont eux, ce ne sont pas les idées négatives des blancs qui ne connaissent rien aux noirs. Non, dans son roman, le nègre, c’est une personne noire de peau, avec un accent différent, un accent souvent du sud, provenant d’Haïti, la plupart du temps. Avec un mélange de français et de créole. C’est une culture musicale, littéraire, cinématographique, artistique. C’est un mélange épicé de plusieurs éléments qui se mixent ensemble pour créer le « nègre » qui va bien au-delà d’une personne noire. Dans ce roman, les personnages prennent ce mot et se le réapproprie pour montrer qui ils sont, ce qu’ils valent et surtout, à quel point ils sont normaux.


À travers l’histoire, on suit deux jeunes hommes qui savourent l’expérience montréalaise où tout est blanc. Les murs, les objets, les gens. Leur culture détonne, mais finit par se mélanger. Entre baisers, sexe et autres pirouettes, l’un des deux hommes fait plusieurs comparaisons sur la différence de peau. La différence entre le noir et le blanc. L’impact qu’un « nègre » peut avoir sur la culture montréalaise, et surtout sur ces femmes.

Bien entendu, cette critique est mon interprétation personnelle aussi.


C’est un récit qui mérite d’être plongé en profondeur, plusieurs fois, pour en comprendre toutes les nuances et les subtilités. Pour comprendre des choses qu’on n’a peut-être pas vues, la première fois. Après ma troisième lecture, j’ai compris pourquoi Dany Laferrière a écrit ce livre. Roman qui est encore d’actualité aujourd’hui. Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, c’est plus qu’une œuvre de noir et de blanc et de sexe. C’est montrer qu’on peut s’unir sans être mis de côté. Qu’on peut partager, sans se priver. Qu’on peut inclure la culture haïtienne sans effacer la culture blanche canadienne. Qu’on peut mélanger et créer quelque chose de nouveau et de beau, mais qui, à travers le gris, aura toujours des filaments noirs et blancs. Un peu comme une plaque de marbre. Car il est important de prendre connaissance des cultures de chacun. Et c’est à ça que sert ce roman, à mon avis.


Cette œuvre a eu un impact sur l’histoire du Québec, car elle a montré que le multiculturalisme n’est pas une mauvaise chose, qu’au contraire, elle est nécessaire pour que chacun se sente chez soi. Que ce soit à Montréal ou au Saguenay, de Magog à Roberval ou de Saint-Jérôme à Bury.


C’est un roman à lire au moins une fois, mais que je conseille de relire de temps en temps, car on découvre chaque fois une nouvelle profondeur au texte.



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